TURQUIE – Selahattin Demirtaş, l’homme politique kurde et ancien coprésident du Parti HDP, pro-kurde de Turquie, a refusé de rencontrer son avocat à la prison d’Edirne à cause d’une demande de fouilles corporelles dégradantes.
Selahattin Demirtaş, l’ancien coprésident emprisonné du Parti démocratique des peuples (HDP), s’est abstenu mercredi de rencontrer son avocat dans la prison de type F d’Edirne, pour protester contre une procédure de fouille corporelle humiliante.
Son avocat, Ramazan Demir, a rapporté que Demirtaş avait rejeté la demande des gardiens de la prison de retirer ses chaussures devant les caméras pour procéder à des fouilles corporelles, une nouvelle mesure qui aurait été ordonnée par le ministère de la Justice.
Demir a souligné que le moment de cette imposition était particulièrement sensible, à l’approche d’élections imminentes. Il a condamné la demande de fouilles comme un affront à la dignité de Demirtaş, déclarant sur les réseaux sociaux que de telles mesures sont considérées comme oppressives et inacceptables par Demirtaş, qui a décidé de ne pas assister aux futures visites d’avocats, de famille ou de députés dans ces conditions. Le HDP a été rapidement informé et envisage de contester cette directive auprès du ministère de la Justice.
La situation coïncide avec la réunion du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe à Strasbourg, où le respect par la Turquie des ordonnances de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment concernant la libération de Demirtaş, est examiné de près. L’éventualité d’une procédure d’infraction se profile, les décisions devant être annoncées le 15 mars soulignant la dimension internationale de la détention de Demirtaş et ses implications plus larges pour les obligations de la Turquie en matière de droits humains.