AccueilFemmesIRAN. Une journaliste kurde fuit la barbarie des mollahs iraniens

IRAN. Une journaliste kurde fuit la barbarie des mollahs iraniens

Nazila Maroofian, une journaliste kurde envoyée en prison à quatre reprises lord du soulèvement révolutionnaire « femmes, vie, liberté » déclenchée par le meurtre de Jina Amini, a annoncé qu’elle a quitté l’Iran contre sa volonté pour dire aux institutions qui défendent les droits humains (…) que les gens sont en deuil en Iran depuis un an.

Arrière-plan

La journaliste kurde Nazila Maroofian, 23 ans, a d’abord été prise pour cible par les autorités du régime en octobre dernier en raison d’un entretien avec Amjad Amini, le père de Jina Mahsa Amini, dont la mort violente en garde à vue le 16 septembre 2022 a déclenché le soulèvement populaire en Iran et au Kurdistan oriental. Amini a accusé les autorités d’avoir menti sur la mort de sa fille. Selon les informations officielles, des « problèmes de santé » ont entraîné la mort de Jina Amini, 22 ans. Sa famille a cependant déclaré qu’elle avait été tuée par des policiers qui l’avaient frappée à la tête. C’est également ce qu’indiquent les déclarations de l’hôpital de Téhéran dans lequel Amini a été admise le 13 septembre 2022. Elle était alors déjà en état de mort cérébrale.

Maroofian a été condamnée à deux ans de prison en janvier pour « propagande contre l’État » en raison de son reportage sur la mort de Jina Mahsa Amini. Elle avait récemment quitté la prison sous caution. Elle a été de nouveau emprisonnée en juillet parce qu’elle avait notamment écrit sur des cas d’agressions sexuelles contre des prisonnières en Iran. À la mi-août, elle s’est retrouvée de nouveau derrière les barreaux, cette fois à Waramin, 24 heures seulement après sa libération. Maroofian, originaire comme Jina Mahsa Amini de Saqqez, au Kurdistan oriental et travaillant pour la plateforme médiatique Rouydad 24, étudie également à l’université Allameh Tabatabai de Téhéran.

Après sa récente libération, elle a publié sur les réseaux sociaux plusieurs photos la montrant sans le foulard obligatoire. Selon le KHNR, Maroofian a reçu des appels de menaces répétés de la part de responsables du ministère iranien du Renseignement, qui lui ont demandé de cesser ses activités sur les réseaux sociaux.

La dernière détention de Maroofian a été justifiée par les autorités iraniennes par un message sur X (anciennement Twitter) dans lequel le journaliste exprimait sa solidarité avec le chanteur iranien Mehdi Yarrahi. Le musicien a récemment été arrêté par le régime pour avoir publié une chanson dans laquelle il remettait en question l’obligation du port du foulard. La « chanson illégale », comme l’a qualifiée la justice des mollahs, intitulée « Roosarito » (Votre foulard), fait référence à la révolution « Jin, Jiyan, Azadî » menée par les femmes. Yarrahi chante entre autres : « Enlève ton foulard, laisse tes cheveux libres (…) ».