Quand on parle du peuple kurde apatride, on évoque souvent, sinon toujours, la lutte de libération kurde féministe avant-gardiste (comme on le fait avec le Rojava), mais presque jamais des conflits religieux entre les Kurdes de confessions différentes ou entre ceux qui mettent en avant leur kurdicité versus ceux qui se définissent avant tout selon leur religion et qui « mettent de côté » ou « oublient » leur kurdicité, en déclarant être « Musulmans », « Alévis », « Yézidis », « Yarsans »… Pire encore, alors que les groupes kurdes comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et le PYD syrien et les autres mouvement kurdes en Iran et en Irak ont privilégié la laïcité depuis des décennies, en face, l’Etat turc a soutenu la création de mouvances islamistes radicales kurdes qui ne font rien envier à l’Etat islamique. La plus célèbre et la plus ancienne étant le « Hezbollah turc/kurde ».
Dans sont article « Conflits et radicalités au Kurdistan », Lucas Alves Murillo s’est attelé à ces deux facettes de la société(s) kurde(s), en rappelant que « La question religieuse est bien souvent inexistante lorsque l’on évoque la « mouvance kurde » et le Kurdistan de manière générale. Preuve en est, les cartes apparaissant dans la presse et faisant systématiquement cohabiter kurdes, chiites et sunnites, dissociant de fait ces entités. Quel est le rapport des Kurdes au fait religieux et la place de ce dernier dans les conflits en cours ? »
« Article intéressant qui pointe surtout le Kurdistan autonome (« trois générations de djihadistes sont nées et se sont développées depuis le Kurdistan irakien ») et la responsabilité des dirigeants kurdes de la région plus intéressés par leurs propres intérêts que celui de leur population et qui ont poussé des jeunes déclassés dans les bras de l’islamisme politique, (on connait le même phénomène avec la montée de l’extrême droite en Europe).Cette radicalisation n’a pas le même impact en Turquie et en Syrie du fait d’une perspective politique portée par le PKK et le PYD parce que justement ces organisations pourtant traitées de terroristes par les occidentaux, mettent en avant la laïcité et le respect des croyances de chacun et redonnent au peuple son rôle de citoyen actif dans la construction d’une démocratie basée sur le communalisme. » (commentaire de S. Y.)
A lire « Conflits et radicalités au Kurdistan » sur Mediapart
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