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Pas de place pour des violences et agressions sexuelles dans le cinéma kurde

Il y a environs deux mois, nous avons vu sur des réseaux sociaux des femmes accuser le cinéaste kurde Selim Yildiz d’agressions sexuelles. Le site féminin Jinnews a également publié un article rapportant que Selim Yildiz avait agressé une femme. Mais rapidement, Jinnews a supprimé l’article, tandis que les tweets publiés par des comptes Twitter sont encore visibles ici.
 
Un des tweets accusant Selim Yildiz d’avoir agressé / harcelé des femmes depuis des années.
 

La journaliste kurde réfugiée en France, Rozerin Urucu a également réagi, via ses comptes Facebook et Twitter, à cette affaire d’agression sexuelle impliquant Selim Yildiz. Elle nous a déclaré qu’il y a 4 ans de cela, Selim Yildiz avait agressé une autre jeune Kurde à Van. Qu’elle avait voulu publier un article à ce sujet mais qu’on l’en avait empêchée, disant qu’elle allait faire du tort au peuple kurde car Yildiz était en train de tourner un documentaire sur le massacre de Roboski commis par l’État turc le 28 décembre 2011, dans la province de Sirnak…

Message de Rozerin Urucu critiquant la suppression par Jinnews de l’article accusant Selim Yildiz d’avoir agressé une femme.

Rozerin Urucu a déclaré que si les organisations kurdes avaient réagi contre cette agression commise par Selim Yildiz il y a 4 ans, aujourd’hui, il n’y aurait pas eu d’autres victimes de Selim Yildiz.
 
De son côté, une jeune Kurde européenne désirant garder l’anonymat nous a envoyé son témoignage disant être agressée sexuellement par Selim Yildiz qui salit l’image du cinéma kurde qui a son Yilmaz Guney et n’a aucunement besoin d’un Roman Polanski kurde qui serait accusé de violences et d’agressions sexuelles et qui deviendrait intouchable car « il fait des documentaires engagés portant à l’écran la lutte et les souffrances du peuples kurde ». (Texte en français et en anglais, suivi du témoignage (en français/anglais/kurde) de la jeune femme victime d’agressions sexuelles de la part de Selim Yildiz.)
 

Pas de place pour la violence et les agressions sexuelles dans le cinéma kurde

 
Compte tenu des récents développements dans lesquels plusieurs femmes kurdes demandent des comptes au réalisateur kurde Selim Yildiz pour des agressions sexuelles et violences envers les femmes, il est temps d’ouvrir le discours sur le cinéma kurde et de discuter de son rôle dans la communauté kurde. En définitive, la violence sexuelle n’a pas sa place dans la lutte kurde et doit être condamnée à la fois moralement et collectivement par tous les membres de la communauté.
 
Yildiz est l’un des producteurs de films les plus importants du cinéma kurde. Depuis la publication, le 24 juin 2021, d’un article dans le magazine féminin JinNews intitulé « Belgesel yönetmeni Selim Yildiz bir kadini taciz etti » (en français: « Le réalisateur de documentaires Selim Yildiz a harcelé [sexuellement] une femme »), le réalisateur de Van a dû faire face à de graves allégations. Comme si la suppression de l’article par JinNews n’était pas assez choquante, il faut malheureusement noter que la femme mentionnée dans l’article n’est pas la seule concernée : Entre-temps, plusieurs femmes ont écrit (sur Twitter) avoir été victimes d’agressions sexuelles de la part de Selim Yildiz et le nombre de femmes qui n’ont pas encore osé signaler l’harcèlement sexuel par Selim Yildiz est probablement encore plus élevé.
 
En effet, le cinéma kurde est apparu comme un instrument de libération de l’oppression du peuple kurde. Le film de Yilmaz Güney, Yol – la Route-, honoré de la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1982, visualisait le pays qui ne peut être : Le Kurdistan, une terre pleine d’histoire, d’imagination et de diversité.
 
Considéré comme le fondateur du cinéma kurde, Güney a posé les jalons d’un long voyage qui non seulement mène au cœur du Kurdistan et de son peuple, mais a également permis d’établir un discours que le peuple kurde doit tenir pour se libérer de toutes les formes d’oppression. Il n’est pas surprenant qu’un grand nombre de films kurdes aient été produits au cours des deux dernières décennies, les différents festivals de films kurdes en Europe agissant comme des institutions parapluie qui décident quelles œuvres doivent être vues et regardées par le public. Bien que dans l’espace transnational, les thèmes abordés dans les différents films – la guerre, l’identité et le genre – révèlent l’importance du cinéma pour les aspirations du peuple kurde à la liberté nationale ainsi qu’à la libération.
 
S’il est clair que la violence sexuelle est punissable par la loi, les deux principales raisons pour lesquelles les actes commis par Selim Yildiz doivent être condamnés d’un point de vue kurde ne sont pas juridiques, mais sociales : Premièrement, Yildiz aborde les questions de justice et de féminisme dans ses films « Diyalog » et « Bîra Mi Têtin », et pourtant il ne défend pas ces valeurs, ce que les témoignages de plusieurs femmes prouvent. Dans ce contexte, condamner ses actions est une nécessité morale dérivée de la lutte kurde : sachant que la violence a structurellement et régulièrement été utilisée pour opprimer le peuple kurde, cette morale devient un devoir et est plus importante que de soutenir un agresseur – quelle que soit la qualité de son œuvre. Deuxièmement, le cinéma kurde, outre sa fonction d’instrument de libération dans la lutte kurde pour la liberté, sert également d’espace didactique et prospectif. Des sujets comme le rôle des femmes et leurs luttes se retrouvent dans de nombreux films – notamment « Le Temps dure longtemps » (Dengbêj, réalisé par Özcan Alper), « All My Mothers » (Anfal, Réalisé par Ebrahim Saeedi & Zahawi Sanjawi) et « The Other » (Role of Daughters, film de Saman Hosseinpour). Il apparaît clairement que cette fonction libératrice et visionnaire du cinéma kurde sert avant tout un discours post-colonialiste, car les femmes ont de plus en plus subi des violences sexualisées dans les génocides en raison des structures patriarcales profondément ancrées. Par conséquent, le cinéma kurde n’est pas seulement représentatif de la culture et des communautés qu’il vise à visualiser ; en fait, il façonne les réalités vécues par le collectif kurde en les encadrant, en les médiatisant et en les révélant.
 
Il ne devrait pas y avoir de place pour la violence sexuelle dans le cinéma kurde parce que la lutte kurde, et donc aussi le cinéma, est intrinsèquement féministe. Elle porte la justice en son cœur et reconnaît le rôle des femmes dans la société – c’est pourquoi la violence et les agressions sexuelles commises par Selim Yildiz doivent être condamnées collectivement et moralement par tous les Kurdes.

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No Place for Sexual Violence and Aggressions in Kurdish Cinema 


Considering the recent developments in which a high number of Kurdish women are holding the Kurdish film producer Selim Yildiz accountable for his sexual aggressions and violence against women, it is time to open the discourse on Kurdish cinema and to discuss its role in the Kurdish community. Ultimately, sexual violence has no space in the Kurdish struggle and must be condemned both morally and collectively by all community members.


Yildiz is one of the prominent film producers within Kurdish cinema. Since an article in the women’s magazine JinNews entitled « Belgesel yönetmeni Selim Yildiz bir kadini taciz etti » (Engl: « Documentary filmmaker Selim Yildiz sexually harasses a woman ») was published on 24.06.2021, the film producer from Van has had to face severe allegations. As if the subsequent deletion of the article by JinNews was not shocking enough, it must unfortunately be noted that the woman mentioned in the article is not the only one affected: In the meanwhile, several women have expressed themselves on Twitter, with the number of women who have not yet dared to report their experiences of sexual harassment by Selim Yildiz being even higher. 


As a matter of fact, Kurdish cinema has emerged as an instrument of liberation in the oppression of the Kurdish people. Yilmaz Güney’s film Yol – the journey –, honoured with the Palme d’Or at the Cannes Film Festival in 1982, visualised the country that cannot be: Kurdistan, a land full of history, imagination, and diversity. Seen as the founder of Kurdish cinema, Güney set the grounds of a long journey that not only leads to the heart of Kurdistan and its people, but also enabled a discourse that the Kurdish people must take to liberate themselves from all forms of oppressions. Not surprisingly, a high number of Kurdish films have been produced in the last two decades, with the various Kurdish film festivals in Europe acting as umbrella institutions that decide which works should be seen and watched by the public. Although in the transnational space, the topics dealt with in the different movies – war, identity, and gender – reveal the cinema’s importance for the Kurdish people’s aspirations for national freedom as well as liberation.


Whilst it is clear sexual violence is against the law, the two main reasons why the acts committed by Selim Yildiz must be condemned from a Kurdish perspective are not legal, but social ones: Firstly, Yildiz tackles the issues of justice and feminism in his films “Diyalog” and “Bîra Mı’têtin”, and yet he does not stand by these values, which the testimonies of several women prove. In this context, condemning his actions is a moral necessity derived from the Kurdish struggle: knowing that violence has structurally and regularly been used to oppress the Kurdish people, this moral becomes a duty and is more important than supporting an aggressor – no matter how good his work is.  Secondly, Kurdish cinema, besides its function as a liberating instrument in the Kurdish struggle for freedom, also serves as a didactic and forward-looking space. Topics like the role of women and their struggles can be found in many films – including “Future Last Forever” (Dengbêj), “All My Mothers” (Anfal) and “The Other” (Role of Daughters). It becomes clear that this liberating and visionary function of Kurdish cinema primarily serves a post-colonialist discourse, as women have increasingly experienced sexualised violence in genocides due to the deeply existing patriarchal structures. Therefore, Kurdish cinema is not just representative of the culture and communities it aims at visualising; in fact, it is shaping the lived realities of the Kurdish collective through framing, mediating, and revealing them. 


There should be no space for sexual violence in Kurdish cinema because the Kurdish struggle, and herewith also the cinema, is inherently feminist. It holds justice at its heart and acknowledges the role of women in society – which is why the sexual violence and aggressions of Selim Yildiz should be condemned collectively and morally by all Kurds.

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Mon expérience avec Selim Yildiz – nommez-la pour ce qu’elle est: une agression sexuelle !
 
J’ai rencontré cette personne pour la première fois dans un espace public il y a environ 2 mois. C’est une de mes amis qui m’avait dit que je devrais le rencontrer car j’étais intéressée d’apprendre plus sur le cinéma kurde et l’amie le voyait comme une bonne personne.
 
Le soir où je l’ai rencontré est devenu une expérience marquante. Marquante parce qu’une soirée que je pensais être une opportunité d’apprentissage intéressante pour moi s’est transformée en une expérience traumatisante qui me hante depuis. Marquante parce qu’il m’a touchée à l’intérieur des cuisses, à mes longs cheveux – en prétendant qu’ils ressembleraient aux siens -, de mon dos à mes fesses et à mes mains – tout en me disant que je pouvais devenir ce que je voulais après que son ami lui ait demandé qui j’étais.
 
Ai-je dit non ? Verbalement, je n’étais pas capable de le prononcer. J’étais sous le choc. Je savais que je n’étais pas en mesure de rentrer chez moi au milieu de la nuit, et j’avais honte parce que j’avais l’impression – surtout en tant que personne beaucoup plus jeune – que je n’avais peut-être pas le droit de lui dire quelque chose comme ça devant « ses » gens. Son ami a compris que je n’allais pas bien et lui a demandé si j’allais bien, mais il a fait l’erreur de demander à la personne qui était responsable de mon mal-être.
 
Lui ai-je montré que je ne voulais pas de ça ? OUI, j’ai très clairement dit non de toutes les autres manières possibles. J’ai dit « non » par mon comportement, même verbalement quand il a continué à me demander si je voulais rentrer à la maison avec lui. Je suis allée aux toilettes plusieurs fois pour trouver un espace sûr. Je lui ai tourné le dos. Je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas qu’il me touche, même en repoussant ses mains sales loin de mon corps. Je me demande ce qui se serait passé si j’étais rentrée à la maison avec lui ? Peut-être – ou probablement – serait-il allé plus loin. Après tout, il a ignoré toutes mes limites ce soir-là.
 
Est-ce une agression sexuelle ? Oui, ce l’est. Cela ne commence pas seulement par le fait de dire « non » explicitement. Cela commence quand une femme dit clairement qu’elle ne veut pas être touchée. Ce type savait que je le voulais pas. Je n’ai jamais voulu être aimée, touchée ou admirée par cet homme qui pourrait être mon père. Il a essayé de me vendre son comportement sale comme de l’amour, comme s’il ne comprenait pas ce que je lui ai dit de tout mon corps en m’échappant cette nuit. Au lieu de réaliser ce qu’il m’a fait, il continue de dire qu’ « il ne voulait pas ça ». Et laissez-moi vous dire, moi non plus ! Je ne voulais pas avoir à me demander cent fois si une rencontre anodine pouvait me mettre en danger, mais maintenant je le fais – chaque fois que je rencontre quelqu’un de nouveau.
 
J’ai parlé à plusieurs femmes après avoir découvert ce que JinNews [un article rapportant que Selim Yildiz avait agressé une femme] a publié puis supprimé. La vérité est qu’il utilise sa place dans la communauté kurde pour opprimer les femmes, tout en revendiquant son propre espace en faisant des films. Les messages que vous voyez ci-dessous m’ont tous été envoyés après la rencontre ; il est clair qu’il voulait tout cela et je ne peux pas croire qu’il pensait réellement s’en sortir avec son comportement.
 
messages envoyés par Selim Yildiz à la jeune femme :
 
 

Je refuse tout simplement de rester passive et d’être perçue comme une femme muette et naïve qui est une victime. La plupart des femmes ont vraiment peur de dire ce qui s’est passé avec Selim Yildiz et il faut toute notre solidarité pour leur offrir un espace de sécurité. Je vous demande de condamner son comportement et celui des autres !

Pour bien montrer comment il abuse de sa position :
 
1) La différence d’âge : il a presque 20 ans de plus que moi.
2) Le fait que je ne pouvais pas rentrer chez moi : il savait qu’il n’y avait plus de trains ni de bus – et que je ne pouvais pas rentrer chez moi – et a néanmoins décidé de se comporter de la sorte.
3) La position de pouvoir: il semblait penser qu’en tant que jeune femme désireuse d’apprendre quelque chose, je pouvais passer pour sa muse et être exploitée pour ses faveurs sexuelles ou tout ce qu’il imaginait ce soir-là.
4) Les femmes kurdes impuissantes face aux policiers turcs : non seulement les femmes kurdes subissent une violence systématique de la part des policiers turcs en tant que femmes, mais en tant que Kurdes elles ne sont pas prises au sérieux par les policiers turcs.
 
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My experience with Selim Yildiz – name it as what it is: sexual assault!
 
I met this person for the first time in a public space ca. 2 month ago. A friend of mine told me I should meet him, as I was interested in learning more about the Kurdish cinema and the friend used(!) to see him as a good person.
 
The evening I met him became a marking experience. Marking because an evening that I had expected to be an interesting learning opportunity for me turned into a traumatising experience that haunts me since. Marking because he touched me at my inner thigh, my long hair – claiming it would look like his – my back to my ass and my hands – whilst telling me I could become whatever I want him to be after his friend had asked him who I am.
 
Did I say no? Verbally, I wasn’t able to pronounce it. I was in shock. I knew that I was not able to go home in the middle of the night, and felt ashamed because I felt like – especially as a much younger person – I might not have the right to say something like that to him in front of ‘his’ people. His friend understood that I am not well and asked him if I’m okay but made the mistake to ask the person who was responsible for my bad feelings.
 
Did I show him that I don’t want this? YES, I very clearly said no in every other possible way. I said « no » with my behaviour, even verbally when he continued to ask me if I wanted to go home with him. Went to the toilet several times to find a safe space. I turned my back away. I made it clear that I didn’t want him touching me, even by pushing his dirty hands far away from my body. I wonder what would have happened if I had gone home with him? Maybe – or probably – he would have gone further. After all, he ignored all my boundaries that evening.
 
Is that sexual assault? Yes, it is. It doesn’t only begin with explicitly saying no. It begins when a woman makes clear she doesn’t want to be touched. This guy knew I didn’t want it. I never wanted to be loved, touched or be admired by this man who could be my dad. He tried to sell me his dirty behaviour as love, as if he didn’t understand what I told him with my whole body when escaping this night. Instead of realising what he did to me, he just keeps saying « he didn’t want this ». And let me tell you, neither did I! I did not want to have to think a hundred times about whether a harmless meeting could put me at risk, but now I do – whenever I meet someone new.
 
I spoke to several women after I found out what JinNews posted and then deleted. The truth is that he uses his place in the Kurdish community to oppress women, whilst claiming his own space through making movies. The messages you see below all were sent to me after the meeting; clearly, he wanted all of this and I cannot believe that he actually thought he’d come away with his behaviour. The number of sexually aggressed women is probably much higher. I simply refuse to stay passive and to be seen as a mouthless and naive woman that is a victim. Most women are really afraid to speak about their experiences and it takes our all solidarity to provide them with a space of security – I ask to you to condemn both his and such behaviour!

To make it clear how he abuses his position:
 
1) The age difference: he is almost 20 years older than me.
2) The fact that I couldn’t go home: he knew that there were no more trains and buses – and that I couldn’t go home and nevertheless decided to behave this way.
3) Position of power: he seemingly thought that as a young woman who wanted to learn something, I could pass as his muse and be exploited for his sexual favours or whatever he imagined that night.
4) Kurdish women powerless in front of Turkish police officers: not only do Kurdish women experience systematic violence as women, but as Kurdish women they are not taken seriously by Turkish police officers.

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Destdirêjîya zayendî ya ku ji hêla Selîm Yildiz ve hat serê min!

Min û vî kesî 2 meh berê cara yekem li qadeke giştî hev dît. Hevaleke min pêşnîyar kir ku divê ez vî kesî nas bikim, ji ber ku min dixwest ez zêdetir tişt der barê Sînemaya Kurdî da hîn bibim, wê hevalê jî digot qey Selîm kesekî baş e.
 
Şeva ku min ev kes nas kir, bi min ra tirseke mayinde çêbû. Ji ber ku şevek min hêvî dikir bibe fersendeke fêrbûnê ya balkêş, veguhezî şeveke travmatîk ku ji wê çaxê da ye ez pê diêşêm. Tirseke mayinde çêkir ji ber ku wî dest avêt nav çîma min, porê min ê dirêj û delal – digot ku dê wek yê wî xuya bike – ji pişta min heta qalçeyên min û destên min – di vê navberê da jî dema hevala wî jê pirsî ka ez kî me wî jî got ez dikarim bibim her kesê ku ez dixwazim.
 
Ma min got na? Devkî min nekaribû bilêv bikim. Ez qutifî bûm. Min dizanibû ku ez nikarim wê nîvê şevê herim malê û min şerm dikir ji ber ku min hîs kir wek – bi taybetî wek keseke ciwantir – dibe ku heqê min tinebe ji wî ra li ber hevalên wî tiştekî wisa bibêjim. Hevala wî fehm kir ku ez ne baş im û jê pirsî ka ez baş im an na, lê xeletî kir ku wê pirsê ji kesê ku ji hestên min ên xerab berpirsiyar e pirsî.
 
Ma min nîşanî wî da ku ez vî tiştî naxwazim? ERÊ, min bi hemû şêwazên din bi eşkere got na. Min bi tevgerên xwe got « na », heta min bi devkî jî got dema wî bi dubare ji min pirsî ka ez dixwazim pê ra herim mala wî. Çend caran çûm tualetê ji bo cihekî ewle bibînim. Min pişta xwe dayê. Min bi eşkere nîşan da ku ez naxwazim ew destê xwe bi min ke, heta min destên wî yên qirêjî tehn dida ji ser laşê xwe. Ez meraq dikim gelo ku ez bi wî ra biçûma malê dê çi bihata serê min? Belkî – an îhtîmaleke mezin – dê zêdetir tişt bikira. Ji ber ku wê şevê wî hemû sînoran binpê kiribû.
 
Ev destdirêjîya zayendî ye? Belê, wisa ye. Tenê dema bi eşkere « na » tê gotin dest pê nake. Dema jinek bi zelalî nîşan dide ku naxwaze kes destê xwe pê bike dest pê dike. Vî zilamî dizanibû ku ez vî tiştî naxwazim. Min qet nedixwest ku ev zilam, ku di temenê bavê min da ye, ji min hez bike, destê xwe bi min bike an heyranî min bibe. Wî hewl dida ku tevgerên xwe yên qirêjî wek evînê bifiroşe min, weka ku qet fehm nekiribe ka min bi hemû laşê xwe çi jê ra digot dema ku wê şevê direvîyam. Li şûna ku fehm bike ka çi bi min kirîye, tenê berdewam dike dibêje « wî ev nedixwest ». Û ez jî bêjim, min jî nedixwest! Min nedixwest ku ez berî hevdîtineke asayî sed carî bifikirim gelo ev hevdîtin ji bo min rîsk e an na, lê niha ez difikirim – her dema ku kesek nû nas dikim.
 
Piştî ku hîn bûm ka JinNews çi parve kirîye û piştre jê birîye min bi çend jinan ra xeber da. Ya rast ew e ku ev kes bi çêkirina fîlman di nav civaka kurdî da ji xwe ra cî çêdike û vê pozîsyonê jî ji bo ku jinan binpê bike bi kar tîne. Peyamên ku hûn li jêr dibînin hemû piştî hevdîtinê ji min ra hatin şandin; Bi rastî hemû vî tiştî wî xwest û ez bawer nakim ew çawa fikirî ku ew ê bi vê tevgerê xwe xelas bike. Îhtimal e ku hejmara jinên ku hatine tacîzkirin zêdetir e. Ez tenê red dikim ku pasîf bimînim û wek jineke saf û bê dev bêm dîtin, ev xwequrbankirin e. Piranîya jinan bi rastî ditirsin ku li ser serpêhatîyên xwe yên wiha biaxifin û ji bo ku em ji wan ra cîyekî ewle peyda bikin divê piştgirî hebe – Ez dixwazim ku hûn hem wî hem jî hemû tevgerên wiha şermezar bikin.