TURQUIE – Réunies devant le palais de Dolmabahçe, à Istanbul, des femmes kurdes, membres de l’Initiative Mères de la Paix, ont appelé à la reprise des négociations pour une résolution pacifique de la question kurde. Le groupe a été attaqué par la police turque et trois mères de la paix ont été arrêtées violement.
La police turque a attaqué des militantes de l’Initiative Mères de la Paix lors d’un rassemblement marquant la Journée mondiale de la paix du 1er septembre devant le palais de Dolmabahce. Trois femmes kurdes ont été interpellées par la police de manière violente.
Les Mères de la paix se sont réunies mercredi devant le stade Beşiktaş pour protester contre la guerre au Kurdistan et exiger la reprise des négociations de paix.
En février 2015, un accord pour résoudre la question kurde a été déclaré au palais de Dolmabahce. L’accord était un plan en dix points négocié entre Abdullah Öcalan et l’État turc. La partie kurde était représentée par le HDP et le processus de paix a été interrompu peu de temps après par Recep Tayyip Erdoğan.
« Le sang coule des deux côtés »
Au cours de leur action, les militantes portaient des foulards blancs comme symbole de paix. Akime Keskin a déclaré en kurde : « Nous sommes des mères et nous voulons la paix. Nous appelons toutes les mères à nous soutenir. Pendant cent ans, nous avons vu des massacres et des violences, mais nous exigeons toujours la paix. Nous ressentons la douleur de toutes les mères dans nos cœurs, le sang coule des deux côtés. Nous ne voulons pas la guerre. Les problèmes ne peuvent être résolus par la guerre. Il y avait une table de négociation mais elle avait été renversée et devait être remise en place. La paix ne fait de mal à personne. »
Bedia Gökgöz, une autre membre de l’Initiative Mères de la Paix, a déclaré : « Les massacres doivent cesser. C’est la Journée mondiale de la paix et nous voulons la paix dans notre pays et dans le monde. Les morts en prison doivent cesser. Les parents kurdes se voient constamment remettre les corps de leurs enfants dans des boîtes ou des sacs en plastique. »
L’activiste Behiye Duman a également abordé le cas de Hakan Arslan, dont les restes ont été remis à son père dans un sac lundi. « Nous sommes soumis à des traitements dégradants, inhumains et fascistes. Nos enfants sont assassinés et leurs os sont envoyés à leurs parents par la poste ou présentés dans un sac. C’est une honte et les responsables devraient avoir honte. »
Trois femmes interpellées violemment
Après les discours, les militantes ont été attaqués par la police. Plusieurs femmes ont été traînées au sol, des journalistes ont été repoussés par la police et empêchés de filmer. Les militantes Bedia Gökyüz, Zeliha Gökyüz et Şükran Tugay ont été violemment arrêtées.
ANF