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TURQUIE. Kılıçdaroğlu appelle l’UE à coopérer sur les dossiers des réfugiés et la migration climatique

TURQUIE – Le candidat de l’opposition pour les élections présidentielles turques, Kemal Kiliçlaroglu a déclaré que les pays méditerranéens, l’UE et l’ONU devraient coopérer pour résoudre le problème des réfugiés et de la migration climatique.

Kemal Kılıçdaroğlu, le principal rival du président Recep Tayyip Erdoğan lors des prochaines élections [soutenu par une large partie des électeurs, y compris les kurdes] a appelé l’UE à coopérer avec la Turquie sur le dossier de la migration.

Hier soir, dans une vidéo sur Twitter, Kılıçdaroğlu a critiqué la gestion de la crise par le gouvernement [turc] et a promis un changement dans la politique turque en matière de réfugiés, mais a également souligné la nécessité d’une coopération internationale.

Affirmant que la Turquie doit répondre aux besoins de sa propre population en termes d’eau, d’énergie et d’infrastructures, il a fait remarquer : « L’Europe doit réaliser que nous ne pouvons même pas garder les citoyens turcs, et encore moins héberger ces demandeurs d’asile et ces [migrants] irréguliers, si la Turquie perd ses propres infrastructures et son eau. »

« L’Union européenne doit cesser de penser que je donne un pot-de-vin et que je m’en tire », a-t-il déclaré, faisant référence à l’accord sur les réfugiés de 2016 entre l’UE et la Turquie, qui visait à réduire le nombre de réfugiés venant en Europe en accorder une aide financière à la Turquie, qui a accepté de reprendre les migrants qui ont traversé la mer Égée pour rejoindre la Grèce.

Cependant, l’accord a été critiqué par des groupes de défense des droits humains et l’ONU pour avoir violé le droit international et ne pas avoir fourni une protection adéquate aux réfugiés. Les partis d’opposition turcs ont également critiqué le gouvernement à propos de l’accord, l’accusant de transformer la Turquie en « camp de réfugiés de l’Europe ».

Répétant cette critique, Kılıçdaroğlu a déclaré que l’accord doit être réévalué et que la Turquie ne peut pas continuer à agir comme une « zone tampon » pour les réfugiés climatiques.

« Par conséquent, la Turquie devrait diriger les pays du bassin méditerranéen, où les températures augmentent 20 % plus vite que le reste du monde, avec « une nouvelle vision » pour la région, et l’UE devrait coopérer avec elle » a-t-il ajouté.

Migration climatique

Kılıçdaroğlu a en outre averti que les fleuves Euphrate et Tigre pourraient s’assécher au cours des 20 prochaines années si aucune mesure n’est prise, causant des problèmes agricoles dans le sud-est de la Turquie et affectant les centrales hydroélectriques, entraînant une grave pénurie d’eau. « Cela entraînerait également plus de 60 millions de personnes en Turquie, en Syrie et en Irak souffrant de famine et de pénurie d’eau », a-t-il ajouté.

Kılıçdaroğlu a souligné l’urgence de la situation, déclarant que si la Turquie n’agit pas, elle pourrait faire face à un afflux de réfugiés de Syrie et d’Irak. En réponse, il a appelé l’UE et les pays du bassin méditerranéen à travailler ensemble pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays d’ici deux ans au plus tard.

La feuille de route

Il a suggéré des négociations avec l’administration syrienne et l’établissement d’un protocole avec le gouvernement légitime pour sécuriser la vie et les biens de ceux qui quittent le pays. L’Union européenne et les Nations unies seraient associées à ce protocole.

Kılıçdaroğlu a également proposé que des entrepreneurs turcs construisent des maisons, des écoles, des routes et des jardins d’enfants pour les demandeurs d’asile retournant en Syrie avec les fonds de cette coopération. Ce plan vise à aider les Syriens à reconstruire leurs maisons et leurs communautés, et à assurer un retour sûr et durable dans leur patrie.

Bianet