AccueilKurdistanBakurAssociation des droits humains: La disparition forcée est une politique d'anéantissement

Association des droits humains: La disparition forcée est une politique d’anéantissement

TURQUIE / KURDISTAN – Dans les années 1990, des milliers de civils ont été arrêtés par la police et les forces paramilitaires turcs (JITEM), notamment dans les régions kurdes de Turquie (Kurdistan du Nord), et ils n’ont jamais été retrouvés. L’État turc a toujours nié la responsabilité de ses organisations armées et déclaré qu’il s’agissait de crimes commis par des auteurs non identifiés (faili meçhul).

À l’occasion de la Semaine internationale de lutte contre les disparitions forcées, du 17 au 31 mai, la branche Diyarbakır (Amed) de l’Association des droits de l’homme (IHD) a organisé une conférence de presse pour souligner que la disparition forcée (zorla kaybedilme) est utilisée comme méthode d’anéantissement contre les dissidents.

L’IHD exige que toutes les archives pertinentes de l’État soient ouvertes afin de révéler le sort de ceux qui ont été victimes de disparition forcée et d’identifier les auteurs des meurtres non résolus.

Lors de la conférence de presse du mercredi, l’IHD a déclaré : « La lutte pour faire la lumière sur ces meurtres politiques disparus de force et non identifiés et pour traduire les responsables en justice a toujours été ignorée en Turquie. En tant que défenseurs des droits humains, nous croyons que la seule façon de construire une vie basée sur la paix sociale est de confronter le passé.

Malgré la lutte acharnée des mères du samedi (Cumartesi Anneleri) qui dure depuis 28 ans, malheureusement, les gouvernements successifs du pays n’ont pas pris de mesure positive pour faire la lumière sur les « disparitions forcées », qui sont considérées comme des crimes contre l’humanité.

Les proches des disparus et nous, les défenseurs des droits, qui n’avons pas hésité à demander justice contre toutes les oppressions et obstructions à Diyarbakir depuis le 31 janvier 2009, poursuivrons sans aucun doute notre lutte en toutes circonstances. Nous exhortons les organisations non gouvernementales, les défenseurs des droits de l’homme et toute personne de conscience à se joindre à la lutte des proches des disparus en participant à l’action que nous organisons tous les samedis à midi devant le monument du droit à la vie dans le parc Kosuyolu. »

L’IHD a souligné que le génocide arménien était l’une des réalités auxquelles il fallait faire face en Turquie.

Le communiqué de presse a exigé que :

*Le système administratif et judiciaire actuel, qui produit l’impunité et l’injustice, soit changé dès que possible conformément aux principes du droit universel.

*Tout d’abord, toutes les archives pertinentes de l’État soient ouvertes afin de révéler le sort de ceux qui ont été victimes de disparition forcée et d’identifier les auteurs des meurtres non résolus.

La création d’une Commission Vérité pour Confronter le Passé afin de prévenir des atrocités similaires, de révéler la vérité et d’établir la paix sociale en Turquie, ajoutant que « c’est un devoir humain de maintenir la disparition forcée à l’ordre du jour et d’exiger que les auteurs de ce crime et leurs complices soient poursuivis conformément aux lois. »

Le communiqué a poursuit :

« *Nous exhortons l’État à assumer sa responsabilité de rendre compte des disparitions forcées sur ces terres en respectant les engagements internationaux,

*Nous exhortons le gouvernement à signer immédiatement la Convention internationale des Nations Unies pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

*Nous appelons les États qui utilisent la disparition forcée comme méthode d’anéantissement contre les dissidents à cesser de commettre ce crime. »

ANF