SYRIE / ROJAVA – Les forces turco-islamistes poursuivent leurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le canton kurde d’Afrin, dans le nord de la Syrie, depuis son invasion en mars 2018.
Selon l’organisation des droits humains d’Afrin, des mercenaires de la Brigade Sultan Mohamed Fatih ont abattu Qedriye Elî, 70 ans, dans le quartier de Marate d’Afrin, le samedi 3 juin.
Afrin occupé depuis 2018
Le canton d’Afrin est le canton le plus à l’ouest du Rojava et du nord et de l’est de la Syrie, où vivaient 200 000 Kurdes. Bien que la population soit majoritairement kurde, elle abritait divers groupes religieux, notamment des yézidis, des alévis et des chrétiens, aux côtés de musulmans sunnites.
Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé des frappes aériennes sur 100 sites à Afrin, au début l’opération d’invasion « Rameau d’Olivier ».
L’armée de l’air turque a bombardé sans discernement des civils ainsi que des positions des YPG/YPJ, tandis qu’un assaut au sol a été mené par des factions et des milices organisées sous l’égide de l’armée nationale soutenue par la Turquie.
Le 15 mars, des milices soutenues par la Turquie avaient encerclé la ville d’Afrin et l’avaient placée sous un bombardement d’artillerie. Une frappe aérienne turque a frappé le seul hôpital en activité de la ville, tuant 16 civils.
Les civils ont fui et les Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont retirés et, le 18 mars, la Turquie occupait de facto Afrin. Entre 400 et 500 civils sont morts lors de l’invasion, en très grande majorité à cause des bombardements turcs. D’autres civils ont été sommairement exécutés sur le terrain.
Avant l’invasion turque, Afrin était l’une des régions les plus pacifiques et les plus sûres de la Syrie, n’ayant pratiquement jamais vu de combats pendant la guerre civile, à l’exception d’escarmouches occasionnelles entre les YPG/YPJ et les forces djihadistes à ses frontières. En conséquence, Afrin avait offert un refuge pacifique à plus de 300 000 personnes déplacées internes venues d’ailleurs en Syrie.
ANF