Cinq militants internationalistes italiens qui se sont rendus au Rojava ont fait face à des mesures répressives lorsque la police a demandé à la Cour de se prononcer sur des ordres d’expulsion et une surveillance spéciale.
ITALIE – TURIN – Des militants, des familles ainsi que de nombreuses organisations ont lancé une série d’initiatives pour soutenir les 5 citoyens de Turin qui ont combattu avec les YPG au Rojava et qui risquent maintenant d’être expulsés par leur propre ville si le Tribunal accepte la demande émise par les autorités de la police italienne.
Le tribunal de Turin est appelé à se prononcer sur l’opportunité d’appliquer un arrêté d’expulsion de deux ans et des mesures spéciales de surveillance aux cinq militants au motif qu’ils seraient « socialement dangereux ».
L’audience de Turin aura lieu le 23 janvier, mais d’ici là, la mobilisation s’intensifie pour assurer un soutien maximum aux 5 militants et informer l’opinion publique sur l’abus et la relance d’une mesure utilisée sous le régime fasciste en Italie.
Il s’agit en fait d’une « mesure préventive » suspendant le lien de causalité entre la limitation de la liberté individuelle et la procédure judiciaire. Il n’y a pas d’accusation spécifique contre les 5 militants, qui n’auraient donc pas pu se défendre dans un procès.
La mesure alléguait un « danger social » du fait que les 5 étaient allés en Syrie pour combattre, de différentes manières et à différentes époques, Daesh
Des militants, des familles et des organisations ont écrit dans un appel à l’action que » cette initiative nous a laissés perplexes. Comment une position active contre l’État islamique peut-elle être considérée comme un crime ou une source de danger pour l’Italie ? Les 5 sont accusés d’avoir appris à utiliser les armes. Nous leur demandons : comment auraient-ils pu vivre dans un pays en guerre sans savoir comment se défendre ? »
L’appel souligne également que » les 5 militants sont accusés d’avoir rejoint les YPG/YPJ. Mais comment cela – ont demandé les signataires – pourrait-il être considéré comme un crime, étant donné que les YPG/YPJ combattent l’Etat islamique aux côtés de la Coalition internationale dirigée par les Etats-Unis dont l’Italie fait partie ? Ou faut-il s’attendre à ce que l’État italien se déclare « socialement dangereux » ? »
Les mesures, selon l’appel, visent clairement une autre chose : « stigmatiser les citoyens pour leur position, en Italie comme à l’extérieur ».
Ainsi, si vous avez protesté contre une décision ou une loi gouvernementale, si vous êtes dissident, vous pourriez être frappé par des mesures policières qui ne vous accusent pas spécifiquement de quoi que ce soit, mais qui finissent, si elles sont appliquées, par vous empêcher d’exercer votre droit à protester.
L’appel se termine en invitant la « Cour qui doit se prononcer sur ces mesures à bien réfléchir aux conséquences de sa décision, dans un contexte de fortes tensions sociales et surtout de risques d’atteinte aux droits fondamentaux de la personne ».