AccueilDroits de l'HommeIRAN. Une directrice d'école licenciée suite aux commémorations du massacre d'Halabja

IRAN. Une directrice d’école licenciée suite aux commémorations du massacre d’Halabja

IRAN / ROJHILAT – Zaitun Kahzadi, directrice de l’école élémentaire de filles Ferdowsi à Javanrud, dans la province de Kermanshah, a été démise de ses fonctions par les autorités de sécurité iraniennes après qu’un groupe de ses élèves a interprété l’hymne révolutionnaire kurde « Rey Khebatê » (Le chemin de la lutte) lors d’un événement scolaire marquant l’anniversaire de l’attaque chimique de Halabja.

Zeytûn Kehzadî, directrice de l’école primaire de filles Firdawsi de la ville Ciwanro, a été licenciée pour avoir chanté l’hymne « Rêya Xebatê » (Chemin de la lutte inspiré de la chanson russe Katioucha*) par ses élèves lors des commémorations du génocide d’Halabja, au Kurdistan irakien, commis par Saddam Hussein en 1988.

Selon les informations reçues par l’ONG Hengaw, Kahzadi a été convoquée et interrogée à plusieurs reprises par le Bureau des renseignements de Javanrud après le spectacle. Elle a ensuite été démise de ses fonctions de directrice et une partie de son salaire mensuel a été déduite à titre de sanction.

Hengaw a appris que le renvoi de Kahzadi avait été motivé par la diffusion d’une vidéo de la performance des élèves sur les réseaux sociaux. Elle continue désormais d’enseigner dans la même école, mais perd environ quatre millions de tomans de son salaire chaque mois en guise de sanction supplémentaire.

Dans un premier temps, les autorités avaient décidé de l’expulser définitivement du système éducatif, mais ont ensuite réduit la sanction à un licenciement de son poste de direction.

Au cours de l’événement, plusieurs étudiantes, accompagnées de leur professeur Mehri Khosravi-zadeh, ont interprété « Rey Khebat » (Chemin de lutte), une chanson révolutionnaire kurde qui transmet un message de résistance, d’unité et d’espoir pour un avenir juste.

L’hymne, longtemps considéré comme un symbole de l’identité culturelle et de la résilience kurde, a souvent suscité des réactions négatives en matière de sécurité en Iran, notamment des pressions et des mesures disciplinaires contre les enseignants et les administrateurs scolaires impliqués dans de telles performances.

*« Rêya Xebatê » (ڕێی خەباتمان) est un hymne révolutionnaire kurde inspiré de la célèbre chanson russe « Katioucha ». Les paroles ont été écrites — ou adaptées — par Aram, l’un des dirigeants du Yekîtiya Niştimanî ya Kurdistanê /Union nationale du Kurdistan. Aram fut tué par le régime de Bagdad en 1978, laissant derrière lui cette œuvre devenue un symbole de la lutte et de la résistance du peuple kurde.

L’hymne, longtemps considéré comme un symbole de l’identité culturelle et de la résilience kurde, a souvent suscité des réactions négatives en matière de sécurité en Iran, notamment des pressions et des mesures disciplinaires contre les enseignants et les administrateurs scolaires impliqués dans de telles performances.