TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste kurde, Abdurrahman Gok reste détenu pour des fausses accusations de terrorisme. Sa récente audience au tribunal a été critiquée pour le manque de preuves substantielles et suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse dans le pays. Gok a réagi à détention en déclarant qu’il continuera à faire du journalisme, même derrière les murs des prisons.
Abdurrahman Gok qui a été emprisonné en Turquie après avoir documenté le meurtre de Kemal Kurkut lors des célébrations de Newroz en 2017 s’est vu refuser sa libération, lors de son audience qui s’est tenue aujourd’hui à Diyarbakir (Amed).
Le journaliste Abdurrahman Gok de l’agence Mezopotamya (MA) a comparu devant le juge pour la première fois après son arrestation le 27 avril, dans une affaire où il est accusé d’« appartenance à une organisation terroriste [PKK] » et de « propagande pour une organisation terroriste ». Les allégations portées contre lui reposent principalement sur les propos d’un un témoin anonyme et de ceux d’Umit Akbiyk – un témoin cité dans plusieurs affaires concernant des journalistes et des femmes et hommes politiques kurdes.
L’équipe de la défense a fait valoir qu’il était inconstitutionnel de s’appuyer uniquement sur les déclarations de témoins, en particulier celles d’un témoin protégé, comme motif d’arrestation, soulignant ainsi l’importance d’entendre leurs témoignages devant le tribunal. Ils ont également critiqué le manque de preuves substantielles contre Gok de la part du procureur, affirmant qu’il était détenu uniquement en raison de ses activités journalistiques.
Au cours du procès, l’accusation a demandé le maintien en détention de Gok, mais ses avocats ont répliqué, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve de son implication dans un groupe armé ni aucun risque qu’il s’enfuie ou falsifie des preuves. Malgré ces arguments, le tribunal a décidé de prolonger la détention de Gok et a ajourné l’audience jusqu’au 5 décembre, prévoyant d’entendre le témoin Umit Akbiyk et le témoin confidentiel lors de la prochaine audience.
Avant le procès, un communiqué de presse a été publié devant le palais de justice de Diyarbakir par diverses organisations et représentants politiques, condamnant la détention continue de journalistes et l’étouffement perçu de la liberté de la presse dans la région, déplorant le cycle répétitif de journalistes poursuivis pour leurs activités.
Le journaliste Gok avait déjà découvert un meurtre lors des célébrations du Newroz à Diyarbakir en 2017, en photographiant le moment où l’étudiant Kemal Kurkut était abattu par la police. Accusé de faire de la « propagande d’organisation [PKK] » à travers ses reportages, Gok a été condamné à 1 an, 6 mois et 22 jours de prison. Le verdict fut confirmé par la cour d’appel.
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