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IRAN. Les forces iraniennes tuent un autre kolbar kurde

IRAN / ROJHILAT – Les forces militaires iraniennes ont ouvert le feu sur un groupe de kolbars dans la région de Binar, au Kurdistan d’est (Rojhilat), tuant le kolbar Abdülaziz Hacı Pour, 43 ans et père de trois enfants.
 
Les forces du régime iranien poursuivent leurs attaques contre les kolbars (porteurs de charge pour le salaire journalier) à la frontière entre le Kurdistan oriental et le Kurdistan méridional.
 
 
La tragédie des kolbars
 
 
Le Kurdistan oriental a sombré de plus en plus dans la pauvreté au fil des années en raison des politiques délibérées du régime iranien et se distingue comme l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Par rapport à d’autres régions, la région a connu beaucoup moins d’investissements et le développement a été délibérément freiné. L’agriculture et l’industrie ne sont pas autorisées et, par conséquent, le chômage a atteint le niveau le plus élevé en Iran.
 
 
Face à des politiques de discrimination, d’oppression et d’appauvrissement, le transport de marchandises de contrebande n’est pas un choix mais un must pour survivre.
 
 
Kolbar vient des mots kurdes, «kol» (dos) et «bar» (charge). Les Kolbars gagnent leur vie en transportant des charges le long de la périlleuse frontière. Leurs charges comprennent des cigarettes, des téléphones portables, des chiffons, des articles ménagers, du thé et rarement de l’alcool. Ils marchent sur des terrains dangereux pour continuer ce commerce entre le Kurdistan méridional et oriental. Les marchandises qu’ils apportent sont vendues à des prix élevés à Téhéran, mais les kolbars qui risquent leur vie pour eux sont payés très modestement.
 
 
Les intermédiaires qui prennent les livraisons et trouvent des acheteurs dans les villes sont appelés kasibkars.
 
 
Les kolbars et kasibkars ont entre 13 et 70 ans. Certains n’ont terminé que l’école primaire, tandis que d’autres sont des diplômés universitaires. Ils transportent des charges, car ils ne peuvent trouver aucun autre emploi. Au cours des 5 dernières années, quelque 300 kolbars et kasibkars ont été tués de sang-froid. Il n’y a pas de statistiques réelles disponibles pour le meurtre de Kolbars et Kesikbars par les forces iraniennes ou turques.
 
 

ANF