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La Turquie massacre 4 combattants yézidis à Shengal, la communauté internationale reste muette

IRAK / KURDISTAN DU SUD – Le mercredi 15 janvier, les avions de guerre turcs ont bombardé un village yézidi de Sinjar, dans le nord de l’Irak, tuant 4 combattants yézidis et en en blessant d’autres.
 
La communauté internationale, les autorités irakiennes et de la région autonome kurde n’ont toujours pas condamné le bombardement turc qui viole pourtant le droit international en menant des attaques sur des territoires d’un Etat voisin. (Rappelons également que l’espace aérien de Shengal est sous le contrôle des Etats-Unis.)
 
Les Kurdes yézidis avaient « survécu » au génocide commis par DAECH en 2014, la Turquie semble vouloir achever ce génocide…

« Il est incompréhensible pour nous, Yézidis, pourquoi la communauté internationale accepte silencieusement les attaques de l’État turc et n’arrête pas son partenaire de l’OTAN dans ses violations des droits de l’Homme. Nous appelons les États-Unis à fermer l’espace aérien du nord de l’Irak, en particulier autour de la région de Sinjar, avec effet immédiat pour l’État turc, mettant ainsi un terme aux frappes aériennes turques. »

Le Conseil des exilés yézidis de Sinjar (Shengal) a lancé un appel à l’ONU, aux États-Unis et à l’Union européenne, suite à la nouvelle attaque sanglante turque contre Shengal mercredi.
 
Voici le communiqué du Conseil des exilés yézidis de Sinjar :
 
« Il est bien connu que la communauté religieuse yézidie est la plus ancienne religion de Mésopotamie. L’État islamique a attaqué la communauté religieuse yézidie le 3 août 2014 et un génocide cruel a été perpétré. Après ce génocide, nous yézidis avons décidé de trouvé nos propres forces autonomes et lutter contre l’EI [DAECH].
 
Depuis, nous n’avons reçu aucune aide au début et par la suite et avons été laissés sans défense à l’EI par les forces armées locales. Nous avons ensuite fondé YBS [Unités de résistance de Şengal – YBŞ], les forces armées autonomes de Sinjar, le 14 janvier 2015. À ce jour et lors de la libération de Sinjar, nous avons perdu des centaines d’hommes et de femmes yézidis dans la lutte contre l’EI.
 
Même après cela, nous n’avons reçu aucun soutien des États-Unis, des Nations Unies ou de la Communauté européenne de quelque manière que ce soit pour la reconstruction ou la poursuite de la lutte contre l’EI.
 
Depuis la libération des terroristes de l’EI, l’État turc a attaqué à plusieurs reprises la région de Sinjar et ses environs. Depuis octobre 2019, simultanément à l’invasion de l’État turc du Rojava, l’État turc a bombardé la région de Sinjar à quatre reprises à ce jour. Plusieurs militants autonomes yézidis ont été tués lors des attaques de l’État turc.
 
Les YBS sont les unités de protection des Yézidis, ils sont responsables de la protection de la communauté religieuse yézidie dans la région de Sinjar. Sans les YBS, il ne serait pas possible pour 140 000 Yézidis de retourner dans leur patrie, la région de Sinjar.
 
L’État turc attaque à plusieurs reprises la région de Sinjar et bombarde les positions du YBS.
 
Sur la base de ces faits, il ne fait aucun doute que le gouvernement turc veut à nouveau commettre un massacre visant la religion yézidie et vider la région de Sinjar.
 
Nous lançons à nouveau un appel aux États-Unis, qui contrôlent l’espace aérien irakien, pour empêcher la Turquie d’attaquer les Yézidis. Lors des quatre attaques turques depuis octobre 2019, de nombreux civils ont été tués et blessés.
 
Nous voulons préciser une fois de plus que ces personnes qui sont bombardées par l’État turc sont les mêmes combattants qui protègent la protection des Yézidis. Les Yézidis ne représentent aucune menace pour la Turquie. Néanmoins, les Yézidis sont exposés à les attaques de l’État turc sans protection.
 
Il est incompréhensible pour nous, Yézidis, pourquoi la communauté internationale accepte silencieusement les attaques de l’État turc et n’arrête pas son partenaire de l’OTAN dans ses violations des droits de l’Homme. Nous appelons les États-Unis à fermer l’espace aérien du nord de l’Irak, en particulier autour de la région de Sinjar, avec effet immédiat pour l’État turc, mettant ainsi un terme aux frappes aériennes turques.
 
Nous attendons une confirmation écrite de cette mesure. Et souligner à nouveau que nous ne sommes pas une menace pour la Turquie, ni pour aucun autre pays ou religion. »