KURDISTAN – Le président turc Erdogan menace d’attaquer le camp de réfugiés de Makhmur au sud-ouest d’Erbil pour combattre la guérilla kurde, alors que l’armée turque occupe déjà les zones frontalières de Duhok où elle abat les forêt et vole le bois.
« Je dirai ceci pour la première fois ce soir, que nous traiterons de la question de Makhmur autant que de Qandil », a déclaré Erdogan lors d’une interview en direct sur la télévision d’État TRT, faisant référence à la chaîne de montagnes Qandil dans le Région du Kurdistan où sont basés les combattants du PKK.
« Makhmur est presque le nid d’incubation de Qandil. Ce nid de reproduction grandit presque dans le centre-ville », a déclaré Erdogan.
Le district de Makhmour* abrite un camp abritant des Kurdes ayant fui la répression de l’Etat turc en 1994. Le camp et ses environs sont souvent soumis aux frappes aériennes turques.
Le camp de Makhmour a été bombardé 40 fois lors d’une autre opération de la Turquie en 2020.
Depuis le 23 mars, la Turquie a lancé une opération contre le PKK dans les zones frontalières de Duhok et a érigé au moins quatre nouvelles bases militaires totalisant près de quarante autres dans la région du Kurdistan.
Au moins quatre civils ont été blessés et quatre villages ont presque été évacués en raison des bombardements et des frappes aériennes de l’armée turque. (…)
Zhyan
Bref aperçu du camp de réfugiés de Maxmur
Maxmur (Makhmour) est une ville située à 60 kilomètres au sud-ouest d’Erbil, la capitale de la région du Kurdistan irakien. Le camp de réfugiés de Maxmur, situé à Maxmur, est un camp de réfugiés reconnu par les Nations Unies qui, depuis 1998, accueille des milliers de réfugiés du Nord Kurdistan (Turquie). De nombreux habitants du camp ont été contraints de fuir leurs foyers dans le nord du Kurdistan en 1993-1994, l’État turc ayant mené une campagne brutale d’agression contre le peuple kurde, niant l’existence de ce dernier, interdisant l’expression de son identité kurde et réprimant la culture kurde, tout en utilisant ses militaires pour détruire des milliers de villages et déplacer des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, la population du camp de Maxmur a plus de 13 000 résidents, dont de nombreux enfants du camp sont nés apatrides.
Le camp de Maxmur est situé à un endroit stratégique, servant de porte d’entrée vers le sud du Kurdistan (Irak) depuis le sud. En août 2014, alors que DAESH / ISIS envahissait une grande partie de l’Irak et de la Syrie, l’organisation terroriste a pris Maxmur pour cible afin d’avancer sur Erbil, la capitale et la plus grande ville de la région du Kurdistan en Irak. DAESH a envahi et occupé le camp, bien que les habitants de Maxmur se soient joints à d’autres combattants pour résister à l’avancée de DAESH, et les milices populaires, les forces d’autodéfense, les femmes et les jeunes ont finalement expulsé DAESH (l’Etat islamique) après des jours de combat, empêchant une invasion catastrophique du Sud-Kurdistan en organisant une résistance pour l’humanité entière, sans laisser passer DAECH. Après cette victoire, M. Massoud Barzani, alors Président de la région du Kurdistan irakien, a visité le camp Maxmur et a exprimé ses remerciements aux forces d’autodéfense pour leur rôle dans cette victoire.