TURQUIE – Le haut conseil électoral turc a décidé que les forces de l’ordre affectées aux urnes par le ministère de l’Intérieur ne pourront entrer les résultats des élections du 14 mai sur le site du Centre de coordination de la sécurité et des urgences (GAMER) du ministère demandé par le Suleyman Soylu. De nombreux analystes y voyaient une tentative de falsification des résultats électoraux par le ministre de l’intérieur Soylu au moment de leur enregistrement sur le site de GAMER.
Le haut conseil électoral turc (Yüksek Seçim Kurulu – YSK) a décidé ce 10 mai que les forces de l’ordre affectées aux urnes par le ministère de l’Intérieur ne pourront pas enregistrer les résultats des élections dans des fichiers sur la page de la Présidence du Centre de coordination de la sécurité et des urgences (GAMER) du Ministère.
La proposition du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu, rejetée par le YSK, justifiait que les forces de l’ordre seraient présentes dans les bureaux de vote, entreraient les résultats des élections sur des fichiers Excel et les enverraient au site de GAMER.
Que s’est-il passé?
S’adressant au YSK, le ministère de l’Intérieur avait demandé à recevoir les donnés liées à tous les bureaux de vote (numéros des urnes et le nombre d’électeurs etc.) lors des élections présidentielles et législatives du 14 mai prochain*.
Le haut conseil électoral turc (YSK) a rejeté la demande, déclarant que GAMER n’est pas missionné pour les élections, mais uniquement les commissions électorales.
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*Lors du scrutin du 14 mai, les électeurs de Turquie devront choisir entre le président sortant Erdogan et son principal rival Kemal Kiliçdaroglu pour la présidence turque tandis que pour les élections législatives du même jour, une myriade de partis (extrême-droite, islamistes, kémalistes, kurdes, extrême-gauche…) sont en lice.
D’après les récents sondages, après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.