PARIS – Hier soir, une émission-débat a été réalisée par l’association Tamazgha au Café solidaire de la radio Fréquence Paris plurielle (FPP), en soutien au peuple kurde.
Baqer Kurdo, un membre de la Représentation du Rojava en France, Mylène Sauloy, réalisatrice de nombreux documentaires, notamment du « Kurdistan, la guerre des filles » qui met en lumière la lutte des femmes kurdes contre DAECH (l’Etat islamique), et le journaliste Chris Den Hond qui revient tout juste du Rojava étaient les invités de l’émission animée par Masin Ferkal.
Lors de l’émission – qui sera diffusée prochainement sur la radio FPP, Chris Den Hond a déclaré que l’attaque militaire turque contre le Rojava avait « renforcé le vivre ensemble entre les peuples du Rojava », à savoir, les Kurdes, Arabes, Turkmènes, Syriaques, dans 30% des territoires syriens contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Il a assuré le public en déclarant qu’ils avaient, la journaliste Mireille Court qui était également du voyage au Rojava, constaté que les relations entre tous les peuples vivant au Rojava s’était améliorées considérablement depuis que la Turquie et ses supplétifs islamistes avaient lancé leurs attaques d’invasion contre le Rojava le 9 octobre 2019. Il a ajouté que les habitants du Rojava rejetaient totalement l’invasion turque et qu’ils refusaient également le retour du régime syrien, préférant s’auto-gouverner à tous les niveaux, que ce soit militaire ou politique.
Chris Den Hond a déclaré également que le Rojava restait debout contre toute attente – avec toutes ses institutions militaires et civiles opérationnelles – alors que la Russie pensait qu’avec l’attaque turque, l’administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est allait se jeter dans les bras du régime d’Assad…
Den Hond a fait remarqué que le système démocratique de gouvernance mis en place au Rojava continuait à fonctionner et que le retour des forces du régime sur la ligne de la frontière séparant le Rojava de la Turquie n’avait en rien altéré ce système de gouvernance avant-gardiste. Il a insisté sur le fait que les habitants du Rojava refusaient que leurs jeunes soient enrôlés dans l’armée arabe syrienne, préférant rester dans les rangs des FDS. Idem pour l’éducation, chaque communauté ayant aujourd’hui le droit d’avoir un enseignement dans sa langue maternelle, en plus de l’arabe qui est la langue nationale de la Syrie… Ils refusent le système d’éducation actuelle dans la Syrie contrôlée par Assad où seule la langue arabe est autorisée…
La réalisatrice Mylène Sauloy a rappelé la place centrale des femmes dans la société kurde au Rojava. Elle a également rappelé la co-présidence homme/femme mise en place dans tous les domaines, que ce soit politique, militaire, culturel, civil…
Sauloy a évoqué l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, il y a sept ans, et l’absence de procès dans le meurtre de Sakine Cansız, une membre fondatrice du PKK, Fidan Doğan, représentante du Congrès national du Kurdistan (KNK) à Paris, et Leyla Şaylemez, une membre du Mouvement des jeunes.
Baqer Kurdo a déclaré que l’administartion autonome du Rojava avait, dépuis le début de la guerre syrienne, appelé au dialogue avec le régime central pour une solution politique aux nombreux problèmes concernant les droits des Kurdes et des autres minorités vivant en Syrie. Jusqu’à présent, ces appels n’ont pas eu d’échos réels mais cette situation ne pourrait s’éterniser et tôt ou tard, les peuples de la Syrie obtiendront gain cause grace à leur lutte acharnée.