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KURDISTAN. La police attaque une manifestation et arrête des députés

IRAK / KURDISTAN DU SUD – La police a attaqué des manifestants réunis samedi dans la ville kurde de Sulaymaniya pour protester contre la détérioration des conditions de vie, la corruption et les pratiques autoritaires du gouvernement régional. De nombreux manifestant, dont des députés de l’opposition ont été brièvement détenus. Auparavant, le journaliste Eyüp Eli Werti de la chaîne KNN, Letif Goran et Biryar Nêrweyi de NRT Television, et Aram Hüseyin, l’un des officiers Duhok du Mouvement Nouvelle Génération, ont été détenus par les forces du PDK à Duhok.
 
Les forces de sécurité de la région du Kurdistan irakien ont tiré samedi des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants antigouvernementaux et ont brièvement détenu sept députés de l’opposition, ont déclaré un journaliste de l’AFP et un responsable.
 
Le parti d’opposition Nouvelle Génération avait appelé à des manifestations à Sulaimani et dans d’autres villes du nord du pays pour protester contre la détérioration des conditions de vie, la corruption et les pratiques autoritaires du gouvernement régional.
 
Des dizaines de véhicules de police ont été déployés dans le centre de Sulaimani, et les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc une fois que plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés, a rapporté un correspondant de l’AFP.
 
Les forces de sécurité ont empêché les journalistes de prendre des images de la répression.
 
Six députés de la Nouvelle Génération (Newey Nwê) du parlement fédéral de Bagdad qui s’apprêtaient à rejoindre les manifestations, et un autre du parlement régional, ont été interrogés pendant quelques heures, a déclaré à l’AFP le chef du bloc, Srwa Abdulwahid. Ils ont tous été relâchés plus tard, a-t-elle dit.
 
Abdulwahid a publié sur Twitter des photos d’une trentaine de militants qui, selon elle, ont été arrêtés ces derniers jours.
 
Les associations de défense des droits de l’homme reprochent régulièrement aux autorités kurdes irakiennes de procéder à des arrestations arbitraires, de réprimer les manifestations et d’attaquer la liberté de la presse.
 
Soucieuse de projeter une image de havre relatif de stabilité et de tolérance dans un Irak ravagé par la guerre, la région autonome est dominée par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dirigé par la famille Barzani, et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), dirigé par le clan Talabani.
 
La répression dans la région du Kurdistan intervient alors que les partisans du puissant dirigeant musulman chiite Muqtada Sadr organisent un sit-in dans les jardins autour du parlement dans la zone verte normalement sécurisée de Bagdad, qui abrite des bâtiments gouvernementaux et diplomatiques.
 
Les partisans du religieux ont occupé l’Assemblée législative samedi dernier et sont restés à l’intérieur du bâtiment pendant plusieurs jours, protestant contre le choix d’un bloc chiite rival pour le poste de Premier ministre.
 
Le Kurdistan irakien n’est pas une région unifiée, il est divisé politiquement et géographiquement entre le PDK dirigé par le clan Barzani et l’UPK dirigé par la famille Talabani. Les gouvernorats d’Erbil et de Duhok, sont contrôlés par les Barzanî et Sulaimani par les Talabani.
 
Pendant des décennies, le Parti démocratique du Kurdistan PDK du clan Barzani et l’UPK de la famille Talabani ont régné sur la région. Les deux familles sont régulièrement accusées de corruption.
 
Région du Kurdistan irakien considérée comme la partie la plus corrompue de l’Irak. Selon les législateurs kurdes et des documents divulgués, des milliards de dollars manquent aux revenus pétroliers du Kurdistan irakien.
 
Le clan Barzani au pouvoir au Kurdistan irakien a été régulièrement accusé par les critiques et les observateurs de neptunisme et d’amasser d’énormes richesses grâce au commerce pétrolier pour la famille au lieu de servir la population. Le chef du parti PDK et chef du clan Barzani, Massoud Barzani, reste le leader le plus puissant de l’ombre selon les analystes. Le fils de Massoud, Masrour, est le premier ministre de la région du Kurdistan et son neveu Nechirvan Barzani est le président du Kurdistan.
 
Les Barzanî ainsi que les Talabanî contrôlent un grand nombre d’entreprises commerciales au Kurdistan irakien, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars américains.