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Appel à une intervention internationale immédiate pour arrêter le meurtre des prisonniers politiques en Turquie

Alors qu’on assiste aux décès en série des prisonniers politiques kurdes en Turquie, l’avocat Muhammad Jamil appelle à une intervention internationale immédiate pour arrêter ces meurtres.
 
L’avocat Muhammad Jamil a déclaré que l’État turc violait les droits humains, en particulier ceux des détenus. Il a souligné que bien que la Turquie ait signé les premier et troisième accords de Genève, elle est coupable de torture des détenus, dans le silence des organisations de défense des droits humains.
 
À la suite des pratiques inhumaines menées par les autorités turques contre les détenus politiques, plus de 6 détenus ont été tués récemment.
 
Selon un communiqué publié par la Fédération des sociétés de soutien et de justice pour les familles de détenus et de condamnés (MED TUHAD-FED), la prisonnière, Garibe Gezer, torturée et violée en prison, est morte le 9 décembre à la prison de Kocaeli / Kandıra, Abdulrazak Suyur est décédé à la prison d’Izmir / Şakran le 14 décembre, Halil Güneş à la prison de Diyarbakır le 15 décembre, Vedat Erkmen, condamné à la perpétuité aggravée et 374 ans de prison, est décédé à la prison de Tekirdağ le 19 décembre.
 
Le détenu, Salih Tuğrul fut paralysé dans la prison de Siirt à la suite de tortures. Il a été libéré en 2014, et est mort à l’hôpital le 15 décembre dernier. Le détenu Ilyas Demir, a été tué dans la prison fermée de Bolu, le 17 décembre, et le sixième prisonnier, Vedat Erkmen, a été tué dans la prison de Tekirdag, le 19 décembre.
 
Dans un entretien avec l’agence ANHA, l’avocat Muhammad Jamil a déclaré que la torture dans les prisons turques est une grave violation des droits humains, car c’est une atteinte à la dignité humaine. Il a déclaré : « La torture a des effets négatifs, car elle crée une crise psychologique et physique pour le prisonnier et provoque des maladies neurologiques et psychologiques au fil du temps. »
 
Jamil a évoqué les pratiques inhumaines de l’État turc contre les détenus dans les prisons turques, indiquant qu’elles sont pratiquées même dans les prisons des zones qu’il occupait en Syrie, telles que la prison d’Al-Rai et d’autres.
 
La Turquie viole les accords dont elle est signataire
 
Jamil a souligné qu’à l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui a été publié en 1966, un détenu ne peut être traité de manière inappropriée et inhumaine, comme dans l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus, adopté par la Première Conférence des Nations Unies, qui a stipulé la criminalisation des châtiments corporels.
 
Quant aux premier et troisième accords de Genève, qui mettaient l’accent sur la protection des êtres humains et l’atténuation des souffrances des victimes des conflits armés, Jamil a déclaré : « Bien que la Turquie ait signé tous ces accords, elle commet toutes sortes de tortures contre les prisonniers (…) au mépris de toutes ces alliances.
 
Les violations pratiquées par l’Etat turc contre les prisonniers ne sont pas nouvelles, car il a un long passé de torture et d’abus de prisonniers politiques dans ses prisons. »
 
L’avocat Muhammad Jamil a appelé les organisations internationales concernées par les affaires des prisonniers politiques à intervenir immédiatement et à faire cesser ces crimes turcs.
 
La Turque viole sa constitution
 
À la fin de son discours, l’avocat Muhammad Jamil a appelé le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à s’élever contre ces pratiques inhumaines commises contre les prisonniers politiques en Turquie, et a déclaré : « La Turquie viole même sa constitution et ses lois qui criminalisent la torture dans les prisons. »
 
L’article 17 du chapitre II de la Constitution turque stipule que nul ne peut être soumis à la torture ou à des mauvais traitements, et nul ne peut être soumis à des peines ou à des traitements incompatibles avec la dignité humaine.