Selon un rapport publié lors de la Journée mondiale contre les mutilations génitales féminines, les fillettes et les femmes sont toujours excisées dans la région du Kurdistan. Le taux de mutilation génitale féminine est de 11 % à Hewler et de 4,9 % à Raperîn. Pourtant, les articles 19 et 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par les Nations Unies (ONU) en 1989, n’autorisent pas les mutilations génitales féminines.
L’organisation allemande Wadi a mené une enquête sur les mutilations génitales féminines chez les filles et les femmes de 0 à 20 ans à Hewler et Raperîn, dans la province de Sulaymaniyah en 2021.
L’association Wadi a été créée en Allemagne en 1991 et a été officiellement autorisée à opérer en Irak en 1993. Elle travaille sur les questions féminines dans la plupart des provinces et districts de la région du Kurdistan. L’un des sujets de l’étude était la mutilation génitale féminine.
753 femmes de Hewler, 507 de Raperîn pour un total de 1 260 femmes ont participé à l’enquête. 85 femmes, soit 11 % des personnes interrogées à Hewler, ont déclaré avoir été mutilées, tandis que 25, soit 4,9 %, ont déclaré avoir été mutilées à Raperîn.
Le responsable de projet de la Wadi Association, Shox Mihemed, a déclaré: « Nous n’avons pas pu effectuer beaucoup de visites l’année dernière en raison du coronavirus et du manque d’équipes à Sulaymaniyah. Or, selon nos recherches, 110 filles sur 260 ont été excisées dans les régions de Raperîn et Hewler en 2021. »
Le 21 juin 2011, l’Assemblée de la région du Kurdistan a approuvé la loi n° 8 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. L’une des dispositions de cette loi était l’interdiction des mutilations génitales des fillettes et des femmes. Cependant, de nombreuses mutilations génitales sont encore pratiquées.
Dans la région du Kurdistan, les mutilations génitales féminines sont surtout observées dans les villages. Étant donné qu’elles sont pratiquées en secret, il est difficile de lutter efficacement contre l’excision.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les mutilations génitales féminines sont pratiquées dans 30 pays. La plupart d’entre eux se trouvent en Afrique et en Asie. Selon l’organisation, 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi des mutilations génitales.
Selon les Nations Unies, les mutilations génitales constitueront une menace pour près de 70 millions de filles dans diverses parties du monde, notamment en Asie et au Moyen-Orient, au cours des 10 prochaines années. (ANF)
- Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.
- Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes.
- Elles peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, et par la suite des kystes, des infections ainsi que des complications lors de l’accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né.
- On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l’Asie où ces pratiques sont concentrées.(1)
- Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.
- Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
- L’OMS dénonce toutes les formes de mutilations sexuelles féminines, et l’Organisation est opposée à ce qu’elles soient pratiquées par le personnel médical (médicalisation des mutilations sexuelles féminines).
- Le coût du traitement des complications découlant des mutilations sexuelles féminines dans 27 pays à forte prévalence s’élève à US$1,4 milliard par an.