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TURQUIE. Un éminent journaliste kurde risque 22 ans de prison à cause de 35 reportages cités comme « preuves »

TURQUIE / KURDISTAN – Les 35 reportages cités dans l’acte d’accusation contre Mehmet Sah Oruc couvraient des sujets tels que des reportages sur des grèves de la faim, des entretiens avec d’anciens membres du HDP et des reportages sur des événements, dont le « The Sur Cultural Road Festival ».

L’éminent journaliste kurde Mehmet Şah Oruç risque 22 ans de prison pour 35 reportages qu’il a écrits et qui ont fait l’objet d’une bataille juridique très controversée.

L’acte d’accusation, basé sur une enquête approfondie menée par le parquet de Diyarbakir, accuse Oruc de diverses charges, notamment d’appartenance à une organisation terroriste [PKK] et de propagande pour celle-ci. Les articles et reportages signés d’Oruc sont inclus dans le dossier en tant que « preuves » contre lui, ce qui soulève des inquiétudes quant à la liberté de la presse et aux implications qu’elle peut avoir sur l’intégrité journalistique.

L’enquête sur Mehmet Sah Oruç, l’un des journalistes arrêtés le 27 avril dans le cadre d’une enquête en cours basée sur les déclarations du témoin Umit Akbiyik, a abouti à un acte d’accusation de 63 pages.

Les 5 premières pages de l’acte d’accusation suivent le schéma typique consistant à se concentrer sur les « opérations du PKK/KCK ». Les sections restantes présentent les déclarations du témoin Umit Akbiyik sur les activités journalistiques d’Oruc, avec 35 reportages cités comme preuves. Notamment, l’acte d’accusation mentionne des enquêtes en cours sur les articles d’Oruc publiés dans l’Agence Mezopotamya (MA). Akbiyik a allégué qu’Oruc envoyait également des nouvelles à d’autres sites, tels que ANF et Nuce Ciwan, en plus de son travail à MA.

Parmi les articles à la base des accusations figurent ceux faisant état de la grève de la faim lancée par Leyla Güven, la coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK), pour exiger la fin de l’isolement du chef du PKK Abdullah Ocalan. Des entretiens avec d’anciens membres du Parti démocratique des peuples (HDP) ont également été inclus dans les accusations.

En outre, les reportages d’Oruc sur le « The Sur Cultural Road Festival » organisé par un administrateur du district d’Amed Sur, des entretiens avec des parlementaires et des résidents locaux et le retour de la dépouille de Hakan Arslan à sa famille sept ans après sa mort dans les conflits de Sur ont été utilisés comme preuves contre lui. Des entretiens avec la coprésidente du Parti des régions démocratiques (DBP), Saliha Aydeniz, concernant « l’accord d’Idlib » signé entre la Russie et la Turquie après le meurtre de 34 soldats lors d’une frappe aérienne russe le 27 février 2020, ont également été répertoriés comme preuves à charge.

Une autre section de l’acte d’accusation traitait des conversations téléphoniques qu’Oruc avait eues avec ses collègues de travail. Bien que l’acte d’accusation ait mentionné ces conversations comme preuve d’actes répréhensibles, les enregistrements d’appels réels n’ont pas été présentés.

Oruç est également accusé de faire de la « propagande de l’organisation [PKK] » par le biais de ses activités de partage d’informations sur les réseaux sociaux. La défense d’Oruc est qualifiée de tentative d’échapper à la responsabilité de ses crimes présumés.

Gerçek News