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KURDISTAN. Bruits de bottes turques sur le front kurde

KURDISTAN – Depuis le déclenchement des manifestations anti-gouvernementales dans la région autonome kurde d’Irak début décembre, le parti politique kurde KDP qui partage le pouvoir avec son allié UPK s’en prend à la guérilla kurde et aux forces kurdes de Syrie au profit de la Turquie qui se frotte les mains pour attaquer le Rojava et renforcer sa présence au Kurdistan irakien. Une situation qui enrage le peuple kurde qui n’en peut plus de voir ses partis rivaux faire le jeu de ses ennemis et qui menace l’existence même des Kurdes.
 
Chercher des ennemis imaginaires au lieu de répondre aux besoins du peuple
 
Au cours de l’année 2020, le Gouvernement Régional Kurde (GRK / KRG) a eu du mal à payer les travailleurs du secteur public, ne payant pas plusieurs mois de salaires et en réduisant les autres de près d’un quart. Les désaccords budgétaires entre Erbil et Bagdad, le chômage élevé des jeunes et la crise économique causée par la pandémie du coronavirus ont exacerbé la situation, poussant encore plus dans la pauvreté de nombreuses familles de la région du Kurdistan. A ces difficultés, il a fallu ajouter les accusations de corruption touchant la classe politique kurde depuis trop longtemps. C’est pourquoi, début décembre, dans de nombreuses localités de la province de Slimani (Suleymaniyah) des fonctionnaires et des jeunes sont descendus en masse dans la rue exigeant la démission du gouvernement et le paiement des salaires impayés. 
 
Les autorités kurdes ont préféré envoyer les forces de sécurités écraser les manifestations violemment et accuser le PKK (Le Parti des travailleurs du Kurdistan) d’avoir poussé la population à manifester. Près d’une dizaines de personnes ont été tuées lors des manifestations anti-gouvernementales, de nombreux journalistes arrêtés, en plus des politiciens d’opposition. 
 
S’en prendre au PKK et aux forces kurdes du Rojava pour le compte de la Turquie
 

Le mardi 15 décembre, le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi a condamné l’attaque armée des forces du PDK visant deux véhicules transportant des combattants du PKK près de Duhok le 13 décembre, demandant que les différends inter-kurdes soient résolus par le dialogue pour protéger les acquis kurdes. Il a également condamné les attaques visant les bureaux du Conseil national des Kurdes syriens (ENKS) à Qamişlo et Dirbesiyê qui ont eu lieu le 14 décembre.

 

En réponse à la condamnation de Mazloum Abdi, le vice-ministre des Peshmergas, Seebest Lezgin, a prétendu ce matin que des combattants kurdes des YPG avaient tenté d’infiltrer la base des Peshmergas à Amediye, au Kurdistan du Sud. Une annonce qui a provoqué la colère générale chez les Kurdes tandis que les responsables turcs étaient aux anges, le

 
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a accusé aujourd’hui le PKK d’être l’ennemi des Kurdes avant n’importe qui d’autres lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Fuad Hussein qui est également un politicien kurde du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) qui était en visite en Turquie.
 
En parallèle à ces déclarations, Masrour Barzanî, Premier ministre de la région du Kurdistan d’Irak, a également publié un communiqué condamnant la prétendue attaque des YPG contre des peshmergas à Amediye. 
 
Un feu vert donné à la Turquie pour attaquer le Rojava
 
Ces déclarations des dirigeants kurdes du Kurdistan du Sud sont interprétées comme étant un soutien ouvert à la Turquie qui veut envahir tout le Rojava, mais aussi pour qu’elle renforce sa présence militaire dans le Kurdistan irakien. Des développements militaires qui auront des conséquences dramatiques pour tous les Kurdes, que ce soit au Rojava, au Bashur, dans la région yézidie de Shengal ou dans les deux autres parties du Kurdistan. En effet, chaque fois qu’une partie du Kurdistan est attaquée, c’est tout le Kurdistan qui est secoué et l’espoir de voir les Kurdes avoir une autonomie même régionale qui s’éloigne toujours d’avantage.