Aujourd’hui, le 7 octobre, on célèbre la Journée des femmes journalistes kurdes dans tout le Kurdistan.
A l’occasion de la Journée des femmes journalistes kurdes, la Plateforme des femmes journalistes de la Mésopotamie a organisé une conférence de presse dans la ville d’Amed / Diyarbakir.
Lors de la conférence de presse, la Plateforme des femmes journalistes de Mésopotamie a lu un communiqué à l’occasion de la Journée des femmes journalistes kurdes.
«La vie de la première femme rédactrice en chef de Turquie, Gurbetelli Ersöz, a contribué à créer une tradition de femmes journalistes kurdes travaillant pour exposer la vérité. Les années 90 ont été une époque où les journalistes étaient assassinés dans la rue. Gurbetelli nous a laissé un héritage sur la façon de lutter contre l’oppression, les massacres et la destruction.
Toutes sortes de politiques d’annihilation mises en œuvre par les gouvernements sur le peuple kurde depuis des années se poursuivent aujourd’hui avec des méthodes différentes. En cette période où la société est entraînée dans l’obscurité, nous, en tant que femmes journalistes, disons une fois de plus que nous apporterons la « lumière » à la société, quoi qu’il arrive.
(…) Nous constatons que nous avons parcouru un long chemin depuis le premier jour où nous sommes allées dans les champs pour être la voix des femmes ayant très peu de possibilités.
Nous célébrons la journée de nos collègues journalistes kurdes et nous nous souvenons avec respect et admiration de nos amies journalistes qui ont sacrifié leur vie sans hésitation pour cette cause. » (Via ANF)
Image de la couverture : Gurbettelli Ersöz, Ayfer Serçe, Deniz Fırat, Nujiyan Erhan… des journalistes femmes mortes alors qu’elles exerçaient leur métier
*Gurbetelli Ersöz, chimiste de formation, a été marquée par la catastrophe de Tchernobyl de 1986 et l’attaque chimique à Halabja en 1988. Par la suite, elle s’est impliquée dans la politique. En raison de ses activités politiques, elle a été arrêtée par le régime turc en 1990, poursuivie et condamnée pour avoir soutenu le PKK. Elle est restée en prison pendant deux ans.
Gurbetelli Ersöz
Après sa libération, elle est devenue rédactrice en chef du journal kurde Özgür Gündem. Mais son mandat a été de courte durée car elle a été arrêtée avec 107 autres personnes lors d’une perquisition au siège des journaux à Istanbul le 10 décembre 1993. Tout au long du procès, elle et les autres journalistes poursuivis ont reçu le soutien du Comité pour la protection des journalistes et des personnalités comme Harold Pinter, Noam Chomsky ou Louis Begley.
Libérée en juin 1994 mais interdite de travailler comme journaliste, Ersöz a rejoint le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en 1995. Elle a été tuée au combat le 8 octobre 1997.