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IRAN. Mort suspecte d’un ancien prisonnier politique kurde à Téhéran

IRAN – Le corps de Mehdi Sadeghi, ancien prisonnier politique kurde décédé dans des circonstances suspectes, a été retrouvé à Téhéran le 1er juillet. Il avait été torturé et emprisonné suite à sa participation à des manifestations anti-gouvernementales déclenchées par la meurtre de Jina Mahsa Amini en septembre 2022.

La veille, Sadeghi avait posté sur sa page Instagram une vidéo démentant la nouvelle de son suicide, qui s’était propagée sur les réseaux sociaux.

La cause de la mort de Sadeghi est actuellement inconnue, car sa famille n’a fourni aucune information en raison de la pression des services de sécurité.

Sadeghi travaillait à Téhéran après sa libération de la prison d’Ilam le 19 juin, où il avait purgé une peine de six mois de prison.

Le 30 juin, après avoir publié une story Instagram disant « les adieux sont beaux, surtout quand ils sont les derniers, dans l’espoir de la liberté de l’Iran ». La nouvelle de son suicide a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, mais quelques heures plus tard, Sadeghi a démenti la nouvelle en publiant une vidéo sur son compte Instagram.

Le lendemain, le corps de Sadeghi a été retrouvé sur la place Tarebar à Téhéran et emmené au Département de médecine légale de Téhéran.

Son corps a été transporté à Ilam le 2 juillet et enterré dans le cimetière de la ville en présence d’une grande foule.

Sadeghi a été arrêté le 12 octobre 2022, lors des manifestations antigouvernementales déclenchées suite au meurtre de Jina Mahsa Amini.

Après son arrestation, il a été emmené au centre de détention du ministère du Renseignement de la ville, où il a été interrogé et torturé pendant cinq jours.

Après l’interrogatoire, il a été transféré à la prison centrale d’Ilam.

Le 23 novembre, il a été libéré moyennant une caution de 3 milliards de rials iraniens, soit près de 6 000 dollars américains.

Début février, la chambre 103 du tribunal pénal d’Ilam, dans l’ouest de l’Iran, a condamné Sadeghi à six mois de prison, 74 coups de fouet et une interdiction de quitter le pays pendant deux ans pour « trouble à l’ordre public et à la paix ».

Un autre procès a été intenté contre le civil devant le tribunal révolutionnaire islamique d’Ilam pour « insulte à la sainteté », « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la sécurité nationale ».

Il a été arrêté pour la deuxième fois par les forces de sécurité le 21 février et transféré du centre de détention du ministère du Renseignement à la prison d’Ilam au bout de quelques jours.

Il a été libéré de la prison centrale d’Ilam le 19 juin après avoir purgé sa peine de six mois d’emprisonnement.

Via l’ONG de défense des droits humains Kurdistan Human Rights Network (KHRN)