IRAN / ROJHILAT – La Cour suprême iranienne avaient annulé les condamnations à mort des prisonniers politiques kurdes Nasser Bekrzadeh et Shahin Vasaf accusés d’« espionnage pour Israël ». Lors d’un nouveau simulacre de procès Bekrzadeh a été condamné à mort tandis que Vasaf a été condamné à 10 ans de prison.
Lors d’un nouveau procès devant la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh, Bekrzadeh, âgé de 25 ans et originaire d’Orumiyeh, a été condamné à mort, tandis que Vasaf, originaire de Salmas, a été condamné à 10 ans de prison, tous deux pour le même chef d’accusation lié à l’« espionnage pour Israël ».
Une source de la prison centrale d’Orumiyeh, interrogée par le Réseau kurde des droits humains (KHRN), a déclaré : « Ces deux prisonniers, incarcérés dans le quartier des prisonniers politiques de la prison centrale d’Orumiyeh, ont récemment été convoqués au Bureau d’exécution des jugements de la prison et informés de leur peine. Selon le jugement, Nasser Bekrzadeh a de nouveau été condamné à mort pour « espionnage au profit d’Israël », tandis que Shahin Vasaf a été condamné à dix ans de prison pour le même chef d’accusation. »
Les deux prisonniers, accusés dans des affaires distinctes d’« espionnage pour Israël », ont été jugés en août de cette année par la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh, présidée par le juge Shahini.
Arrestations et procès
Bekrzadeh a été arrêté pour la première fois par l’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à Orumiyeh le 9 août 2023.
Après quelques semaines, il a été temporairement libéré dans le cadre d’un accord de coopération avec les services de sécurité iraniens.
Cependant, il a été de nouveau arrêté par les services de renseignement du CGRI le 2 janvier 2024 et détenu pendant plusieurs mois au centre de détention de la base Al-Mahdi du CGRI à Orumiyeh avant d’être transféré à la prison centrale d’Orumiyeh.
Son procès a eu lieu le 2 novembre 2024 devant la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh, présidé par le juge Najafzadeh, où il a été condamné à mort pour « espionnage pour Israël ».
Suite à un appel interjeté par son équipe de défense, la 39e chambre de la Cour suprême a annulé la condamnation à mort et renvoyé l’affaire pour un nouveau procès devant un autre tribunal d’autorité égale.
En avril 2025, son avocat, Amir Raeisian, a déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) que la Cour suprême avait annulé la condamnation à mort, écrivant : « Nous attendons maintenant le renvoi de l’affaire devant une autre chambre du Tribunal révolutionnaire [islamique] d’Orumiyeh pour un nouveau procès. M. Bekrzadeh est un homme de 25 ans qui travaillait à Orumiyeh pour un employeur étranger du secteur du tourisme. Les services de sécurité ont engagé des poursuites judiciaires contre lui, le soupçonnant d’avoir transmis des informations confidentielles et des documents classifiés à des ressortissants étrangers liés au régime sioniste. En novembre dernier, M. Bekrzadeh a été condamné à mort pour espionnage au profit du régime sioniste. Suite à notre demande d’appel, l’affaire a été renvoyée devant la 39e chambre de la Cour suprême, qui a ensuite annulé la condamnation à mort. »
Vasaf a été arrêté par les forces du ministère du Renseignement à Orumiyeh le 21 septembre 2022 et transféré au centre de détention du ministère dans la ville.
Il a été soumis à des mois de torture physique et psychologique dans le centre de détention afin de le forcer à avouer et à accepter l’accusation d’« espionnage pour Israël », avant d’être transféré à la prison centrale d’Orumiyeh.
Son procès, qui s’est tenu sans la présence de l’avocat qu’il avait choisi, s’est déroulé à la troisième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh et, le 3 octobre 2023, le bureau d’exécution des jugements de la prison lui a notifié sa condamnation à mort.
Après son appel, l’affaire a été transmise à la Cour suprême, qui a annulé le jugement en avril 2024 et l’a renvoyée à un tribunal parallèle. (ANF)