IRAK / KURDISTAN – Dans la ville kurde de Kirkouk sous contrôle des forces irakiennes et de la milice pro-Iran, l’alphabet kurde a failli disparaitre des manuels scolaires. Le tollé provoqué à fait faire marche arrière à la direction de l’éducation de Kirkouk qui annonçait sa suppression, mais jusqu’à quand dans cette province arabisée de force et convoitée également par la Turquie tandis que les partis politiques kurdes d’Irak sont divisés entre eux et dont la priorité n’est pas la défense des territoires kurdes mais leur propre survis grâce aux compris faits aux États colonisateurs du Kurdistan…
Le récent renversement de la décision visant à éliminer l’alphabet kurde des registres scolaires intervient dans un contexte d’inquiétudes quant à la préservation de l’identité kurde dans les territoires contestés.
Les autorités éducatives de la province de Kirkouk ont fait marche arrière sur une décision controversée visant à remplacer l’alphabet kurde par l’arabe dans les registres scolaires officiels, après avoir fait face à de fortes pressions de la part des législateurs kurdes. La directive initiale, qui rendait obligatoire l’utilisation de l’alphabet arabe pour enregistrer les noms des étudiants, s’est heurtée à une farouche opposition de la part de la communauté kurde, qui y voyait une attaque contre leur langue et leur identité.
Comme le rapporte Rudaw, Sabah Habib, membre de la commission de l’éducation du parlement irakien, a été l’un des critiques virulents de cette décision. Il a fait valoir que la directive violait les droits des Kurdes, le kurde étant l’une des langues officielles de l’Irak. Habib a souligné que l’ordre, émanant du centre de sélection primaire de la direction de l’éducation de Kirkouk suivant les instructions de Bagdad, était illégal et peu pratique, étant donné que de nombreux employés de Bagdad ne connaissaient pas le clavier kurde.
En réponse à cette réaction négative, la direction de l’éducation a publié une déclaration annulant sa décision précédente, garantissant que l’alphabet kurde continuerait à documenter les noms des élèves. Cette décision a été considérée comme une victoire pour les droits des Kurdes dans une province où la langue kurde était autrefois interdite sous le régime baathiste dans le cadre d’une campagne visant à arabiser la ville riche en pétrole. Avec la chute de Saddam Hussein en 2003, l’éducation kurde a été rétablie et aujourd’hui, la langue est enseignée dans des centaines d’écoles à Kirkouk.
La controverse sur l’utilisation de l’alphabet kurde dans les écoles est emblématique des tensions plus larges entourant le statut des territoires contestés entre le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) et le gouvernement fédéral irakien. Fahmi Burhan, chef du conseil de la région du Kurdistan pour les territoires contestés, s’est dit préoccupé par le fait que l’identité kurde de régions telles que Khanaqin, Mandali et Saadiya soit menacée en raison de la négligence et des problèmes de sécurité. Burhan a souligné les défis persistants auxquels sont confrontés les Kurdes dans ces régions, depuis les conflits fonciers non résolus jusqu’à la dilution de leur présence culturelle.
Malgré les dispositions de la constitution irakienne concernant la protection des langues minoritaires et la résolution des conflits territoriaux en vertu de l’article 140, la mise en œuvre de ces mesures a été lente et souvent inadéquate. Le responsable kurde a souligné l’écart entre les décrets gouvernementaux et la pratique réelle sur le terrain, appelant à une action plus décisive pour résoudre les problèmes multiformes rencontrés par les Kurdes dans les territoires contestés.