Le 8 août 2009, le grand chanteur arménien, Aram Tigran décédait à Athènes, en Grèce, créant l’émoi chez la communauté kurde. En effet, bien qu’arménien, Tigran chantait surtout en kurde et il était presque vénéré par les Kurdes qui se sont approprié ses chansons. D’autant plus que Tigran avait fait sienne la douleur des Kurdes colonisés et subissant massacres sur massacres. Mais Tigran ne chantait pas que la douleur des Kurdes, il célébrait aussi la résistance, l’amour, la langue kurde, l’enfance, la joie… dans un répertoire riche de 230 chansons en kurde.
Hier, à l’occasion d’onzième anniversaire de sa disparition, les Kurdes ont rendu hommage à Aram Tigran en partageant notamment ses chansons sur les réseaux sociaux.
Le barde du Moyen-Orient
Aram Tigran, qui a donné vie à des chansons célèbres comme Ey « Dilberê » et « Bilbilo », a continué à chanter ses chansons jusqu’à son dernier souffle. Tigran a composé 500 chansons en kurde, arménien, syriaque, arabe, grec et turc.
Aram Tigran (né Aram Melikyan) était un chanteur arménien contemporain qui chantait principalement en kurde. Il a enrichi considérablement le répertoire de la musique kurde. Ses chansons ont été reprises par les grands musiciens kurdes comme Ciwan Haco, Berfin ou encore par Mem Ararat…
Tigran est né en 1934 à Qamishli, au Rojava, dans le nord-est de la Syrie. Les Ottomans avait chassé sa famille de Diyarbakır (Amed), au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque, lors du génocide arménien.
Le joueur d’oud hors pair, Tigran a donné son premier concert public lors des célébrations du Newroz (nouvel-an kurde) en 1953. En plus de la langue kurde, Tigran chantait également en arménien, syriaque, arabe, turc, en grec.
Pendant 18 ans, Tigran a travaillé à la radio d’Erevan (en Arménie) qui avait des émissions en langue kurde. Il est considéré comme l’un des meilleurs musiciens kurdes contemporains. Il a enregistré 230 chansons en kurde, 150 en arabe, 10 en syriaque, 8 en grec.
Tigran est décédé à Athènes le 8 août 2009. Il voulait être enterré à Diyarbakır, mais les autorités turques ont refusé cette demande et il a dû être enterré à Bruxelles.