AccueilMoyen-OrientTurquieDes associations syriaques : Le génocide syriaque aussi doit être reconnu

Des associations syriaques : Le génocide syriaque aussi doit être reconnu

TURQUIE – A l’initiative de l’Union syriaque européenne (ESU), 46 organisations de la société civile syriaque ont adressé une lettre au Président de la République française, Emmanuel Macron, lui demandant de déclarer le 24 avril le jour de commémoration du génocide syriaque et du génocide arménien.

La Fédération des associations syriaques (SÜDEF) de Turquie a également signé la lettre commune. Macron a déclaré le 24 avril comme « journée de commémoration du génocide arménien » le 23 février.

Evgil Türker, président de la SÜDEF, a déclaré à ce sujet : « Les Arméniens et les Syriaques ont été soumis au génocide ensemble. Aujourd’hui, le nombre de la population syriaque en Turquie est tombée à 20 ou 25 000. La raison en est claire : le génocide de 1915 et les politiques migratoires. Comme vous le savez, le 24 avril a été déclaré jour de commémoration du génocide arménien en France. Cela n’a été fait que pour les Arméniens. L’Union européenne syriaque a lancé une pétition pour que le génocide syriaque soit également commémoré en ce jour. Nous, en tant que Fédération des associations syriaques de Turquie, avons aussi signé la lettre. »

100 heures de grève de la faim à l’occasion du 100e anniversaire

En ce qui concerne la prise de conscience du génocide syriaque en Turquie et dans le monde, Türker a déclaré : « En Turquie, le génocide syriaque, le Sayfo, n’a fait l’objet de discussions qu’entre nos grands-mères, grands-pères, pères. Pendant un certain temps, on n’a parlé que du génocide arménien. Après les activités de la diaspora, on a commencé à en parler comme sujet dans les années 1990. Sabro journal a commencé à être publié. Le HDP (Parti démocratique populaire) et les éléments du HDP ont commencé à l’inscrire à leurs agendas. En 2015, nous avons fait une grève de la faim de 100 heures à Midyat, à l’occasion du 100e anniversaire du Sayfo. Cela a eu une influence sur l’audition du génocide. »

« Tous les biens immobiliers n’ont pas été restitués »

Interrogé sur les travaux de la Direction Générale des Fondations concernant la restitution des biens immobiliers aux Syriaques, Türker a répondu : « La Direction Générale des Fondations a réparé certaines injustices mais ne les a pas totalement éliminées. Lorsque la municipalité métropolitaine de Mardin a été confiée à un administrateur (en 2016, par le ministère de l’Intérieur), de nombreux monastères et cimetières ont été remis à la Direction turque des affaires religieuses. Après un retour de bâton, ils les ont rendus. Mais 56 ne le sont toujours pas. L’injustice continue. »

« Pas de gains pour les Syriaques sans la démocratie »

« Il y a un problème de démocratie en Turquie. Tant que cela n’aura pas été surmonté, il n’y aura pas de gains pour nous ou pour les autres parties de la société. Nos priorités sont la démocratie en Turquie, les droits de l’homme, la liberté de pensée, comme tous les autres peuples. Si ceux-ci ne sont pas présents, alors il n’y a pas de droits acquis pour les Syriaques. Si les droits, la loi, la démocratie, la liberté de pensée sont établis, toutes les sociétés en Turquie seront soulagées. » 

https://bianet.org/english/minorities/206119-syriac-associations-federation-syriac-genocide-should-be-recognized-too