SYRIE / ROJAVA – Récemment, les YPG et d’autres autorités de la Syrie du Nord ont annoncé qu’ils voulaient que les pays dont les citoyens ont rejoint Daesh (Etat-islamique) reprennent leurs ressortissants de Daesh qui sont actuellement emprisonnés par les YPG. Nuri Mahmoud, porte-parole des YPG, parle de la situation et de la responsabilité de la communauté internationale.
Combien de prisonniers de Daesh les YPG/ J et les SDF détient-il actuellement ?
Le nombre de prisonniers de Daesh entre nos mains est d’environ 900 hommes. S’y ajoutent environ 500 épouses de djihadistes et plus de 1 000 de leurs enfants.
Combien de nations sont représentées parmi ces prisonniers ?
Les prisonniers de Daesh que nous détenons actuellement sont originaires de 44 pays différents.
Certains de ces pays ont-ils ramené leurs ressortissants prisonniers des YPG ?
Seules quatre pays l’ont fait, ce sont la Russie, le Soudan, l’Indonésie et les États-Unis, qui ont tous repris une seule femme.
Idéalement, qu’est-ce que les YPG aimerait qu’il advienne de ces prisonniers de Daesh ?
Comme vous le savez, les terroristes de Daesh que nous avons capturés et que nous détenons aujourd’hui viennent du monde entier. Il est important de noter que leur organisation n’a pas seulement perpétré des attentats terroristes en Syrie, mais aussi en Europe, en Amérique, en Asie et dans l’ensemble du Moyen-Orient. C’est pourquoi la punition de ces terroristes doit être exécutée dans le cadre juridique du droit international. Elles doivent être portées devant un tribunal international.
Actuellement, les dirigeants de la DFNS (Fédération démocratique du nord de la Syrie) sont censés porter seuls ce lourd fardeau, ce qui est une erreur. De nombreux États ne sont pas intéressés à nous aider à traduire ces hommes en justice pour leurs crimes. Cela contraste avec la plupart des citoyens de ces pays qui, à notre avis, aimeraient que ces prisonniers de Daesh soient punis pour leurs actes ignobles.
Aujourd’hui, avec les ressources dont nous disposons, des tribunaux d’urgence ont été créés pour enquêter sur ces prisonniers, mais nous n’avons pas les ressources nécessaires pour mener à bien ce processus avec eux tous, tout en menant des batailles pour notre propre survie. Mais personne ne doit oublier que ces prisonniers de Daesh représentent un grand danger pour l’humanité tout entière et pour le monde entier. Quiconque veut un monde plus sûr et plus humain devrait nous soutenir et soutenir notre mission de débarrasser le monde d’ISIS et de groupes dérangés comme eux.
Que diriez-vous à ceux qui pensent que ces prisonniers de Daesh méritent la peine de mort et que les YPG devrait les exécuter pour leurs crimes ?
Il est incontestable que ces terroristes de Daesh ont commis les pires et les plus odieux crimes contre l’humanité dans le monde : ils ont décapité des gens, violé des femmes, utilisé des enfants soldats, asservi des Yézidis, et éradiqué des sites historiques comme des églises, des mosquées, et même des cimetières. Ils ont également détruit et pillé les maisons des gens, tout en commettant des crimes innommables par tous les moyens imaginables. C’est pourquoi ils méritent sans aucun doute la peine maximale et la plus sévère possible.
Toutefois, au Rojava et dans la Syrie du Nord, nous n’appliquons pas la peine de mort pour la peine capitale, car nous n’avons pas de loi qui l’autorise, donc cela ne constitue pas une option pour nous. Et il est important pour nous d’agir conformément à notre système judiciaire actuel.
Quant à la communauté internationale, certains d’entre eux peuvent décider que ces prisonniers de Daesh méritent la peine de mort, mais cette décision doit être prise collectivement par le biais d’un processus juridique établi. Le monde ne peut pas s’attendre à ce que nous soyons les seuls à subir la punition à apporter à Daesh, car ils représentent une menace mondiale et méritent une réponse mondiale concertée sur leur sort.