IRAN / ROJHILAT – Des agents de sécurité iraniens ont kidnappé la jeune poétesse kurde, Taraneh Mohammadi, à Baneh, et l’ont menacée de lui couper la langue si elle continue d’écrire des poèmes. Cela intervient après que la jeune femme ait déclaré sur Instagram qu’elle ne se considérait pas faire partie de l’Iran mais du Kurdistan.
Le lundi 11 janvier 2021, les forces de sécurité iraniennes de la ville de Baneh ont tenté de kidnapper la jeune poétesse et écrivaine kurde Taraneh Mohammadi, 21 ans, surnommé «Tanya» (seule). Elle a été emmenée hors de la ville, harcelée et menacé par l’un des agents qui l’a menacée de lui couper la langue si elle continue à écrire des poèmes.
Selon une source proche de la famille de Mohammadi, qui ne voulait pas être identifiée pour des raisons de sécurité, Tanya a dit à sa famille que: « Quatre personnes (les forces de sécurité iraniennes) se trouvaient dans une voiture MVM blanche aux vitres fumées (…). Après avoir fait un long trajet en voiture, ils m’ont emmenée hors de la ville et sans rien dire et ils ont commencé à me menacer et à m’insulter. Après environ deux heures, ils m’ont de nouveau mis le sac sur la tête et m’ont abandonnée dans l’un des quartiers proches de chez nous. »
La source a ajouté que Tataneh Mohammadi avait été menacée par des appels téléphoniques avec des numéros anonymes au cours du mois dernier et avait été convoquée et interrogée à plusieurs reprises par les services de renseignement et de police iraniens à Baneh.
L’enlèvement et la menace de la jeune poétesse sont survenus après qu’elle a déclaré, lors d’un échange en direct sur Instagram avec Hila Sediqi, que: « J’ai lu un poème dans une langue commune [persan]. » En réponse à Hila Sediqi a demandé: « Que voulez-vous dire par un langue commune? Cela signifie que vous ne vous considérez pas comme appartenant à l’Iran, mais au Kurdistan. » Elle a répondu: « Oui, vous avez raison. Je me considère appartenir au Kurdistan. » (Elle a également été en direct avec l’éminent chanteur kurde, Najmadin Gholami.)
Taraneh Mohammadi, 21 ans, est née à Baneh et est actuellement étudiante en travail social à l’Université Mahabad. Elle parle couramment le kurde, le persan et l’anglais.
Taraneh a commencé à composer de la poésie à l’âge de 16 ans et est très populaire parmi les jeunes du Kurdistan. Le contenu de ses écrits et poèmes porte principalement sur les droits nationaux des Kurdes, les droits des femmes, les enfants et le mariage forcé.