SYRIE / ROJAVA – Hier, un drone turc a visé une voiture du média féminin kurde JIN TV sur la route Qamishlo-Amude, blessant la journaliste Delila Agît qui a perdu un bras et tuant son chauffeur Necmedîn Faysal Hecî Sînan. Les organisations de journalistes du Rojava appellent les médias internationaux à faire connaître au monde entier les atrocités commises contre les journalistes et les civils.
Ce n’est pas la première fois que les professionnels des médias du Rojava sont la cible d’attaques turques. En novembre dernier, un journaliste de l’ANHA a été tué lors d’une frappe turque à Teqil Beqil.
L’attaque visant un véhicule de Jin TV, une chaîne dédiée aux femmes, s’est produite près du village de Til Şiîr, à environ 15 km de la frontière turque, vers 17h00 heure locale, a rapporté la chaîne depuis le sol. Le chauffeur Necmedîn Faysal Hecî Sînan a perdu la vie, tandis que la journaliste Delila Agît a été blessée.
Les attaques turques ont tué jusqu’à présent six journalistes kurdes syriens en 2023, a déclaré le département des médias de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) dans un communiqué condamnant cette frappe.
« Aujourd’hui, un drone armé appartenant à l’État turc a visé un véhicule transportant des journalistes devant la communauté internationale, les Nations Unies et son Conseil de sécurité. Nous appelons la communauté internationale à intervenir dans les crimes commis par l’État turc occupant contre la région et à lui demander des comptes », ont déclaré les responsables de l’AANES dans le communiqué.
Des frappes de drones turcs ont tué par le passé les journalistes Seed Ehemed, Mihemed Reşo, Welat et Îsam Ebdullah alors qu’ils « documentaient les atrocités commises contre les civils à Serêkaniye [en arabe, Ras al Ayn] et Derik [en arabe, Al Malikiyah] », a déclaré dans un communiqué l’Union des médias libres (Yekîtiya Ragihandina Azad – YRA).
La Turquie « a cherché à saper les acquis créés par notre révolution, la révolution des femmes rendue possible par le sacrifice des meilleurs fils et filles du nord et de l’est de la Syrie », a déclaré l’Union des femmes journalistes (Yekîtiya Ragihandina Jinan – YRJ) dans un communiqué distinct.
L’YRJ a appelé les institutions médiatiques internationales à « faire connaître au monde entier les massacres et les destructions de l’occupation turque, afin que les crimes puissent être expliqués ».