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« La Turquie est la principale cause de la progression du terrorisme international en Syrie »

SYRIE / ROJAVA – Alors que l’alliance arabo-kurde fait face à de nouvelles attaques des terroristes de l’État Islamique à Hassaké et à Deir ez-Zor, le directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, Rami Abdel-Rahman pointe du doigt la responsabilité de la Turquie dans la « renaissance » du terrorisme islamiste dans les régions syriennes occupées par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes. Il accuse également l’Occident de ne pas vouloir régler le problème posé par les terroristes de DAECH détenus au Rojava.
 
Le directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH / SOHR), Abdel-Rahman estime que la communauté internationale ne veut pas de solution au problème des mercenaires de l’État islamique détenus au Rojava et a déclaré que la Turquie est la principale raison de la progression du terrorisme international sur le territoire syrien. D’ailleurs, la Turquie, membre de l’OTAN, étant l’alliée de l’Occident, qui pourrait dire que ce dernier ne fait pas également partie du problème du terrorisme international qu’il est sensé combattre aux côtés des Forces Démocratiques Syriennes (FDS)?
 
Le 20 janvier, des cellules de mercenaires de l’État islamique ont lancé une attaque contre la prison d’Al-Sina’a, dans le but de libérer les détenus. Les Forces démocratiques syriennes les ont affrontés et ont contrecarré leur plan. Simultanément, l’occupation turque a lancé des attaques contre la campagne d’Ain Issa et de Tal Tamr, à un moment où le gouvernement de Damas prétendait que les FDS tuaient des civils en prison et que ceux-ci étaient des personnes âgées et des enfants.
 
Pour parler des objectifs de l’attaque de DAECH et de ses partisans, ainsi que du rôle de la communauté internationale pour résoudre le dossier des mercenaires de l’Etat islamique, notre agence a accueilli le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahman, dans une émission spéciale diffusée hier soir.
 
Rami Abdel Rahman, dans son discours au début de l’émission, a déclaré que l’attaque des cellules de l’Etat islamique sert principalement la Turquie, et a ajouté que la Russie et l’Iran aiment à dire que les régions du nord et de l’est de la Syrie ne sont pas sûres et que les FDS sont incapables de les contrôler pour justifier l’occupation de la région.
 
Le directeur de l’Observatoire syrien a également condamné les accusations de la Turquie selon lesquelles les zones sous contrôle des FDS ne sont pas sûres, alors qu’al-Baghdadi, ancien chef de DAECH, a été retrouvé dans des zones sous l’occupation turque et à proximité de ses frontières, et que son bars droit se trouvait également dans ces zones.
 
La Turquie est la principale raison de la croissance du terrorisme international en Syrie
 
Il a souligné que les éléments de l’Etat islamique sont fortement impliqués dans les rangs de « l’Armée nationale » affiliée à la Turquie, et que les extrémistes qui sont entrés en Syrie sont passés par la Turquie, et a déclaré que la Turquie est la principale raison de la croissance du terrorisme international sur le territoire syrien.
 
Concernant l’attaque contre la prison d’Al-Sinaa, Rami Abdel Rahman a ajouté que la pression sur le nord et l’est de la Syrie est grande et qu’ils portent un lourd fardeau. Ce qui signifie que ce qu’il faudrait penser, c’est ce qui arriverait si le processus d’évasion des membres DAECH et le trafic des détenus réussissaient.
 
12 000 martyrs dans le nord et l’est de la Syrie lors d’opérations antiterroristes
 
Rami Abdel Rahman a ajouté que ceux qui ont agit avec DAECH / ISIS doivent être poursuivis par les FDS, et que la corruption doit être combattue dans le nord et l’est de la Syrie, environ 12 000 martyrs sont tombés dans le cadre des opérations anti-terroristes.
 
On parle d’enfants et de civils tués dans la prison d’Hassaké
 
Avec le début de la confrontation des Forces démocratiques syriennes avec les mercenaires de l’EI, le gouvernement de Damas a publié des déclarations affirmant que les « FDS tuent des civils dans la prison de Ghweran, y compris des enfants, et déplacent les habitants de Ghweran, qu’il y a des milliers de disparus dans ses prisons et des gens qui ont été tués sous la torture. »
 
Abdel Rahman a répondu : « Les habitants de Ghwaran ont participé à la confrontation avec les mercenaires de l’Etat islamique, et cette affaire ne doit pas être utilisée dans des termes aussi diffamatoires. »
 
Rami Abdel Rahman a également pointé du doigt certains intellectuels de l’opposition pro-Turquie qui ont déclaré que les événements de Xiwêran étaient le plan des FDS pour bénéficier d’un soutien international. Il a ajouté : « Est-il raisonnable que les FDS utilisent leurs combattants pour le bien d’un tel stratagème? Pourquoi ils ne parlent pas de ce qui se passe dans les zones occupées, dont Afrin?
On peut dire que la zone la plus sûre en Syrie est la zone sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes. »
 
Pourquoi n’ont-ils pas parlé des « lionceaux du califat » depuis 2019?
 
Récemment, des voix se sont élevées du côté de certaines ONG affirmant que les mineurs devraient être tenus loin des combats dans la prison de Ghweran, protégés et transférés dans un autre centre.
 
Le directeur de l’OSDH a déclaré : « Où étaient ces organisations depuis 2019, lorsque les soi-disant « Ashbal » [« Lionceaux du califat »] ont été transférés à la prison de Ghweran, pourquoi elles n’ont rien dit à l’époque, pourquoi en parlent-elles maintenant ? (…) Bien sûr, nous soulignons qu’ils doivent être transférés vers d’autres centres afin qu’ils ne soient pas exploités par des éléments de l’EI. »
 
Rami Abdel Rahman, tout en parlant de la déclaration de la Coalition internationale et de la Grande-Bretagne concernant les combats à la prison de Ghweran, a noté que cette attaque n’est pas une question à minimiser en remerciant les FDS et en condamnant l’attaque. « Il est évident qu’il existe un réel besoin de soutien militaire, technique et financier [aux FDS] à un moment où la Turquie attaque les combattants des FDS.
 
En d’autres termes, vous ne pouvez pas condamner ce qui s’est passé à un moment où cela permet à la Turquie de détourner l’attention des combattants [FDS] de la lutte contre le terrorisme.
 
Le plus important est que la communauté internationale adopte une position claire sur les « bombes à retardement » qui exigent une solution, mais elles ne veulent pas de solution. Ces personnes doivent se rendre dans leur pays et être jugées. Ils ne doivent pas rester sur le territoire syrien. »