TURQUIE – Le quotidien BirGün signale un changement controversé dans le système éducatif turc, affirmant que le nouveau programme intégrera des références islamiques dans diverses matières, remettant en question l’approche laïque déjà affaiblie. A ce rythme, en Turquie, bientôt on utilisera le Coran comme manuel scolaire…
Le ministère turc de l’Éducation serait en train d’introduire une réforme significative du programme scolaire, incorporant des références islamiques dans diverses matières, selon le quotidien BirGün.
Le changement présumé implique l’intégration de références islamiques dans un large éventail de sujets, ce qui représente une rupture avec l’approche éducative traditionnellement laïque.
Selon Mustafa Bildircin, journaliste à BirGün, ce nouveau programme intégrera non seulement les perspectives islamiques dans des matières scientifiques comme la biologie et la chimie, mais également dans les sciences humaines. En biologie, par exemple, les points de vue islamiques et les opinions des érudits seraient inclus dans l’étude de l’anatomie. Les cours de géographie adopteraient également des références islamiques pour expliquer la formation et le relief de la Terre.
La réforme aurait consisté à renommer le sujet du programme de « savants turcs » en « savants islamiques » (on se demande si les responsables turcs oseront citer Saladin le Kurde, celui qui a pris Jérusalem aux Croisés, dans leurs manuels scolaires…), indiquant un accent plus large sur le contexte religieux. De plus, l’approche pédagogique évoluerait vers une recherche dirigée par les étudiants, réduisant ainsi l’implication directe de l’enseignant dans le processus d’apprentissage. Cette méthodologie s’aligne sur les pratiques de plusieurs pays européens mais suscite des inquiétudes parmi les éducateurs turcs quant à la faisabilité d’une telle approche dans l’infrastructure scolaire actuelle du pays.
Ce prétendu changement éducatif a suscité un débat sur son impact potentiel sur les fondements laïcs du système éducatif turc. Selon le rapport de BirGün, ces changements pourraient conduire à une concentration accrue sur l’enseignement religieux dans les écoles, ce qui pourrait aggraver les inégalités existantes dues aux disparités dans les ressources et les infrastructures scolaires.