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TURQUIE. Confirmation de la peine de prison d’un journaliste qui a photographié le meurtre d’un Kurde par la police

TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste Abdurrahman Gök avait photographié le meurtre d’un jeune Kurde par la police lors des célébrations du Newroz du 21 mars 2017 à Diyarbakır (Amed). Une cour d’appel a confirmé la peine de prison de Gök pour « propagande terroriste » à cause de ses clichés montrant le meurtre de Kemal Kurkut.

Le 30 juin 2022, le 5ème tribunal pénal de Diyarbakır a condamné Gök à 1 an, 6 mois et 22 jours de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste [PKK] ».

Un policier turc en civil avait abattu Kemal Kurkut près d’un poste de contrôle de sécurité dans la zone où des centaines de milliers de personnes s’étaient rendues pour célébrer le Newroz. Gök avait photographié le déroulement du meurtre.

Les reportages de Gök sur la lutte des forces kurdes contre l’Etat islamique (DAECH / ISIS) lors du siège de Kobanê en 2014 ont également été cités comme motif de la condamnation.

Examinant un appel de Gök, la 9e chambre pénale de la Cour de justice régionale de Diyarbakır a jugé à l’unanimité que la décision était appropriée.

Resul Temur, l’avocat de Gök, a déclaré que le tribunal avait condamné Gök « sans discuter de son identité de journaliste. Cependant, l’article 7/2 de la loi antiterroriste sur la « propagande terroriste » entend protéger les journalistes en stipulant que les propos qui ne dépassent pas la limite de la critique ne doivent pas être considérés comme des dénonciations criminelles.

Tout le monde sait que la peine prononcée contre Abdurrahman Gök n’était pas légale. Comme elle n’a pas été légalement abordée, le tribunal a également évité d’appliquer des articles de loi. »

L’avocat a déclaré qu’ils vont déposer un recours devant la plus haute juridiction car la décision de la cour d’appel de Diyarbakir n’était pas motivée, tandis que Gok a déclaré qu’il était persécuté en tant que journaliste depuis des années mais que [l’acharnement des autorités turques] n’allait pas l’empêcher d’exercer son métier de journaliste.