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La détermination dans le regard de Leyla vaincra l’isolement

Le journaliste kurde Yusuf Alkan dénonce la passivité des masses populaires devant la grève de la faim des centaines de Kurdes qui risquent de mourir si on répond pas à leurs demandes et déclare que la détermination qui se lit dans le regard de la députée kurde Leyla Guven vaincra l’isolement imposé au dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
Alors que la députée kurde, Leyla Guven est en grève de la faim illimitée depuis 81 jours, des centaines d’autres prisonniers et militants kurdes le sont également depuis des dizaines de jours.
 
Leyla Güven a entamé une grève de la faim le 8 novembre 2018. À présent, son état de santé est à un stade critique, une étape au cours de laquelle le problème ne peut plus être différé, ignoré ou négligé par la communauté internationale. Elle a divers problèmes de santé tels que l’aphasie, la sensibilité au son et à la lumière et troubles de la conscience. Grâce aux efforts de solidarité internationale et aux pressions croissantes exercées sur le gouvernement turc, Leyla Güven a été libérée le 25 janvier 2019. Peu après, elle a déclaré que, sa demande n’ayant pas été satisfaite, elle poursuivrait son action.

Leyla Güven a annoncé son action lors de la troisième audience de son procès le 7 novembre 2018 :

« Aujourd’hui, la politique d’isolement de M. Öcalan ne lui est pas imposé à lui seul, mais à un peuple en sa personne. L’isolement est un crime contre l’humanité. Je suis une membre de ce peuple. Je commence une grève de la faim illimitée pour protester contre l’isolement de M. Öcalan. Je ne soumettrai plus aucune défense au tribunal à partir de maintenant. Je poursuivrai ma protestation jusqu’à ce que le pouvoir judiciaire mette fin à ses décisions illégales et à la politique d’isolement. Si besoin est, je transformerai rapidement cette manifestation [grève de la faim] en mort. »

 
De son côté, Nasır Yağız, un responsable du HDP à Hewlêr (Erbil) est en grève de la faim depuis 68 jours, le premier groupe de grévistes de la faim dans les prisons turques depuis 43 jours, 14 activistes kurdes, dont le coprésident du KCDK-E Yüksel Koç, le politicien Mustafa Sarikaya, la journaliste Gulistan Çiya Ike, l’ancienne députée du HDP Dilek Ocalan, à Strasbourg depuis 42 jours, İmam Şiş à Newport également 42 jours. D’autres grèves de la faim illimitées ont lieu à Duisburg, La Haye, Canada et à Maxmur, au Kurdistan du Sud et à d’autres endroits du Kurdistan.
 
Tous les grévistes exigent :
 
– la fin de l’isolement carcéral imposé au dirigeant kurde Abdullah Ocalan,
– la libération de tous les prisonniers politiques en Turquie et
– le retour aux pourparlers de paix entre les autorités turques et le PKK.
 
En attendant, comme le dit Alkan : « De Leyla Qasim à Leyla Güven, l’heure n’est pas aux braises se consumant dans le poêle. La parole n’est pas un énigme non résolu persistant dans le temps. Écoutez les paroles.
 
Les paroles sont un couteau dégainé une fois sorties de la bouche. Les Kurdes n’avaient pas peur de la mort, pourquoi auraient-ils peur alors qu’ils fondent [par la faim] aujourd’hui. Ce sont les camarades de Kemal [Kemal Pir, un des fondateur du PKK mort dans la prison d’Amed le 14 juillet 1982 après 55 jours lors de grève de la faim]. S’ils disent que l’isolement doit prendre fin, le reste est l’affaire des rues. Ils sont du nombre que nous pouvons mémoriser par leurs noms, tels les 300 Spartiates, qui ont pris leur garde avec une foi éternelle. Ce sont des hommes dont les pionniers ne sont pas plus nombreux que les 12 Apôtres. Maintenant, ils regardent les rues, ils observent quelque chose au-delà de leurs corps en train de fondre, ils observent les rues, mais sachez qu’ils sont sans merci ! Que cela soit sûr : ces débris vont s’effondrer sur ceux qui vivent éhontément !
 
(…) La résistance continue, alors que la honte reste ainsi que l’épopée grandiose de ceux qui résistent.
Que cela se sache, cette lumière du Soleil qui a libéré une armée de guérilleros et eux-même restera toujours, comme notre honte. La détermination dans les yeux de Leyla va briser l’isolement… »