SYRIE / ROJAVA – Malgré la défaite militaire de l’EI, son idéologie extrémiste reste profondément ancrée au sein du camp d’al-Hol, où les femmes continuent d’endoctriner les enfants. Ce camp est ainsi un terreau fertile pour la pensée takfiri* et pose un défi à la fois sécuritaire et idéologique qui exige des solutions durables, signale l’agence kurde ANHA dans l’article suivant.
Le 5 septembre, les Forces de sécurité intérieure, les Forces de sécurité intérieure – Femmes du Nord-Est de la Syrie, Unités de protection des femmes (YPJ), avec le soutien des Forces démocratiques syriennes (FDS) et de la Coalition internationale, ont lancé la quatrième phase de l’opération « Humanitaire et sécuritaire » dans et autour du camp d’al-Hol.
Cette opération fait suite à une augmentation des agressions au sein du camp visant les organisations humanitaires, ainsi qu’aux tentatives d’évasion de femmes et d’enfants affiliés aux mercenaires de l’EI résidant dans le camp.
Le camp abrite des membres des familles des mercenaires de l’EI, au nombre de 6 352 femmes et enfants de nationalités étrangères, situés dans la section des « Femmes djihadistes ».
Cette section est le point central de la quatrième phase de l’opération « Humanitaire et sécuritaire », où les femmes de l’EI forment activement les enfants à l’idéologie extrémiste qui excommunie quiconque s’y oppose.
L’influence de cette idéologie est devenue évidente lors des opérations de sécurité menées par les forces. Les correspondants de l’ANHA, qui suivaient attentivement l’opération, ont rapporté que les enfants de mercenaires de l’EI refusaient catégoriquement d’être fouillés ou de voir leurs informations enregistrées par les combattantes des Unités de protection des femmes et des Forces de sécurité intérieure (FSI).
Les correspondants de l’ANHA ont également constaté que les forces participantes avaient installé une tente dédiée à l’enregistrement des dossiers des résidentes de la section « Femmes djihadistes », femmes et enfants liés aux mercenaires de l’EI. Cependant, les enfants de moins de 16 ans ont refusé que leurs données soient enregistrées par les combattantes, en raison de l’idéologie extrémiste inculquée par les femmes mercenaires du camp.
De plus, nos correspondants ont souligné que les enfants mercenaires de cette section scandaient des slogans de Daech, faisaient des gestes d’égorgement et menaçaient de tuer, témoignant du grave danger que représente l’émergence d’une nouvelle génération de Daech au sein du camp. Cela souligne l’urgence d’une solution durable et radicale pour ces enfants : rapatriement dans leur pays, programmes de réhabilitation et réintégration dans leurs communautés d’origine.
Les responsables supervisant l’opération ont confirmé à nos correspondants que les femmes membres de Daech jouent un rôle essentiel dans la diffusion de l’idéologie de Daech en inculquant aux enfants des concepts d’hostilité et de takfir, les préparant ainsi psychologiquement à devenir des prolongements de Daech. Relever ce défi est donc une tâche complexe qui exige des efforts sécuritaires, idéologiques et humanitaires constants, notamment compte tenu des milliers de résidents du camp, de nationalités diverses, dont beaucoup restent attachés à l’idéologie de Daech.
Les forces militaires et de sécurité du nord-est de la Syrie visent, par ces opérations, à atténuer la menace posée par le camp pour la région et le monde, en poursuivant les cellules de l’EI, en empêchant le trafic de membres de la famille et en freinant les tentatives de propagation d’une idéologie extrémiste parmi les enfants et les femmes au sein du camp. (ANHA)
*Le terme takfir signifie littéralement « accusation d’athéisme » (kufr), et les takfiristes sont ceux qui lancent cette accusation.