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KURDISTAN. Le PKK abat un drone turc à Qandil

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KURDISTAN – Hier soir, un drone turc de type Akinci a été abattu par le PKK dans la région kurde de Qandil, au Kurdistan d’Irak.

Selon des sources locales kurdes, un drone armé turc de type AKINCI, en mission pour attaquer la montagne de Qandil, bastion de la guérilla du PKK, a été abattu par les guérilleros le soir du dimanche 16 mars.

L’appareil touché se serait écrasé dans la localité de Bingird, dans le district de Ranya, au Kurdistan du Sud.

Le PKK avait annoncé un cessez-le-feu le 2 mars, mais l’État turc continue de bombarder la région sans interruption. Ces derniers jours, les responsables du PKK ont déclaré qu’en raison des attaques de l’État turc, il était impossible d’organiser un congrès de dissolution.

Après l’appel « Paix et Société Démocratique » lancé par le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, le 27 février, le PKK avait en effet décidé de convoquer un congrès pour se dissoudre. (Maxime Azadî)

Maxime Azadî: Entendez le cri et la révolte du peuple baloutche

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Les Kurdes et les Baloutches, descendants des Mèdes… Tout comme les Kurdes, les Baloutches ont été partagés entre quatre États. Les Kurdes, déchirés par des frontières artificielles, se trouvent entre l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie, tandis que les Baloutches sont divisés entre le Pakistan, l’Inde, l’Iran et l’Afghanistan.
 
Ces deux peuples se considèrent comme des parents, liés par des racines profondes et une histoire entremêlée. De nombreuses sources suggèrent qu’ils appartiennent à une même souche ancienne, et dans plusieurs contes baloutches, il est dit qu’ils étaient autrefois Kurdes. Certes, selon les données de l’histoire moderne, il n’est pas possible de les définir comme une seule et même nation, mais au XVIIème siècle, Axwend Mehemed Salih Zengene Beloutch, un historien et écrivain baloutche reconnu, a laissé une œuvre référence.
 
Dans son manuscrit intitulé « Kurdgalnamak », Salih Zengene se présente comme membre de la tribu kurde Zengene et affirme que les origines des Baloutches remontent au peuple kurde, plus précisément aux Mèdes.
 
Je ne prétends pas avoir les sources nécessaires pour poser des vérités historiques absolues, mais une chose est certaine : il existe un lien émotionnel indéniable entre ces deux peuples, un lien plus puissant et plus authentique que les récits officiels et les mensonges de l’histoire dominante.
 
Les Baloutches, tout comme les Kurdes, ont été soumis à des politiques coloniales. Malgré la richesse de leurs terres, ils ont été réduits à vivre dans certaines des régions les plus pauvres du monde. Sous les pressions, les répressions et le terrorisme d’État, le peuple baloutche a pourtant préservé sa langue et sa culture, résistant avec une détermination qui fait écho à celle des Kurdes.
 
Mais l’objectif ici n’est pas de raconter l’histoire des Baloutches uniquement à travers leur proximité avec les Kurdes. Il s’agit plutôt d’inciter ceux qui comprennent la lutte kurde à saisir et à ressentir celle des Baloutches.
 
Aujourd’hui, inspiré par le mouvement de libération kurde, le peuple baloutche mène une lutte armée organisée. Cependant, les intérêts économiques et politiques liant les puissances qui les oppriment aux pays occidentaux occultent à la fois les souffrances et les révoltes des Baloutches.
 
Alors, il est de notre devoir de saluer leur combat pour la liberté et la démocratie, de faire résonner leurs voix et de renforcer notre solidarité avec eux.

 

Texte du journaliste Maxime Azadî

ROJAVA. Un drone turc tue 9 civils, dont 7 enfants, près de Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – La nuit dernière, un drone turc a ciblé un village du canton kurde de Kobanê, tuant un couple et leurs sept enfants.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l’occupation turque a ciblé une ferme entre les villages de Qomji et Barkh Butan, au sud de Kobané, via un drone. Sept enfants, dont des bébés, leurs parents sont morts et deux autres enfants ont été grièvement blessés.

Les victimes sont: Ahin, Dijla, Delovan, Yasser, Aziza, Saleha et Avesta Osman Abdo, ainsi que leurs parents Osman Barkal Abdo et Ghazala Osman Abdo.

Les enfants Ronaida et Narin Osman Abdo ont été blessées. (ANHA)

IRAN. Terreur des gardes-frontières iraniens à Mariwan

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IRAN / ROJHILAT – Des gardes-frontières iraniens ont ouvert le feu sur une voiture en mouvement dans la région kurde de Mariwan, blessant grièvement trois civils. Une femme et deux hommes blessés lors de l’attaque seraient dans un état critique.

Samedi, trois personnes ont été grièvement blessées par balle près de Mariwan. Des gardes-frontières iraniens ont tiré directement sur le véhicule d’un civil, a rapporté le Réseau kurde des droits de l’homme (KHRN).

Selon le rapport, le véhicule circulait près du village de Darakî, à environ 40 kilomètres au sud de Mariwan. Trois civils, Aryan Keremi, Gulale Muhammedi et Mahmud Keremi, auraient été grièvement blessés.

Selon le KHRN, les trois victimes ont été transportées à l’hôpital de Mariwan. Leur pronostic vital serait engagé. Un habitant de la région a indiqué sur X que les soldats avaient quitté les lieux après l’incident. (ANF)

TURQUIE. Un journaliste belge refoulé à l’aéroport d’Istanbul

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TURQUIE. Le journaliste belge vivant en France, Chris Den Hond a été refoulé aujourd’hui de l’aéroport d’Istanbul alors qu’il arrivait dans le pays pour couvrir les célébrations du Newroz à Diyarbakir (Amed). Le journaliste pense qu’il a été banni de la Turquie pour avoir été à Kobanê, au Rojava, en janvier 2025 avec une délégation européenne pour les 10 ans de la libération de la ville des mains de DAECH.

Chris Den Hond a publié une vidéo sur son compte Facebook, déclarant :

« Aujourd’hui, mon entrée en Turquie est refusée. À l’aéroport d’Istanbul. [On m’a dit que] « Vous êtes sur liste noire pour 10 ans ». Aucune raison officielle n’a été donnée. Certainement parce que nous avons célébré la libération de Kobané en janvier 2025 contre Daech. À une époque où la Turquie aidait Daech. »

 

« Après la récente déclaration de paix d’Öcalan et l’accord entre Mazlum Abdi et Ahmed Al Charaa en Syrie, l’État turc devrait plutôt faire un pas pour trouver une solution politique, en Syrie comme en Turquie », a souligné Chris Den Hond.

Den Hond est journaliste et documentariste travaillant essentiellement sur les  questions kurde et palestinienne. Il écrit notamment pour le site Medya News et le magazine Orient XXI.

Ce n’est pas la première fois que la Turquie interdit aux journalistes occidentaux d’entrer sur le sol turc si leurs travaux touchent les Kurdes ou dénoncent les crimes de guerre turcs commis au Kurdistan.

Un incident similaire s’est produit en novembre, lorsque le journaliste canadien Neil Hauer a été expulsé de l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul. La police avait cité les reportages de Hauer sur la guerre du Karabakh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, selon le journaliste.

D’autres journalistes étrangers, dont Loup Bureau, ont même été emprisonnés en Turquie pour « activités en lien avec le terrorisme ».

A travers le cas de Chris Den Hond, on voit bien l’hypocrisie de l’État turc qui prêtent mener des pourparlers de paix avec le PKK et que ne cesse de harceler les Kurdes et leurs soutiens…

IRAN. Un musicien kurde arrêté pour avoir chanté lors d’une célébration du Newroz

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IRAN / ROJHILAT – Fouad Keshavarz, un jeune chanteur kurde de Saqqez, a été arrêté par les forces de sécurité après sa prestation lors de la célébration du Newroz (nouvel-an kurde) dans le district de Saheb, à laquelle ont participé plus de 30 000 personnes.

Selon un rapport reçu par l’ONG Hengaw, le samedi 15 mars 2025, Fouad Keshavarz a été arrêté sur ordre d’Alireza Rezapour, le procureur de Saqqez, et transféré vers un lieu non divulgué par les forces du département du renseignement.

Son arrestation est intervenue un jour seulement après sa prestation lors de la célébration du Newroz à Saheb, où il a chanté plusieurs chansons patriotiques devant une foule immense.

Au moment de la rédaction du présent rapport, aucune information confirmée n’est disponible concernant son état de santé ou son lieu de détention. (Hengaw)

IRAN. 247 militantes des droits des femmes mobilisées pour Warisha Moradi

IRAN / ROJHILAT – 247 militantes des droits des femmes ont publié un communiqué dénonçant la condamnation à mort prononcée contre l’activiste kurde Warisha Moradi.

247 militantes des droits des femmes d’Iran et du Kurdistan oriental (Rojhilat) ont publié une déclaration écrite condamnant la condamnation à mort de Warisha Moradi, membre de la Communauté des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).

La déclaration décrit la peine de mort comme un homicide délibéré, sanctionné par l’État. Elle souligne que cette sentence n’a pas seulement été prononcée contre Warisha Moradi, mais vise également toutes les femmes kurdes qui ont mené la lutte contre les forces réactionnaires et le fascisme au cours des cent dernières années et ont été systématiquement sacrifiées par les pouvoirs en place.

Le communiqué indique : « Warisha Moradi a été arrêtée par les forces de sécurité du ministère iranien de l’Intérieur pour son militantisme en faveur des droits des femmes dans le nord et l’est de la Syrie. Elle a été condamnée à mort, et il existe un risque imminent que la Cour suprême approuve et applique cette sentence à tout moment. Pendant des années, Warisha Moradi a enseigné le kung-fu à des enfants défavorisés de la ville kurde de Sanandaj, au Kurdistan oriental. Elle était également une militante engagée dans la société civile en faveur des femmes et des étudiants. »

Elle a combattu contre l’EI au Rojava

En 2010, Moradi s’est rendue au Kurdistan, où elle a poursuivi son activisme social au sein du KJAR. Elle s’est engagée dans la recherche scientifique pour la communauté, a mené des initiatives éducatives et a œuvré en solidarité avec les mouvements de femmes à travers le Moyen-Orient. En 2014, lorsque Daech a lancé des attaques sur Shengal et le Rojava, Warisha Moradi a rejoint les forces kurdes dans la lutte contre Daech au Rojava. Elle a été blessée en défendant Kobanê. Militante kurde pour les droits des femmes, elle s’est tenue aux côtés de celles qui ont combattu Daech pour la liberté des femmes. Grièvement blessée lors de la bataille de Kobanê, Moradi a joué un rôle important dans l’autonomisation des femmes et la sensibilisation dans les régions kurdes de Syrie après la libération de Kobanê.

Droit à la défense refusé

Moradi est ensuite retournée en Iran pour poursuivre son travail social. Le 1er juillet 2023, bien qu’elle ne soit pas armée, elle a été arrêtée par les forces de sécurité. Elle a été détenue à l’isolement pendant cinq mois, soumise à des pressions physiques et psychologiques. Elle a ensuite été traduite devant les tribunaux révolutionnaires iraniens, où le juge Abolqasem Salavati l’a condamnée à mort pour rébellion. Ni Moradi ni ses avocats n’ont été autorisés à présenter leur défense.

Boycott du procès

Le 4 août, Moradi a refusé d’assister à son audience pour protester contre les condamnations injustes de Pakshan Azizi et Sharifa Mohammadi. Elle a préféré présenter sa défense par écrit. Dans sa déclaration, elle a déclaré : « L’EI nous décapite et la République islamique d’Iran nous pend. » Suite à cette ultime défense, la cinquième chambre du parquet d’Evin l’a inculpée de rébellion en vertu de l’article 288 du Code pénal islamique et l’a condamnée à mort. Cependant, selon cet article, les accusations portées contre elle n’auraient pas dû entraîner une peine aussi sévère. La loi stipule que « si des membres d’un groupe rebelle sont arrêtés avant de s’engager dans un conflit armé, ils encourent une peine de prison au troisième degré si l’organisation et son siège existent toujours ; si l’organisation a été démantelée, ils sont condamnés à une peine de prison au cinquième degré. »

Malgré cela, le juge Abolqasem Salavati a illégalement condamné Warisha Moradi à mort sans aucune base légale.

Déclaration condamnant la peine de mort prononcée contre Warisha Moradi

Les signataires de la déclaration ont déclaré qu’elles « condamnent sans équivoque toutes les condamnations à mort. Nous pensons que la peine de mort, en toutes circonstances, constitue un homicide délibéré sanctionné par l’État. De plus, nous soulignons que ce jugement ne condamne pas seulement Warisha Moradi, mais aussi toutes les femmes kurdes qui ont été en première ligne de la lutte contre les forces réactionnaires et le fascisme ces cent dernières années, femmes continuellement sacrifiées par les pouvoirs en place. »

Luttons contre les décisions inhumaines

Les signataires ont ajouté : « Nous condamnons également les condamnations à mort prononcées contre Pakshan Azizi et Sharifa Mohammadi, et nous attirons l’attention sur les plus de 50 prisonniers politiques et les milliers de personnes condamnées pour trafic de drogue qui risquent actuellement d’être exécutées dans les prisons iraniennes. Nous appelons tous ceux qui s’opposent à la peine de mort, quelles que soient leurs opinions politiques, à prendre position contre ces décisions inhumaines et à utiliser tous les moyens possibles pour empêcher que ces exécutions autorisées par l’État ne soient ignorées. Lutter contre de telles condamnations exige l’unité et la solidarité de tous les membres de la société. »

ANF

L’Iran tente d’empêcher les Kurdes de célébrer le Newroz 

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IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien tente d’empêcher les Kurdes de célébrer le Newroz (nouvel-an kurde) en installant des barrages militaires au milieu d’interdictions en tout genre.

L’ONG de défense des droits humains, Hengaw a rapporté que les forces de sécurité et militaires iraniennes ont été déployées dans plusieurs villes du Kurdistan oriental, notamment Kirmaşan, Ochnaviyeh, Saqqez et Bukan, où des points de contrôle et des barrières ont été installés pour empêcher la population kurde d’atteindre les sites de célébration.

Les forces armées de diverses institutions de la République islamique d’Iran, dont le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et l’Unité spéciale, ont tenté d’empêcher les célébrations du Newroz dans les villes de Kermanshah (Kermashan), Oshnavieh (Shino), Bukan et Saqqez en violant le droit à la liberté de réunion du peuple kurde.

Selon les rapports reçus par Hengaw, le vendredi 14 mars 2025, les forces gouvernementales, armées de mitrailleuses, ont installé des points de contrôle à l’entrée du village de Singan, à Oshnavieh pour empêcher les célébrations de Newroz.

De plus, les pasdarans et les forces de police ont installé des points de contrôle, dispersé des rassemblements et déployé des postes dans les villages de Kani Sork et sur la colline de Qalatok pour empêcher les célébrations à Tachinavi d’Oshnavieh. Cela a finalement donné lieu à des affrontements avec les manifestants, au cours desquels certaines forces gouvernementales ont été désarmées.

Hengaw avait précédemment publié une vidéo rapportant que les forces de répression gouvernementales, armées d’armes lourdes, avaient pris le contrôle des routes d’entrée et de sortie d’Oshnavieh (Shino) pour restreindre les déplacements.

À Bukan, les forces du CGRI ont empêché les gens d’atteindre le sommet du mont Targheh, le lieu désigné pour la célébration du Newroz, empêchant ainsi l’événement d’avoir lieu.

Pendant ce temps, à Saqqez, les forces gouvernementales ont tenté d’empêcher la célébration du Neworz au mont Jaqal en érigeant des barricades, des digues et des points de contrôle. Cependant, malgré la surveillance des drones gouvernementaux, l’événement a eu lieu avec une forte participation.

De même, dans le quartier de Darehderaz à Kermanchah (Kirmaşan), les forces gouvernementales ont été déployées pour empêcher les célébrations du Newroz. Malgré les retards et les restrictions, l’événement a finalement eu lieu. Des images obtenues par Hengaw montrent des véhicules des unités spéciales patrouillant dans la ville, apparemment dans le but d’intimider les habitants. (Hangaw)

Le Rojava commémore les martyrs de Halabja

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SYRIE / ROJAVA – Les habitants du nord et de l’est de la Syrie ont observé cinq minutes de silence pour commémorer les victimes du massacre de Halabja.

Le matin du vendredi 16 mars 1988, le dictateur irakien, Sadam Hussein faisait bombarder la ville de Halabja avec des armes chimiques, massacrant près de 5 000 civils kurdes, dont des femmes et des enfants, et blessant près de 10 000 autres civils, dans le cadre du génocide kurde (al-Anfal) qui a fait près de 200 000 morts à travers le Kurdistan d’Irak.

En mémoire des victimes du massacre de Halabja, toutes les composantes de la région du Nord et de l’Est syrien ont fermé leurs magasins et observé cinq minutes de silence  en hommage aux victimes du massacre d’Halabja (en kurde: komkujiya Helebce).

Les commémorations ont eu lieu à Dêrik, Kobanê, Amûdê, Hassaké, Til Hams, Qamishlo et dans les quartiers kurdes d’Alep.

Le Rojava debout contre « la constitution qui perpétue la marginalisation »

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes, Kurdes et toutes les minorités ethniques et religieuses du Rojava continuent à manifester contre le projet de constitution islamiste du président intérimaire al-Shara signé le jeudi dernier et contre le massacre des Alaouites.

« Non à une constitution qui perpétue la marginalisation »

Aujourd’hui, des centaines d’habitants de la ville de Derik et des villages environnants ont manifesté contre la « déclaration constitutionnelle » publiée par les autorités de Damas. Ils ont affirmé : « Non à une constitution qui perpétue la marginalisation, et oui à une constitution qui reconnaît les droits de tous, en particulier ceux des femmes. Nous poursuivrons notre lutte jusqu’à l’obtention de la justice et de l’égalité. »

La manifestation est partie de la place de la Liberté et a longé l’artère principale de la ville, en direction du marché central. Les participants ont scandé des slogans appelant à la justice et à l’égalité, et affirmant l’unité du peuple syrien dans toutes ses composantes.

Après leur arrivée au marché central de la ville de Derik, les manifestants ont observé une minute de silence en hommage aux martyrs. Marwan Hamo, membre du Parti de l’union démocratique (PYD), a ensuite expliqué que la « déclaration constitutionnelle » annoncée ne représente pas le peuple syrien, mais reflète plutôt la mentalité de l’ancien régime, qui marginalise les autres communautés.

Sayyida Hanna, membre du Parti de l’Union syriaque, a affirmé son rejet catégorique de toute constitution consacrant l’exclusion et la marginalisation. Elle a déclaré : « Les composantes du peuple syrien – syriaques, kurdes et arabes – ne sont pas de simples chiffres dans l’équation politique, mais des partenaires essentiels pour construire la nation et façonner son avenir. »

Sayyida Hanna a souligné : « Non à une constitution qui perpétue la marginalisation, et oui à une constitution qui reconnaît les droits de tous, en particulier des femmes. Nous poursuivrons notre lutte jusqu’à ce que justice et égalité soient obtenues. »

La marche s’est conclue par des slogans glorifiant les martyrs et dénonçant la « déclaration de la constitution », soulignant l’unité du peuple syrien et rejetant toute tentative de diviser le peuple ou de marginaliser l’une de ses composantes. (ANHA)

Photo de la Une prise par la journaliste Ebir M.

Une maire kurde promeut le leadership des femmes lors du sommet de l’ONU

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S’exprimant lors du Sommet des femmes de l’ONU à New York, la co-maire kurde Serra Bucak a mis en lumière la lutte des femmes kurdes pour l’égalité et le modèle de co-maire, insistant sur le fait que la véritable paix, la démocratie et la justice sociale nécessitent la pleine participation des femmes à la gouvernance.

Lors de la 69e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW69) à New York, la co-maire kurde Serra Bucak a appelé à la solidarité mondiale pour défendre la participation et le leadership politiques des femmes. Elle a délivré un message fort en faveur d’une gouvernance soucieuse de l’égalité des sexes et d’une solidarité internationale contre la répression politique.

Le sommet CSW69, qui se déroule du 10 au 21 mars, marque le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin. Il réunit des dirigeants politiques, des militants et des organisations internationales pour évaluer les progrès en matière d’égalité des sexes et discuter des stratégies de mise en œuvre des politiques féministes dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.

Bucak, co-maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır (Amed), capitale régionale de facto de la région kurde de Turquie, s’est exprimée lors du sommet de haut niveau sur le leadership des femmes, mettant en lumière le combat des femmes kurdes pour une représentation égale, le modèle de co-maire et les défis posés par la politique turque de remplacement des élus des municipalités kurdes par des administrateurs nommés par l’État, affirmant qu’il s’agissait d’une attaque contre la représentation démocratique et les droits des femmes. Bucak a insisté sur le fait que la véritable paix, la démocratie et la justice sociale nécessitent la pleine participation des femmes à tous les niveaux de gouvernance.

 

S’exprimant lors d’un panel intitulé « Localiser Pékin+30 : le mouvement municipal ouvre la voie à l’égalité et à la démocratie », Bucak a détaillé les politiques sensibles au genre adoptées à Diyarbakır (Amed), la plus grande ville à majorité kurde de Turquie, souvent considérée comme la capitale de facto de la région kurde en raison de sa résistance historique aux politiques oppressives du gouvernement turc.

 

« En tant que co-maire, je suis non seulement une administratrice locale, mais aussi une militante », a-t-elle déclaré. « Les femmes kurdes se sont battues non seulement pour leur propre libération, mais aussi pour la liberté de tous les peuples. Il est de notre responsabilité de rendre ce combat visible à l’échelle mondiale. »

 

Elle a souligné la mise en œuvre du système de co-mairie, où hommes et femmes se partagent un pouvoir exécutif égal, garantissant ainsi la représentation des femmes à tous les niveaux de gouvernance. « Il ne s’agit pas seulement d’un partage du pouvoir ; c’est un mécanisme démocratique radical qui renforce les assemblées de femmes et les unités de coordination. Mais nous savons que la volonté politique seule ne suffit pas ; un véritable changement nécessite des cadres juridiques solides. »

Bucak a condamné la pratique turque consistant à destituer les maires élus et à les remplacer par des administrateurs nommés par le gouvernement, une politique largement perçue comme visant les municipalités gouvernées par le parti pro-kurde Égalité et Démocratie (DEM). « Nommer des administrateurs n’est pas seulement une attaque contre la volonté politique du peuple, mais aussi une atteinte directe aux acquis des femmes dans la gouvernance locale », a-t-elle déclaré. « Les luttes des femmes ne peuvent se limiter aux frontières nationales. Nous devons élargir la solidarité internationale pour préserver leur rôle dans la prise de décision. »

Bucak a également souligné la nécessité d’une participation active des femmes aux processus de paix, se référant à la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle à une participation accrue des femmes à la résolution des conflits et à la politique de sécurité.

 
« Les femmes doivent être au cœur des négociations de paix », a-t-elle déclaré. « Le mouvement des femmes kurdes est l’une des forces les plus puissantes pour la stabilité régionale, défendant non seulement les droits des Kurdes, mais aussi la paix au Moyen-Orient. »
 

Au fur et à mesure du déroulement du sommet, les discussions porteront sur la mise en œuvre de politiques féministes au sein des structures de gouvernance mondiales. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a reconnu qu’aucun pays n’avait pleinement atteint l’égalité des sexes et a appelé à redoubler d’efforts pour combler les écarts persistants.

Bucak a attiré l’attention sur les défis plus larges auxquels sont confrontées les femmes kurdes en politique et en gouvernance, les défenseurs appelant à des mécanismes internationaux plus forts pour protéger leurs droits.

Medya News, article original à lire ici: Kurdish mayor Serra Bucak promotes women’s leadership at UN summit

KURDISTAN. Commémorations du massacre d’Halabja

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IRAK / KURDISTAN – Il y a 37 ans, la ville d’Halabja, au Kurdistan du Sud, était bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)…

Le journaliste Maxime Azadî a rendu hommage aux victimes d’Halabja ainsi: « Il y a trente-sept ans, un vent de mort s’est abattu sur Halabja. L’aviation irakienne a semé un souffle funeste, libérant des nuages toxiques qui ont enveloppé la ville en un linceul invisible. En quelques heures, près de 5.000 âmes ont été fauchées, suffoquées par le poison, tandis que plus de 10.000 autres, mutilées dans leur chair et leur souffle, porteraient à jamais les stigmates de ce massacre.

Mais Halabja n’était qu’un chapitre d’une entreprise d’anéantissement méthodique : la campagne d’Anfal, menée entre 1987 et 1988, destinée à effacer la présence kurde de la carte. Des milliers de villages kurdes furent rasés, les terres réduites en cendres, l’économie agro-pastorale du Kurdistan broyée sous la machine de guerre de Bagdad. La sentence fut implacable : près de 200 000 vies arrachées, exécutées sommairement et jetées dans des fosses anonymes, dispersées dans les étendues désertiques du sud irakien. »

La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que tous les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
 
Le mois de mars est douloureux pour les Kurdes à cause des souvenirs des pires massacres commis à leurs encontre par les Etats occupants du Kurdistan dans ses quatre parties. Le plus important de ces massacres est le massacre d’Halabja commis par le régime baathiste irakien qui a eu lieu du 16 au 19 mars 1988.
 
Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde
 
Ces jours marquent le 37e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.
 
La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
 
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
 
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.
 
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
 
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
 
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
 
Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.