SYRIE / ROJAVA – Les habitants d’Ain Issa et de Girê Spî, dans le nord de la Syrie, sont en colère et désespérés devant la destruction de leurs champs de céréales par des incendies criminels des forces d’occupation turco-djihadistes. Tout cela, dans le but de détruire la révolution du Rojava et les gains des Kurdes syriens.
Les troupes turques et les mercenaires de l’armée nationale syrienne (NSA) continuent de mettre le feu aux champs dans les territoires bordant la zone d’occupation. Les zones à l’ouest de Girê Spî et près d’Ain Issa sont particulièrement touchées. Ces dernières années, ces incendies criminels ont été perpétrés par des membres de l’Etat islamique (DAECH / ISIS). Cette année, c’est au tour de l’armée turque et de ses mercenaires SNA de brûler les champs de céréales. De même, les agriculteurs qui tentent de récolter leurs cultures sont abattus par les forces d’occupation. Le Rojava est menacé par une crise alimentaire alors qu’il est sous l’embargo et fait face à la pandémie du COVID-19.
« Nous avons cultivé ces champs avec beaucoup de difficultés »
L’agence de presse ANHA basée au Rojava s’est entretenue avec des habitants de la région. Faruk Hadji Muhammed dit : « Les champs dans les villages de Kefîfê, Xirbet Geber, Solan, Erîdê et Umuthur ont été incendiés. Il ne reste plus rien. Nous vivons à environ trois kilomètres. Nous avons peur que les flammes atteignent également nos champs. Chacun de nous dans le village a planté cent ou deux cents dunams (25 ou 50 hectares) et ils sont maintenant en danger. En raison des attaques en cours, nous ne pouvons pas vivre en paix. De leur point de vue, nous devrions tous être tués, et sinon, au moins être chassés. Nous avons cultivé ces champs avec beaucoup de difficulté et les forces d’occupation détruisent tout. Nous voulons que l’Etat turc parte d’ici. Nous nous réfugions dans nos maisons pour nous protéger des obus. »
« Je vois mon champ brûler, mais je ne peux pas l’éteindre »
Xatûn Xelîl Ibrahim du village Xirbet Beger à l’ouest du Girê Spî occupé a dû fuir vers le village de Bîrzinar à cause des attaques. Face à la vue de leurs champs en flammes, elle raconte: « Notre propriété est incendiée pour nous détruire et paralyser nos vies. Je vois mon champ brûler, mais je ne peux que regarder. 2000 Dunam (environ 500 hectares) de nos terres brûlent, mais nous ne pouvons pas nous en débarrasser. Que Dieu détruise les envahisseurs. Nous voulons seulement rentrer chez nous et vivre en paix. Nous ne voulons pas que les occupants puissent respirer ici sur notre terre. Nous avons fui, mais nous pouvons toujours pas échapper à leurs attaques et leur cruauté. »