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ROJAVA. Les femmes horrifiées par la nomination du meurtrier d’Hevrin Khalaf à un poste militaire

SYRIE / ROJAVA – La colère gronde chez les femmes suite à la nomination d’Hatem Abu Shaqra, criminel de guerre ayant notamment assassiné la femme politique kurde Hevrin Khalaf en 2019, à un poste militaire élevé au sein du gouvernement de Damas. Les femmes dénoncent une décision « arbitraire et dangereuse », légitimant l’impunité et encourageant de nouveaux crimes et violations contre les femmes et les Syriens en général.

 

Le ministère de la Défense du gouvernement syrien de transition (dirigé par al-Charaa, alias Jolani) a nommé lundi Ahmad al-Hayes, connu sous le nom de « Abu Hatem Shaqra » – une personnalité sanctionnée par les États-Unis – commandant de la 86e division opérant à Deir ez-Zor, Hasakah et Raqqa. Abu Hatem Shakra était auparavant le chef du Mouvement de libération et de construction, une composante essentielle de la Première Légion soutenue par la Turquie au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS ou SNA).

 

Al-Hayes est sous le coup de sanctions américaines depuis 2021 pour son implication dans le meurtre de la politicienne kurde Hevrin Khalaf, de graves violations des droits humains et ses liens avec l’État islamique (DAECH / ISIS).

 

Des femmes de la ville de Jil Agha, dans le canton d’al-Jazira, ont dénoncé la décision du gouvernement de Damas de nommer le mercenaire Hatem Abu Shaqra, accusé d’avoir tué Hevrin Khalaf et son chauffeur, Farhad Ramadan, en octobre 2019, commandant de la 86e division. Elles ont jugé cette décision « arbitraire et dangereuse », légitimant l’impunité et encourageant de nouveaux crimes et violations contre les femmes et les Syriens en général.

 

« C’est une décision inacceptable qui perpétue le meurtre », a déclaré Huda Ali, une citoyenne de la ville de Jil Agha. « En tant que femmes, nous condamnons et dénonçons fermement cette décision arbitraire de nommer un criminel de guerre au lieu de le tenir responsable des crimes qu’il a commis, notamment l’assassinat de la martyre Hevrin Khalaf. »

Elle a ajouté : « Sur quelle base les autorités de Damas nomment-elles cette personne, dont le nom figure sur les listes terroristes, à un poste de commandement militaire ? Nous appelons la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à agir immédiatement, car ce dont nous sommes témoins prouve que la démocratie dont ils parlent n’est que des slogans creux. »

« Une histoire pleine de crimes. »

 

De son côté, la citoyenne Atiya Haji a souligné que « l’histoire des mercenaires d’Ahrar al-Charqiya et de leur chef Hatem Abu Shaqra est jalonnée de crimes, de pillages et de massacres, notamment contre les femmes ». Elle a ajouté : « Accorder un poste militaire à un criminel avec un tel passé revient à aggraver la crise en Syrie et révèle une intention claire de poursuivre les violations contre les civils, en particulier les femmes. »
Elle a déclaré : « Nous exigeons qu’il soit jugé pour ses crimes, notamment ceux commis à Afrin, Serekaniye/Ras al-Aïn et Tal Abyad, qui sont visés par les sanctions américaines. »

Elle a conclu en déclarant : « Nous sommes des femmes qui suivons le chemin de la martyre Hevrin Khalaf, qui a consacré sa vie à la paix et à la démocratie. Nous n’accepterons pas que son meurtrier soit honoré. Au contraire, il doit être traduit en justice. »

« Une nomination dangereuse. »

 

Pour sa part, Sara Ahmed, citoyenne de la même ville, a déclaré : « Cette nomination représente une menace directe pour les femmes en Syrie et donne aux auteurs de crimes le feu vert pour poursuivre leurs crimes sans rendre de comptes. »

Elle a exigé que tous les mercenaires rendent des comptes, notamment l’auteur de l’assassinat d’Hevrin Khalaf, symbole de paix et de liberté. Sara Ahmed a conclu son intervention en appelant à « traduire en justice toutes les personnes figurant sur les listes de violations des droits humains, notamment le mercenaire Abu Shaqra, afin que la Syrie ne devienne pas un terreau fertile pour l’impunité et le crime organisé contre les femmes. » (ANHA)