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TURQUIE. Des Kurdes utilisés comme des « cobayes » lors de la pandémie du coronavirus?

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TURQUIE / KURDISTAN – Lors d’une conférence de presse, le médecin Cenap Ekinci a déclaré que les habitants de Diyarbakir (Amed) ont été utilisés comme des « cobayes » pour des expérimentations durant la pandémie du coronavirus. Celui qui aurait dirigé ses « expériences » serait un proche d’un ministre turc.
 
Des malades devenus cobayes à leur insu
 
Le professeur de la Faculté de médecine de l’Université Dicle, Cenap Ekinci a affirmé que certains patients sont décédés à cause de la « méthode de thérapie par les rayons turcs (Türk Işını) » qui a été testé sur certains patients de l’hôpital de formation et de recherche Gazi Yaşargil à Diyarbakir (Amed) en 2020 pendant la pandémie du coronavirus. Ekinci a déclaré que les habitants d’Amed ont été utilisés comme cobayes.

Selon Ekinci, un vol spécial est arrivé à l’aéroport de Diyarbakır avec à son bord une équipe de cinq professionnels de santé et deux civils, dirigée par un professeur renommé spécialisé dans les maladies pulmonaires. L’objectif de l’équipe était prétendument de vendre au ministère turc de la Santé un appareil capable de traiter le Covid-19 dans le sang sans médicament.

« Le ministère n’a pas voulu acheter cet appareil parce qu’il n’avait aucune base scientifique. Il n’avait été utilisé nulle part dans le monde et aucune expérience ni étude de phase n’avait été menée sur l’appareil », a déclaré Ekinci. Il a ajouté qu’une personne connue uniquement sous les initiales MS, prétendument un parent d’un ministre, a insisté pour tester l’appareil et communiquer les résultats rapidement.

Ekinci a affirmé que des expériences ont été menées sur des patients pendant trois jours sans que ni eux ni leurs proches ne soient informés. Il a également affirmé que certains patients qui auraient été traités avec la méthode du « faisceau turc » sont décédés par la suite.

Le professeur a demandé qu’une enquête soit menée pour déterminer pourquoi Diyarbakır a été choisie pour ces essais, combien de citoyens ont été utilisés comme sujets d’essai et qui était responsable de cette décision. Il a également demandé à qui appartenait le jet privé utilisé par l’équipe.

Ekinci a déclaré:

« Un avion privé signalé au gouverneur atterrit à l’aéroport de Diyarbakır. Cinq professionnels de la santé et deux civils atterrissent sous la direction d’un professeur bien connu de maladies thoraciques travaillant dans un hôpital privé.
L’adresse de cette équipe, qui a été accueillie par le gouverneur de l’aéroport, est l’hôpital de recherche [Diyarbakır Gazi Yaşargil Eğitim Ve Araştırma Hastanesi] (…). L’équipe qui arrive directement à l’hôpital est accueillie par le directeur sanitaire CT et le médecin-chef EB. L’objectif de l’équipe est de vendre au ministère de la Santé un appareil capable de traiter le virus du Covid19 dans le sang sans médicament.
Le ministère ne souhaite pas acheter cet appareil car il n’a aucune base scientifique. Et comme il n’a pas encore été mis en œuvre dans le monde, aucune expérimentation ou étude de phase n’a été menée concernant le dispositif. MS (parent d’un ministre) à la tête de l’équipe veut avec insistance tester l’appareil et le signaler le plus rapidement possible.
Aucun hôpital n’acceptera que cette méthode soit testée sur un patient. Pour une raison quelconque, le médecin-chef de l’hôpital (…) accepte de le tester sur ses propres patients. Ces expérimentations sont réalisées pendant 3 jours sans en informer les patients et leurs proches. 
Il est souhaité de faire une présentation (…) devant les caméras de diffusion en direct devant l’hôpital. Cependant, le ministère n’intervient pas dans ce domaine. Mais, le directeur provincial de la santé et le médecin-chef se présentent devant les caméras avec la délégation et l’annoncent au pays. Ils attribuent au monde le succès de ce traitement, qu’ils ont nommé rayon turc.
Je connais le chef de cette équipe, qui vient chaque matin en avion privé et rentre chez lui le soir. Je sais que certains des patients traités avec ce qu’on appelle le rayon turc sont décédés. Le ministère n’a ni acheté ni utilisé cet appareil. Combien de compatriotes ont été privés de traitement et sont devenus des cobayes à Diyarbakır ?

Qui est responsable de cela? À qui appartient l’avion privé ? Pourquoi Diyarbakir a-t-elle été choisie ? Pourquoi les gens ont-ils été transformés en cobayes ? Où est le parent du ministre dans cette affaire ? »

« On en a parlé, mais personne ne s’y est intéressé »
Concernant la méthode de traitement en question, lors d’une conférence de presse tenue en juin 2022, le directeur provincial de la santé de Diyarbakır, Cihan Tekin, avait déclaré que la méthode turque de radiothérapie avait été appliqué à un patient de 46 ans diagnostiqué avec le nouveau coronavirus (Covid-19) sous la supervision du chirurgien cardiovasculaire de l’Université de Gazi, Hikmet Selçuk Gedik.
Ekinci, que nous avons contacté par téléphone pour connaître son point de vue sur les allégations, a déclaré : « Mes affirmations sont là et les preuves sont également là. Ils ne l’ont pas fait en secret, ils l’ont fait ouvertement. (…) Nous en avons parlé à plusieurs reprises, mais personne ne s’y est intéressé. La situation est réelle, c’est une situation vide de sens. « Ce n’est pas une allégation ».

 

Le directeur provincial de la santé de Diyarbakır, Cihan Tekin, et le professeur de chirurgie cardiovasculaire, le Hikmet Selçuk Gedik, ont annoncé le lancement du « traitement par faisceau turc » à l’hôpital de formation et de recherche de Diyarbakır lors d’une conférence de presse le 26 juin 2020. Ils ont affirmé que le traitement expérimental, développé par des scientifiques turcs, a été administré pour la première fois à un patient de 46 ans atteint de la COVID-19 en soins intensifs, qui aurait été testé négatif après l’intervention. L’événement, qui a été diffusé par la chaîne d’extrême droite anti-kurde Ulusal TV, a été présenté comme une avancée médicale importante pour Diyarbakır et pour la Turquie, bien que le traitement ait contourné les protocoles médicaux et les normes éthiques établis.

La Chambre de médecine de Diyarbakır a appelé les autorités à faire une déclaration publique concernant ces allégations, demandant une enquête approfondie et posant plusieurs questions cruciales :

Le ministère de la Santé était-il au courant de cette recherche ? Le comité scientifique du COVID-19 était-il au courant ?
Y avait-il une autorisation légale pour mener ce traitement ? Si oui, par l’intermédiaire de quelle institution a-t-elle été obtenue ?
À qui appartient l’avion mentionné dans la déclaration ?
Quel rôle ont joué les entreprises vendant des fournitures médicales sous contrat avec le département de la sécurité sociale de Turquie dans cette
expérience ? Pourquoi l’hôpital d’enseignement et de recherche de Diyarbakır a-t-il été choisi pour cette expérience ?
Quelles promotions ont ensuite reçu les responsables qui ont fermé les yeux sur cette expérience ?
Combien de patients ont été traités avec cette méthode après l’arrêt du traitement médical ? Quels ont été les résultats cliniques pour ces patients ?

La Chambre des médecins a également déclaré dans son communiqué : « Le public doit être informé. Ces allégations constituent également une plainte pénale et, par conséquent, des enquêtes judiciaires et administratives doivent être ouvertes immédiatement. Nos recherches approfondies sur cette question se poursuivront et nous tiendrons le public informé. »

 

SHENGAL. La Turquie a ciblé des rescapés yézidis à Shengal

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IRAK / KURDISTAN – Ce matin, un drone turc a ciblé un véhicule civil transportant des journalistes yézidis. Deux journalistes et deux civils ont été blessés. Tous revenaient d’un événement commémoratif organisé à la veille du 10e anniversaire du génocide yézidi commis par DAECH.

Le véhicule des journalistes revenait de la ville de Til Qeseb, dans la province de Sincar, où il y avait eu une à l’occasion du 10e anniversaire du génocide du 3 août 2014 a été attaqué dans le centre de Shengal.

Après une enquête sur les lieux, les forces de sécurité yézidies (en kurde: Êzidxan Asayish), ont annoncé que l’attaque avait été perpétrée par l’État turc. Elles ont déclaré que Medya Hasan Kemal, journaliste de Çira TV, Murat Mirza Ibrahim, correspondant de Çira FM, et Xelef Xidir, conducteur du véhicule, ainsi que trois autres personnes qui se trouvaient sur les lieux ont été blessés lors de l’attaque. 

Il a été rapporté que le journaliste de Çira FM, Murat Mirza Ibrahim, travaille depuis longtemps pour la presse libre et que le sort de l’un de ses frères, kidnappé par l’EI lors du génocide du 3 août 2014, est toujours inconnu, tandis que l’une de ses sœurs a été sauvée plus tard.

TURQUIE. Perpétuité pour l’assassin du musicien kurde Cihan Aymaz

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TURQUIE – ISTANBUL – Mehmet Caymaz, qui a assassiné le musicien kurde Cihan Aymaz au motif qu’il n’avait pas chanté la chanson « Ölürüm Türkiyem » (« Je mourrais pour toi ma Turquie »), a été condamné à la perpétuité.

L’audience de décision dans l’affaire déposée contre Mehmet Caymaz, qui a assassiné le musicien kurde Cihan Aymaz Istanbul, s’est tenue devant la 22e Cour pénale d’Anatolie.

 

En mai 2023, le musicien de rue et activiste du HDP, Cihan Aymaz avait été tué à coups de couteau par un fasciste hier à Istanbul/Kadıköy pour avoir refusé de chanter la chanson « Ölürüm Türkiyem » (« Je mourrais pour toi ma Turquie »). Aymaz était poursuivi également par la justice turque pour avoir interprété une chanson dans laquelle il critiquait Erdogan.

En plus de Caymaz, jugé en détention pour « assassinat intentionnel », son avocat, ainsi que l’avocat de la famille Aymaz, des avocats membres de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) étaient également présents à l’audience.

Le procureur a réitéré son opinion lors de l’audience précédente et a demandé que l’accusé Mehmet Caymaz soit condamné à la réclusion à perpétuité pour « meurtre délibéré ».

En annonçant sa décision, le tribunal a condamné l’accusé Caymaz à la prison à vie pour le crime de « meurtre intentionnel ».

TURQUIE. Une députée kurde jugée pour son « droit à l’amour »

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TURQUIE – L’ancienne députée kurde du HDP emprisonnée depuis 2022 à cause d’une campagne de lynchage médiatique, Semra Güzel déclare que c’est son « droit à l’amour » qu’on juge dans ce procès.

Semra Güzel, ancienne députée du Parti démocratique des peuples (HDP), est en prison depuis près de deux ans après avoir été arrêtée pour des accusations liées au « terrorisme ». Son arrestation a été motivée par la réapparition de photos de sa relation avec un membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Volkan Bora, révélées par les médias pro-gouvernementaux en janvier 2022. Les photos ont été prises il y a plusieurs années lors d’un processus de paix entre le gouvernement et le PKK, qui s’est poursuivi de 2012 à 2015. Bora a finalement été tué lors d’une frappe aérienne visant le PKK en 2017.

Après la publication des photos, deux comptes-rendus des débats, préparés les 10 et 12 janvier, ont été envoyés par le ministère de la Justice à la présidence, ce qui a déclenché des discussions au parlement sur la levée de l’immunité parlementaire de Güzel.

Le 1er mars, l’Assemblée générale a décidé de lever l’immunité de Güzel, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires. Güzel a été arrêtée à Istanbul le 3 septembre 2022, puis emprisonnée le 4 septembre.

Les résumés des procédures contre Güzel ont également été présentés comme preuve supplémentaire dans le dossier de la fermeture du HDP par le parquet général de la Cour de cassation. Güzel, actuellement détenue à la prison fermée pour femmes de Kandıra à Kocaeli, a répondu aux questions de bianet par l’intermédiaire de ses avocats.

« Je suis en colère »

Tout d’abord, je me demande comment vous allez, Madame Güzel.

Franchement, je suis en colère à cause des événements et des décisions récents. Beaucoup de nos amis ont récemment été condamnés dans l’affaire de Kobané. Une de nos municipalités [municipalité d’Hakkari.Colemêrg] a été dotée d’un administrateur et la menace d’administrateurs persiste. De nombreux citoyens de notre région ont été tués ou blessés dans les récents incendies dans la région. J’adresse mes condoléances à tous nos concitoyens et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Dans les prisons, des politiques d’isolement sont appliquées aux détenus sous diverses formes.

De nombreux problèmes surviennent, depuis l’exil des prisonniers vers des prisons récemment ouvertes (…), la libération de nos amis retardée et des mesures disciplinaires prises en réponse aux réactions contre les politiques d’isolement. Récemment, la libération d’un ami a été retardée de trois mois et deux amis ont été transférés. Il nous incombe de poursuivre notre lutte contre ces pratiques. Je peux donc dire que nous allons toujours bien grâce à notre lutte.

« Semra est une Kurde, une femme, une politicienne et une médecin »

Pouvez-vous vous présenter ? Qui est Semra Güzel ?

Quand on leur demande « Qui est Semra Güzel ? », beaucoup pensent d’abord à une députée dont les photos avec son amant ont été publiées, ou vous pouvez trouver ces photos en faisant une recherche en ligne. Mais Semra est bien plus que cela. Peut-être qu’un tel programme de propagande noire occulte la vérité. En regardant la façon dont les photos ont été publiées dans la presse, on tente d’ignorer et de dissimuler ma lutte pour exister et être un sujet. 

Semra a obtenu tous ses résultats grâce à sa lutte, comme toutes les femmes. Cette lutte s’est faite avec d’autres femmes. Semra est une Kurde, une femme, une politicienne, une médecin, et elle s’est battue avec toutes ces identités.

Vous êtes en détention depuis environ deux ans et avez été criminalisé à de nombreuses reprises au cours de cette période. Qu’en pensez-vous ?

Les efforts pour me criminaliser et me discréditer ont été contrecarrés par notre lutte. Je ne considère pas cette affaire comme une affaire individuelle. En fait, c’est moi, Kurde et femme, qui suis jugée. Cette affaire est une tentative de cibler et de discipliner toutes les femmes à travers moi. En regardant la façon dont les photos ont été diffusées dans la presse, on a eu l’impression qu’il y avait quelque chose d’inapproprié. Selon les jugements sociaux dominants sur le genre, une femme ne peut pas aimer ; c’est l’homme qui décide qui elle peut aimer. C’est l’homme qui décide si elle se marie ou divorce. Cette mentalité masculine se manifeste également devant les tribunaux sous forme d’attaques contre la lutte des femmes. Le pouvoir judiciaire, effrayé par la lutte des femmes, tisse sa haine envers les femmes à travers ces procès.

Dans le box des accusés, il y a le combat des femmes. Il y a une femme forte en termes d’émotions et de lutte. La mentalité masculine, qui prend tout sur elle, pense qu’elle peut nous contrôler avec nos émotions et nous priver de notre droit à l’amour.

« Ils me disent que je ne peux pas aimer »

Dans une de vos déclarations lors d’une audience, vous avez déclaré : « Dans cette affaire, ce sont mes sentiments qui sont jugés. C’est le droit d’une femme, moi, à aimer qui est jugé. » Qu’est-ce qui est jugé dans cette affaire ?

Oui, comme je l’ai dit lors d’une des audiences, mes sentiments sont jugés dans cette affaire. Le droit d’une femme, moi, à aimer est jugé. On me dit que je ne peux pas aimer. Si je le fais, on me dit qu’on décidera qui je peux aimer. On me prive de mon droit d’être un sujet. On considère que c’est notre droit de nous priver de notre droit de décider et de notre volonté. On nous juge parce que nous luttons et que nous aimons.

Quand on nous aime, on nous prive de notre droit à la vie. Je dis « quand on nous aime » entre guillemets car dans de nombreux féminicides, la défense et la justification des hommes sont « je l’ai aimée ». De nombreuses femmes sont tuées par leurs proches et ces meurtres restent impunis, alors que nous sommes jugées pour différentes raisons pour avoir lutté contre ces meurtres. C’est pourquoi je dis : ce n’est pas moi qui suis réellement jugée ici, mais la lutte des femmes.

Le ministre de l’Intérieur de l’époque vous a pris pour cible par l’intermédiaire de votre amant/fiancé. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de cette photo ?

C’est surtout le ministre de l’Intérieur de l’époque, le parti au pouvoir et son petit partenaire qui ont ciblé les femmes par mon intermédiaire. Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails de l’histoire des photos. Tout est clair quand on regarde les photos. Le lien émotionnel est évident.

« Nous sommes des otages politiques »

Comment se déroule votre procès ?

Franchement, si l’on considère toutes les audiences, je peux dire que le procès se déroule en ma faveur. C’est pourquoi je pense que personne, sur le plan juridique, ne peut comprendre pourquoi je suis toujours détenue. Mais il faut aussi tenir compte de l’aspect politique. Nous sommes des otages politiques.

Quelle est votre demande au tribunal, au mouvement féministe et au public ?

Bien que je ne puisse pas voir les participantes pendant les audiences, j’entends par mes avocats que mes compagnes de lutte suivent les procès. Cette solidarité me rend très heureuse. Cette affaire est la nôtre à toutes, c’est l’affaire de toutes les femmes. Par votre intermédiaire, je les remercie encore une fois toutes et je les embrasse avec amour. Elles savent aussi que lorsqu’il s’agit de notre lutte, le lieu n’a pas d’importance. Même si je ne peux pas être physiquement avec elles, toutes les femmes qui se trouvent entre ces quatre murs font partie de notre lutte. Je crois que nous gagnerons tant que nous serons solidaires dans cette lutte. (Via Bianet)

TURQUIE. L’expansion de la centrale au charbon de Maraş pourrait entraîner 1 900 décès prématurés

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TURQUIE / KURDISTAN – Les districts d’Afşin et d’Elbistan, dans la province de Maraş (à majorité kurde avant les pogroms des années 1970) sont à nouveau en proie à une bataille contre les centrales au charbon. Il est désormais prévu d’augmenter la capacité de la centrale thermique d’Afşin de 688 MW sans réaliser d’étude d’impact environnemental.

Des groupes environnementaux ont averti qu’Afşin, déjà victime d’une grave pollution due aux centrales au charbon existantes, ne pourrait pas soutenir une expansion importante équivalente à la construction d’une nouvelle centrale.

La Plateforme de protection de la vie et de la nature d’Afşin-Elbistan a organisé un panel pour informer le public sur la situation, avec des intervenants tels que la maire adjointe d’Elbistan, Gülabi Eren, et des représentants de diverses organisations de la société civile et partis politiques.

Les participants ont discuté des aspects économiques, politiques et juridiques des projets d’expansion des centrales à charbon, en insistant sur les effets néfastes sur la santé des résidents locaux et sur l’environnement. Actuellement, les centrales thermiques d’Afşin A et d’Afşin B exploitent chacune quatre unités, et des projets sont en cours pour construire deux unités supplémentaires.

Selon les organisations environnementales, les centrales à charbon d’Afşin et d’Elbistan sont responsables de milliers de décès prématurés depuis leur mise en service il y a quatre décennies. On estime que même avec les filtres les plus perfectionnés, les nouvelles unités proposées pourraient entraîner 1 900 décès prématurés supplémentaires.

Des représentants de la Plateforme de protection de la vie et de la nature d’Afşin -Elbistan, de l’Union des chambres d’ingénieurs et d’architectes turcs (TMMOB/UCTEA), de la Plateforme pour le droit à l’air pur, de la Fondation turque de lutte contre l’érosion des sols (TEMA), du Mouvement pour le climat 350 et du Fonds mondial pour la nature (WWF-Turquie) étaient présents à l’événement.

Des investissements environnementaux non réalisés

Le maire adjoint Eren, dans son discours, a comparé l’ajout de nouvelles unités à la construction d’une nouvelle centrale électrique, soulignant que la municipalité ne veut pas d’une autre centrale thermique.

Deniz Gümüşel, coordinatrice de la Plateforme pour le droit à l’air pur (Temiz Hava Hakkı Platformu), a souligné les risques sanitaires liés à la pollution de l’air par les centrales thermiques, notamment les maladies respiratoires, l’asthme, la bronchite, la BPCO et le cancer du poumon. Gümüşel a noté que la centrale d’Afşin Elbistan A, opérationnelle depuis 1984, a causé 16 500 décès prématurés et a été liée à plus de 9 000 cas de naissances prématurées, affectant la fonction pulmonaire, de maladies cardiovasculaires et de cancers chez les nouveau-nés.

Kübra Ayçiçek, experte en politique environnementale, a souligné que les centrales thermiques de la région fonctionnaient depuis des années sans les investissements environnementaux requis par la loi. « La centrale thermique A, en raison de sa date de construction, n’a pas été soumise à des processus d’évaluation de l’impact environnemental. Nos données montrent que, pour des raisons économiques, écologiques et sociales, la région ne peut pas accueillir une autre centrale thermique. » (via Bianet)

FRANCE. La communauté kurde victime d’une fusillade à Draguignan

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PARIS – Ce matin, une attaque armée a ciblé la communauté kurde à Draguignan (département du Var), en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. On déplore quatre blessés. Les Kurdes de Draguignan sont sous le choque et s’inquiètent pour leur sécurité alors qu’ils se sont réfugiés en France pour échapper à la violence colonialiste en cours au Kurdistan.

Selon les médias locaux, la police privilégierait la piste d’un règlement de compte sur fond de tensions entre communautés ou de criminalité organisée.

KURDISTAN. Commémoration des héros kurdes Zarife et Alişer

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TURQUIE / KURDISTAN – Zarife Khatun, probablement la première femme kurde qui ait pris les armes pour combattre une puissance coloniale au Kurdistan, et son époux Alişer ont été exécutés d’une façon barbare il y a 87 ans lors de la révolte de Dersim, le 9 juillet 1937.
 
Association démocratique alévie (DAD) a publié un communiqué à l’occasion du 87e anniversaire de l’assassinat de Zarife et Alişer le 9 juillet 1937. DAD a souligné le fait qu’« Alişer et Mère Zarife se sont battus côte à côte contre les forces négationnistes et annihilationnistes qui se sont développées à l’égard de la communauté kurde alévie, ajoutant que Zarife et Alişer ont été les guides éclairants de la lutte s’étendant de Koçgiri à Dêrsim.
(…)
Alişer, tout en dirigeant la résistance, a également réalisé d’importantes productions littéraires afin de maintenir la croyance de la voie alévie et de maintenir vivante la conscience sociale. Alişer se distingue par ses efforts pour le magazine Jîn (vie) en langue kurde, les poèmes qu’il écrit et ses nombreuses caractéristiques telles que la production de solutions aux contradictions qui surviennent au sein de notre société grâce à sa personnalité éclairée. Ana Zarife, d’autre part, en condamnant les approches patriarcales traditionnelles qui placent les femmes dans une position inférieure dans les résistances sociales et dans la vie en général, a su intégrer dans son personnage la ligne historique libertaire des femmes de la géographie de Rêya Heq [Voix de la Vérité]. Grâce à la conscience qu’elle a acquise, elle a non seulement dirigé la résistance dans son ensemble, mais a également apporté un soutien social à toutes les femmes avec lesquelles elle est entrée en contact. (…) Elle a su en faire des sujets de résistance.
(…) »
Alişer et Zarife sur le front des combats
 

Comment sont morts Zarife Hanim et Alişer Efendi ?

 
Zarife Hanim et son époux Alişer Efendi de Koçgiri ont été décapités le 9 juillet 1937 par des agents du gouvernement qui ont pu s’approcher d’eux par la ruse. Leurs têtes furent vendues au gouvernement turc.
 
Alîşêr ou Alişir Efendî était un poète kurde, barde, intellectuel et chef de la tribu Koçgiri qui a combattu les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale. Il était l’organisateur de la révolte kurde de Koçgiri* et l’un des principaux dirigeants de la révolte de Dersim**.
 
*La révolte de Koçgiri (1920-1921)
La révolte de Koçgiri a été menée par les tribus de Koçgiri dans le but de la création d’un État autonome kurde. La révolte a été écrasée dans un bain de sang (civils et combattants tués), 132 villages ont été brulés et des milliers de civils déportés vers l’Ouest.
 
**Révolte de Dersim (1936-1937)
L’État turc a écrasé dans le sang la Révolte de Dersim (région kurde-alévie), dirigée par le cheikh Seyid Riza, avec des dizaines de milliers de civils kurdes massacrés, tandis que les survivants furent déportés et des fillettes données à des familles d’officiers turcs en vue de leur assimilation…

ALLEMAGNE. 64 hooligans turcs visés par une enquête policière

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ALLEMAGNE – Des milliers de hooligans turcs faisant le salut des Loups Gris fascistes ont semé le chaos dans les rues de Berlin avant et après le match Pays-Bas – Turquie. Mais la police allemande va enquêter que sur 64 supporters de l’équipe nationale turque, selon les médias allemands.
 

Les préparatifs du quart de finale de l’Euro 2024 de football, qui s’est terminé par la victoire des Pays-Bas, à Berlin ont été éclipsés par des problèmes de sécurité et un conflit diplomatique entre la Turquie et l’Allemagne après que le défenseur turc Merih Demiral a été suspendu pour deux matches pour avoir fait le salut des Loups Gris turcs après un match contre l’Autriche en huitièmes de finale le 2 juillet.

Le salut que Demiral a adressé à la foule après avoir marqué son deuxième but lors de la victoire 2-1 de la Turquie, est associé au groupe ultranationaliste turc des Loups Gris.

Son geste a déclenché une dispute diplomatique entre la Turquie et l’Allemagne, pays hôte de l’Euro 2024, où vivent environ 3 millions de Turcs.

Avant le match de samedi, des dizaines de milliers de Turcs s’étaient rassemblés autour du stade olympique de Berlin, tandis que d’autres voulaient marcher de la place Breitscheid jusqu’au stade. Lorsque les supporters ont commencé à faire le salut du « loup gris » en masse, la police berlinoise leur a demandé de « s’abstenir de montrer ce signe », a-t-elle tweeté samedi après-midi, ajoutant : « Une marche de supporters n’est pas une plate-forme pour des messages politiques. » La marche a été interrompue par la police et les supporters ont été priés de se rendre au stade par leurs propres moyens, à condition d’avoir un billet pour cela.

Bien que la police allemande ait conseillé aux supporters de s’abstenir de faire le salut des « loups gris », certains ont quand même fait ce geste, et des banderoles avec des slogans fascistes ont également été déployées autour du stade.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan et l’ancien joueur national Mesut Özil étaient parmi les spectateurs dans les tribunes.

Des violences ont été signalées à Berlin après le match de samedi, ce qui a conduit à la brève détention de certains supporters turcs et à la blessure de deux policiers.

Selon les rapports de police, des personnes ont dû être maîtrisées à 54 reprises au cours de l’opération policière lors du match. En outre, la police a lancé 64 enquêtes criminelles sur la base d’allégations de blessures corporelles, d’intrusion, d’insultes, de fraude et de possession de drogue.

Environ 3 200 policiers étaient en service samedi, avec des unités du Brandebourg, de Bavière, de Hesse, de Hambourg, de Mecklembourg-Poméranie occidentale, de Saxe-Anhalt et de Thuringe en soutien à la police fédérale de Berlin.

Le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, d’origine turque, a salué la performance de l’équipe nationale turque sur X après sa défaite contre les Pays-Bas, mais a critiqué certains supporters qui ont ruiné l’ambiance.

« La performance de l’équipe turque mérite le respect. Malheureusement, certains d’entre eux l’ont encore gâchée dans les tribunes », a tweeté Özdemir, qui a également dénoncé le salut du « loup gris » comme étant synonyme de « terreur [et] de fascisme ».

Les ministères des Affaires étrangères turc et allemand ont convoqué la semaine dernière leurs ambassadeurs respectifs en raison de la dispute autour du salut de Demiral.

Les Loups Gris sont considérés comme l’aile militante du Parti du mouvement nationaliste turc (MHP) et ont été interdits en France et en Autriche, mais pas en Allemagne.

 

Qui sont les Loups Gris turcs ?

Selon l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution, les Loups gris sont « la plus grande organisation d’extrême droite d’Allemagne ». Les Loups Gris ont été interdits en France en 2020, après qu’ils aient proféré des menaces de morts contre les Arméniens de France.

 

Les partisans du mouvement fasciste « Ülkücü » (« idéalistes ») sont communément appelés les « Bozkurtlar (loups gris) ». En Turquie, le MHP ultranationaliste est leur représentant politique et allié de l’AKP islamiste du président Recep Tayyip Erdoğan. Leur symbole est le « salut du loup », dans lequel le majeur et l’annulaire touchent le bout du pouce, tandis que l’index et l’auriculaire sont tendus vers le haut. Dans l’idéologie des « loups gris », la turcité est considérée comme supérieure. Les ennemis sont tous ceux qui ne s’intègrent pas dans l’empire turc auquel ils aspirent: les Kurdes, les Arméniens, les Grecs, les Alévis, les chrétiens et les Juifs, les homosexuels, des gauchistes et des féministes.

IRAN. Les forces iraniennes tuent un kolbar kurde et blessent 4 autres

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IRAN / ROJHILAT – Les gardes-frontières iraniens ont ouvert le feu sur un groupe de kolbars kurdes, tuant un kolbar kurde et blessant quatre autres.
 
Dans un nouvel incident qui reflète l’escalade de la violence contre les travailleurs dans les zones frontalières du Kurdistan oriental, les forces iraniennes ont ouvert le feu sur un groupe de travailleurs dans la région de Nosoud de la province de Kermanshah, tuant le kolbar Ayoub Mohammadi et blessant 4 autres.
 
Selon un rapport publié par le site Internet Kolber News, 270 kolbars (porteurs de marchandises transfrontalières) ont été tués et blessés dans diverses zones frontalières du Kurdistan oriental depuis le début de cette année.
 
Qui sont les kolbars et qu’est-ce que le kolbari ?
 
Un kolbar, ou kolber ou encore kulbar, est une personne qui contourne la douane pour transporter des marchandises et des biens à des commerçants iraniens depuis les zones frontalières du Kurdistan irakien vers l’Iran ; ils sont payés en fonction du poids et du type de marchandises qu’ils transportent. En moyenne, leur chargement pèse entre 25 et 50 kilos, bien que dans certains cas, leur chargement puisse être beaucoup plus lourd.
 
Les kolbars doivent transporter leur chargement sur des routes montagneuses qui, en moyenne, font environ 10 kilomètres de long, même si elles peuvent être plus longues dans certains cas. Mehdi Khosravi, un membre de l’équipe de boxe de la jeunesse iranienne qui a été forcé par des circonstances financières désespérées à s’engager dans le kulbari, comme on appelle ce travail, a déclaré à IranWire : « Un kulbar qui porte sur ses épaules un chargement provenant du col de Tatah à la frontière de Marivan [avec le Kurdistan irakien] doit marcher près de 19 kilomètres » .
 
Les kulbars sont payés sur la base du poids de la charge qu’ils transportent et le taux change généralement en fonction du taux d’inflation et de la valeur de la monnaie iranienne. Le salaire peut également varier en fonction de la frontière où ils travaillent. Au moment de la rédaction de ce rapport, début 2020, les kulbars à qui j’ai parlé disent que, selon la valeur et le type de marchandises, le trajet et la saison, le taux fluctue entre 6 000 et 12 000 tomans par kilo, soit entre 37 et 88 cents américains.
 
Par conséquent, lorsqu’un kulbar reçoit un travail – la quantité de travail n’est pas fiable et est si exigeante physiquement que la plupart des kulbars ne travaillent pas tous les jours – il gagne en moyenne entre 125 000 et 350 000 tomans (10 à 25 dollars) par jour, selon le poids et le type de marchandises. Le montant le plus élevé se situe entre 300 000 et 600 000 tomans (22 à 44 dollars). Cependant, Mehdi Khosravi me dit que la concurrence est si forte et le travail si pénible qu’un kulbar ne peut faire le travail que deux fois par semaine et que parfois il n’y a pas de travail pendant des semaines.
 
Cependant, les estimations de paiements citées ci-dessus sont trompeuses. Le revenu réel des kulbars est en réalité encore plus faible. En effet, une fois qu’ils ont atteint le point de passage de la frontière où ils commencent à transporter le chargement, puis qu’ils atteignent leur destination et remettent les marchandises, ils doivent payer une voiture pour les ramener là où ils vivent.
 
Un très faible pourcentage de kulbars transportent leur chargement sur des chevaux et des mules. La plupart des kulbars sont occupés par des hommes, mais ces dernières années, certaines femmes ont également participé à des kulbari. Les kulbars sont fréquentés par des jeunes de 13 ans et des personnes âgées de 65 ans et plus. La plupart des kulbars sont actifs dans les trois provinces de l’Azerbaïdjan occidental, du Kurdistan et de Kermanshah, qui ont toutes une frontière avec le Kurdistan irakien.
 
Il est presque impossible d’obtenir des statistiques précises sur les kulbars. Divers responsables iraniens ont proposé des chiffres différents, mais on ne sait pas très bien d’où ils proviennent. En janvier 2018, Mohammad Hossein Shahriari, le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan occidental, a déclaré que 50 000 permis officiels, ou cartes électroniques d’échange à la frontière, avaient été délivrés dans la province. Quelques mois plus tôt, en juillet 2017, Rasoul Khazari, membre de la commission des affaires sociales du Parlement, a déclaré que 70 000 kulbars travaillaient en Iran.
 
Le 29 juin 2019, Mohammad Dehghan, alors superviseur du Bureau de l’industrie, des mines et du commerce de l’Azerbaïdjan occidental, a annoncé qu’il y avait 4 800 cartes ou permis de « colporteurs » actifs pour les kulbars dans la province. En mai 2018, Hossein Firouzi, le vice-gouverneur du Kurdistan pour les affaires économiques et les ressources humaines, a annoncé que 68 000 permis de « colporteur » avaient été délivrés dans cette province [liens en persan].
 
Le 4 février 2020, le site web des affaires économiques Tahlil Bazaar estimait que le nombre de kulbars actifs à la frontière était proche de 4 000, mais ne fournissait aucune source pour ce chiffre. Auparavant, le 16 janvier, l’agence de presse IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting) a indiqué que, sur la base de statistiques non officielles, il y avait près de 20 000 kulbars en Iran.
 
En décembre 2019, l’Agence de presse officielle de la République islamique (IRNA) a indiqué que, selon les statistiques officielles, le nombre de kulbars actifs en Iran sur des routes montagneuses de 15 kilomètres de long se situe entre 80 000 et 170 000, alors qu’en juillet 2019, l’Agence de presse du travail iranien (ILNA), affiliée au ministère du travail et des affaires sociales, avait estimé ce nombre à 80 000.
 
Les marchandises transportées par les kulbars comprennent des articles de consommation qui peuvent être légalement achetés et vendus. Selon Alireza Ashnagar, le gouverneur adjoint du Kurdistan pour les affaires politiques et de sécurité, les kulbars de cette province importent 89 types de biens de consommation, dont du thé, des aliments emballés, des téléviseurs, des climatiseurs, des textiles, des chaussures, des vêtements, des ustensiles de cuisine, des produits de beauté et de santé, des pneus de voiture, des téléphones portables et, occasionnellement, des cigarettes. En règle générale, les kulbars ne transportent pas de boissons alcoolisées, même si elles rapportent un prix élevé car elles sont illégales en République islamique, leur transport est difficile et peut entraîner de lourdes amendes et même la prison.

Restauration de la tombe du chanteur kurde Amet Kaya profanée en 2021

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PARIS – La famille d’Amet Kaya, célèbre chanteur kurde inhumé cimetière de Père Lachaise, restaure la tombe de l’artiste profanée par des Loups Gris turcs en novembre 2021.

En 2021, les fascistes turcs avaient détruit la pierre tombale d’Ahmet Kaya et écrit « Türkiye » (Turquie) sur la tombe de Kaya. Melis Kaya a partagé ses réflexions sur les réseaux sociaux, soulignant le dévouement de son père tout au long de sa vie à la musique et au paysage culturel diversifié de la Turquie. « La dernière injustice à laquelle mon père a été confronté a été de voir sa tombe profanée pour avoir dit ‘Je suis kurde’ », a-t-elle fait remarquer.

 

Tombe d’Ahmet Kaya profanée
La veuve de Kaya, Gulten Kaya qui a écrit sur son compte Instagrame qu’ils allaient refaire la tombe de Kaya dont : « Le relief contenant son visage a été brisé en morceaux avec un marteau et on a écrit ‘Türkiye’ sur le front avec un marker noir.
(…)
Un rappel de ce que signifie la nécropolitique pour les Kurdes, dont les cadavres étaient conservés au réfrigérateur ou laissés au milieu de la route pendant des jours, (…) attachés à l’arrière des véhicules de police avec des cordes et traînés au sol, dont les corps sans vie ont été déshabillés, dont les os ont été remis à leurs parents dans un sac poubelle, et surtout pour les Arméniens et les Juifs dont les cimetières ont été démolis et détruits, pour nous faire réfléchir une fois de plus à ce contre quoi nous sommes réellement aux prises (…) »
 
Restauration de la tombe d’Ahmet Kaya profanée par des Loups Gris
 
Qui était Ahmet Kaya
 
Ahmet Kaya
 
Né le 28 octobre 1957 à Malatya, Ahmet Kaya était chanteur, écrivain et compositeur kurde, originaire d’Adiyaman.
 
Chanteur de la musique contestataire, Kaya a dédié sa courte vie à la paix et à la musique au milieux des persécutions étatiques en Turquie. Il se disait « Kurde de Turquie ».
Plusieurs des albums de Kaya ont battu des records de ventes. Avec plus de 20 albums, Kaya est de loin l’un des artistes les plus influents et les plus controversés contemporains en Turquie, qui s’était engagé sur des questions sociales et politiques.

Ahmet Kaya a dû fuir la Turquie pour avoir dit qu’il allait sortir un album en kurde. Il est mort à Paris en 2000. Une élégie « Ya beni sarsa memleket hasreti / Et si le mal du pays me prenait » raconte l’histoire de son agonie, de ses souffrances, de son désir pour son peuple et sa patrie dont il a été arraché.

Ahmet Kaya a payé cher son souhait de « chanter en kurde » lors d’une cérémonie de remise des prix en direct à la télévision en 1999. Les autorités turques ont lancé des poursuite à son encontre. Les journaux et les chaînes de télévision de tout le pays l’ont pris pour cible avec des informations fabriquées de toutes pièces le qualifiant de « traître » et de « terroriste ». Les médias turcs ont dépeint Kaya comme « étant membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) » pour avoir déclaré qu’il était kurde.

 

 
La tombe d’Ahmet Kaya se trouve au cimetière parisien du Père-Lachaise, 71ème division, 1ère ligne face à la 72ème division.
*En plus d’Ahmet Kaya, Père Lachaise accueille plusieurs célébrités kurdes dont le cinéaste Yilmaz Guney, Abdul Rahman GHASSEMLOU, Abdullah GHADERI AZAR…

 

IRAK. Un drone turc cible des journalistes à Shengal

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IRAK / KURDISTAN – Un drone appartenant à l’État turc a ciblé Shengal. Lors de l’attaque, 2 journalistes et 2 personnes travaillant pour Çira TV et Çira FM, qui s’étaient rendus à Tilqeseb pour réaliser une interview à l’occasion du 10e anniversaire du génocide yézidi par l’État islamique le 3 août 2014, ont été blessés. L’attaque a également causé des dommages importants à un autre véhicule.

Concernant cette nouvelle attaque terroriste cibalnt les Yézidis par la Turquie, le journaliste Kamal Chomani a écrit sur Twitter (X) que : « Pour la 11e fois cette année, des drones turcs ont attaqué Sinjar, blessant deux journalistes de Chra TV, une chaîne centrée sur la communauté yézidie. La Turquie revendique la présence du PKK, mais le PKK n’a militairement aidé que les Yézidis à se défendre contre le terrorisme de l’Etat islamique et d’éventuels génocides futurs ».

Depuis plusieurs années, la Turquie cible impunément les Kurdes yézidis qui ont survécu au génocide commis par DAECH en août 2014, sans que la communauté internationale ou le gouvernement irakien réagissent.

KURDISTAN. Le monde d’édition va créer l’Union des éditeurs kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Le Réseau d’études kurdes a organisé le deuxième atelier des éditeurs kurdes à Amed les 6 et 7 juillet.

Lors de l’atelier, les éditeurs ont discuté des problèmes auxquels ils sont confrontés, des questions éditoriales et de relecture, ainsi que de la nécessité d’un langage commun, de la communication entre les éditeurs et des salons du livre prévus.

La déclaration finale de l’atelier a pris la décision de créer une organisation commune des éditeurs kurdes. A cet effet, un conseil provisoire sera formé et le travail de l’Union des éditeurs kurdes (Yekîtiya Weşangerên Kurd – YEWKURD) sera le fer de lance de l’initiative jusqu’au premier congrès.

 

Le conseil d’administration était composé de 5 personnes, dont Azad Zal, Bawer Berşev, Jêhat Rojhilat, Songul Keskîn et Şêrko Kanîwar.

L’atelier comprenait également l’organisation de deux autres ateliers, la négociation avec les institutions et organisations concernées pour garantir que les livres kurdes parviennent partout et des activités diplomatiques à cette fin. Dans le cadre de la planification pour 2024 et 2025, des décisions ont été prises pour organiser des journées et des foires du livre dans les villes du Kurdistan et pour participer à des foires internationales du livre.