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Documenter l’histoire kurde

L’important travail du « Projet de la mémoire kurde »

 
La tâche est ambitieuse : documenter l’histoire kurde pour le monde. C’est aussi une tâche vitale, pas seulement un projet mais une nécessité.
 
Les protagonistes du « Projet de la mémoire kurde », (KMP) ne font aucun mystère de ce qu’ils visent à réaliser avec le site qu’ils ont lancé : Enregistrer l’histoire kurde sous un aspect sain et vivant, documentant définitivement les voix uniques du Kurdistan pour les générations futures.
Dans leur mission, les protagonistes déclarent :  » L’histoire ne concerne pas seulement les gagnants et les perdants. Il s’agit de gens. Leurs expériences, racontées et remémorées sous la forme d’histoires personnelles transmises de génération en génération, constituent l’héritage oral des triomphes et des tragédies d’une nation ».
 
Ils continuent :  » Et pourtant, avec la plupart des ressources historiques du monde, les gens normaux – la chair, le sang et l’esprit d’une nation – sont ignorés en faveur des opinions secondaires poussiéreuses trouvées dans les livres de bibliothèque non lus ».
 
C’est là que le KMP entre en jeu : « l’approche est différente, disent les initiateurs, « nous produisons un enregistrement multimédia de classe mondiale de l’histoire kurde moderne pour aider les nouvelles générations à comprendre comment les événements du passé façonnent leur avenir ».
 
L’internet offre clairement de nombreuses opportunités, et elles sont toutes exploitées par le KMP : textes, vidéos, graphismes, tout passe par la réalisation du site web final.
 
Le KMP, selon la mission, recueille des histoires de personnes qui ont assisté à des événements clés dans l’histoire kurde moderne pour établir un enregistrement filmé accessible, à la fois en kurde et en anglais, qui sera librement accessible en ligne.
 
La partie la plus excitante et la plus forte du travail est clairement la collecte d’histoires personnelles et de témoignages : un haut niveau de professionnalisme, de sensibilité et d’empathie est nécessaire pour pouvoir interviewer des personnes qui ont beaucoup souffert pendant leur vie. « Les personnes interrogées partagent des souvenirs douloureux pour faire savoir au monde la vérité sur ce qui leur est arrivé et s’assurer que cette histoire n’est pas perdue », ont confirmé les promoteurs. Documenter le traumatisme est un processus douloureux mais, comme le soulignent les promoteurs, c’est «une étape essentielle pour éviter que l’histoire ne se répète au Kurdistan».
 
Quant à l’équipe de «professionnels des médias et chercheurs du Kurdistan irakien, du Royaume-Uni, d’Europe et des États-Unis», les promoteurs soulignent leurs « équipes de tournage voyageront à travers le Kurdistan pour enregistrer les récits des survivants d’exécutions, d’attaques chimiques, de déportations, vol et emprisonnement. Ces témoignages vidéo constituent la base d’une collection remarquable – un hommage vivant à la lutte et à la survie des Kurdes qui possède un potentiel d’exposition et de recherche inégalé ».
 
L’un des premiers souvenirs collectifs que le projet partage avec le public est l’Anfal
 
Anfal («Le butin») est le nom de la huitième sourate du Coran. C’est aussi le nom que les Irakiens ont donné à une série d’actions militaires génocidaires entre fin février et début septembre 1988 qui ont entraîné la mort de plus de 182 000 Kurdes ruraux. Le KMP propose une série de films dans lesquels les survivants décrivent leurs expériences de l’Anfal.
 
Une équipe de cinéastes kurdes et britanniques a parcouru le Kurdistan irakien en recueillant des témoignages de villageois témoins d’événements clés dans l’histoire kurde, en particulier l’Anfal et les plus récents massacres des Yézidis.
 
Le projet de mémoire kurde offre également un journal et une cinémathèque très intéressante. Un journal, rassemblant les événements et les initiatives du KMP autour du monde, sera publié.
 
Un musée du Kurdistan est une sorte de musée virtuel qui sera hébergé dans différentes villes et musées du monde.

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