TURQUIE – AMED – Le vice-coprésident du HDP chargé des affaires étrangères et député de Diyarbakır, Hişyar Özsoy, a publié un communiqué concernant les irrégularités – notamment dans les localités kurdes – après les élections municipales du 31 mars et a appelé les organismes internationaux devraient suivre l’évolution de la situation poste-électorale.
Voici le communiqué d’Hişyar Özsoy :
« Sous la pression de l’AKP-MHP, les conseils électoraux des districts et des provinces ainsi que le Conseil suprême électoral (YSK) ont pris des décisions illégales et injustes qui visent à modifier les résultats des élections et à transformer l’échec du parti au pouvoir en victoire.
De nombreux partis politiques se sont opposés aux résultats des élections en faisant appel aux commissions électorales. C’est un droit légal si des preuves documentées sont présentées. Cependant, alors que les objections de l’AKP ou de son allié le MHP concernant le recomptage des voix ont été pour la plupart acceptées, la majorité des appels similaires des partis d’opposition ont été rejetés par les conseils électoraux de district et de provinces, même lorsque la marge pour gagner était faible et que de nombreux votes étaient comptés comme nuls. Selon l’agence de presse Dokuz8Haber, 87,18 % des objections de l’AKP (68 sur 78), 68,75 % des objections du MHP, 43,75 % des objections du CHP et 26,67 % des objections de l’IYI et 17,65 % des objections du HDP (3 sur 17) ont été acceptées. 13 des 17 demandes du HDP pour un recomptage des voix dans 13 districts ont tous été rejetées.
Les pressions de l’AKP et du président Erdoğan sur l’YSK concernant les élections à Istanbul se poursuivent également. Dans de nombreux districts d’Istanbul, tous les votes nuls ont déjà été recomptés sur appel de l’AKP. En outre, 57 urnes dans 21 districts différents sont actuellement recensées. Comme ces recomptages n’ont pas changé les résultats des élections, l’AKP se prépare à lancer un « appel extraordinaire » à l’YSK pour annuler et renouveler les élections dans la municipalité métropolitaine d’Istanbul.
Outre le rejet de l’écrasante majorité de nos appels, le 9 avril, le Conseil suprême électoral (YSK) a pris des décisions scandaleuses pour 5 circonscriptions kurdes et a refusé d’accorder des certificats électoraux aux candidats HDP qui avaient remporté les élections dans les urnes. Au lieu de cela, ils ont décidé d’accorder les certificats aux candidats de l’AKP qui étaient les deuxièmes dans la course électorale dans ces circonscriptions. La Commission a justifié ces décisions en faisant valoir que ces candidats étaient auparavant des fonctionnaires et qu’ils avaient été licenciés par décret du gouvernement. Mais lorsque nous avons soumis les dossiers de nomination de ces candidats au Conseil suprême en février pour approbation, le Conseil les a tous jugés admissibles à se présenter aux élections. En d’autres termes, les personnes qui ont été jugées admissibles par le conseil d’administration à se présenter aux élections se voient maintenant refuser les certificats d’élection par le même conseil d’administration. Si le Conseil avait rejeté leur candidature en février, nous aurions pu en présenter d’autres. Ce que la Commission a fait était clairement un piège très laid et illégal pour le HDP.
Les maires kurdes qui ont gagné dans les urnes mais qui se sont vu refuser leurs mandants électoraux sont ceux du district de Tekman à Erzurum, où le HDP a gagné avec 48,52 % (5 187 voix) et l’AKP par 46,53 % (4 974 voix) ; Çaldıran, district de Van, où le HDP a remporté avec 53 % (12 713 voix) et l’AKP 43,43 % (10 419 voix) ; district d’Edremit de Van, où le HDP a remporté 53,81 % (31 094 voix) et l’AKP 41,79 % (24 145 voix) ; Tuşba, district de Van, où le HDP a obtenu 53 %.07% (33 201 voix) et l’AKP a obtenu 39,36% (24 625 voix) ; Dağpınar, dans la ville de Kars, où le HDP a gagné avec 54,25% (1 066 voix) et l’AKP avec 44,43% (873 voix). Il est fort probable qu’une décision similaire sera prise au sujet du district Bağlar dans la ville de Diyarbakır, où le HDP a gagné avec 70,43 % (116 512 voix) et l’AKP avec 25,51 % (42 202 voix).
Ces décisions du Conseil suprême électoral (YSK) montrent clairement qu’il ne s’agit pas d’une institution indépendante et impartiale pour assurer la sécurité des élections. Ces décisions de la YSK sont en violation flagrante de la Constitution, des lois et de ses propres circulaires.
Une fois de plus, nous appelons toutes les institutions internationales, en particulier le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, à observer de près la période post-électorale et à prendre des mesures contre toutes sortes d’irrégularités et d’exécutions illégales. »
Via ANF