Programme du Festival des Films Kurdes de Paris

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PARIS – Le Festival des Films Kurdes de Paris (FFKP) retrouve les cinéphiles pour sa quatrième édition qui aura lieu du 8 au 11 avril 2025, au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris. La quatrième édition du Festival des Films Kurdes de Paris (FFKP) aura lieu du 8 au 11 avril 2025, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. Les organisateurs du festival nous promettent des beaux moments cinématographiques avec des dizaines de films en tout genre (fictions, documentaires, courts et longs métrages…) en présence de réalisatrices et de réalisateurs invité.e.s.   Voici le programme du Festival des Films Kurdes de Paris (en kurde: Festîvala Fîlmên Kurdî ya Parîsê)
Mardi 8 avril 2025 à 19h00
 
La Vierge à l’Enfant
Binevşa BERÎVAN
Fiction / 2025 / long métrage
 
Synopsis
Tout juste rescapée de l’enfer de Daech, Avesta, jeune Yézidie kurde débarque à Bruxelles et n’a qu’une chose en tête : se venger de l’homme qui l’a réduite en esclavage. Entre une quête effrénée de justice qui la pousse à revenir sur les souffrances qu’elle a subies et l’obligation d’être mère d’un enfant non désiré, Avesta tente de se faire entendre, à tout prix.
Séance suivie d’un débat avec la réalisatrices et les actrices du film
 
 
Mercredi 9 avril 2025 à 17h
 
Transient Happines (Bonheurs éphémères)
De Sina Mohammed
Fiction / 2023 / long métrage
 
Mercredi 9 avril 2025 à 20h
 
When the Walnut Leaves Turn Yellow (Quand les feuilles du noyer jaunissent)
Mehmet Ali Konar
Fiction / 2024 / long métrage
 
Synopsis
 
Civan, un jeune père gravement malade, tente d’enseigner à son fils Feyzi comment gérer sa vie et subvenir à ses besoins après sa mort, sans jamais lui révéler qu’il est en train de mourir. Alors que le petit Feyzi essaie de comprendre ce qui se passe, les conflits politiques, les interdictions, les disparitions et les morts qui frappent leurs proches et leurs voisins transforment leur quotidien en véritable enfer. Une histoire bouleversante entre un père et son fils, dans un Kurdistan turc ravagé par la guerre.
Séance suivie d’un débat avec le réalisateur et l’acteur du film Korkmaz Arslan
 
Jeudi 10 avril 2025 à 17h
 
 
Winners (Les Gagnantes)
De Soleen Yusef
Fiction / 2025 / long métrage
Synopsis : Mona, 11 ans, et sa famille kurde ont fui la Syrie pour s’installer à Berlin. Tout est différent ici, et Mona regrette sa maison, ses amis du football de rue et surtout sa tante Helin. Lorsqu’un enseignant repère son talent pour le football et l’intègre à l’équipe féminine, Mona se heurte à de nouveaux défis. Rejetée par ses coéquipières et confrontée aux difficultés de l’intégration, elle découvre qu’elles ne peuvent gagner qu’en jouant ensemble.
 
Jeudi 10 avril 2025 à 20h
 
Toutes les vies de Kojin
De Diako Yazdani
Documentaire / 2019
Toutes les vies de Kojin est un documentaire puissant qui interroge la place de l’homosexualité au sein de la société kurde irakienne. Kurde iranien et réfugié politique en France, le réalisateur retourne voir sa famille au Kurdistan irakien et leur présente Kojin, un jeune homme homosexuel de 23 ans. Issus de la classe moyenne et profondément religieux, ses proches réagissent à cette rencontre, mettant en lumière une réalité où l’homosexualité est niée ou réprimée.
 
Vendredi 11 avril 2025 à 14h
 
Le vendredi 11 avril 2025, le Festival des Films Kurdes commencera la journée pour une séance de Court-Métrages à 14h
 
Avec :
 
Garan
De Mahsum Taskin
Court-Métrage / 2024
 
Home Made (Fait maison)
De Rojda Ezgi Oral
Court-Métrage / 2024
 
There was tree in our house (Il y avait un arbre dans notre maison)
De Miral KILO
Court-Métrage / 2024
 
Duvar (Mur)
De Yusuf ÖLMEZ
Court-Métrage / 2023
 
Synopsis:
 
Murat est un ouvrier du bâtiment consciencieux, engagé dans la construction d’un gigantesque mur pour un patron que personne parmi les ouvriers n’a jamais vu. Après le départ de son collègue Ali et son transfert de l’autre côté du mur sur ordre de Yavuz, le bras droit du patron, Murat sombre peu à peu dans une spirale de tension. Cette situation le pousse à vouloir affronter l’inconnu : l’homme pour qui il construit ce mur.
 
Zerya
De Zagros ÇETİNKAYA
Court-Métrage / 2023
 
Les mots qui restent
Jowan ROUSSEAU
Court-Métrage / 2025
 
Vendredi 11 avril 2025 à 17h
 
Daughters of the Sun (Les filles du Soleil)
De Reber DOSKY
Documentaire / 2025
 
Vendredi 11 avril 2025 à 20h
 
A Happy Day (Un jour heureux)
De Hisham ZAMAN
Fiction / 2023 / Long-métrage

Billeterie sur place :

Centre Wallonie-Bruxelles
46 Rue Quincampoix
75004 Paris
Mail: info@ ffkp.fr Site: https://www.ffkp.fr/ Instagram :https://www.instagram.com/festivalfilmskurdesdeparis/ Facebook : https://www.facebook.com/festivalfilmskurdesparis/ Twitter : https://twitter.com/FilmsKurdes

FDS: La Turquie construit de nouvelles bases militaires en Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Les forces arabo-kurdes contrôlant le Nord et Est de la Syrie signalent que la Turquie continue la construction de nouvelles bases militaires en Syrie en profitant du vide du pouvoir et de la faiblesse des autorités de Damas. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont rappelaient que l’occupation turque construisait secrètement des bases militaires sur la colline de Qereqozaqê, sur la rive occidentale de l’Euphrate, et au sud-est de la ville de Manbij. Les FDS ont déclaré : « Ils évitent de hisser des drapeaux et des bannières turcs sur ces bases. »   Le centre des médias des FDS a publié un communiqué dénonçant l’occupation coloniale turque renfoncée actuellement, alors que le régime islamiste qui a pris le pouvoir à Damas garde le silence sur les agissement de la Turquie colonialiste sur le territoire syrien. Le communiqué souligne que malgré les efforts internationaux visant à instaurer un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien, l’occupation turque continue d’intensifier ses attaques dans le nord et l’est de la Syrie. Parallèlement, elle cherche à étendre et à construire de nouvelles bases militaires en Syrie, profitant du vide du pouvoir et de la faiblesse des autorités de Damas. Le centre des médias a déclaré : « Dans les zones au sud et à l’est de Manbij et autour de Kobani, l’armée d’occupation turque transfère secrètement du matériel et des fournitures militaires la nuit pour construire de nouvelles bases sur la colline de Qereqozaqê, ainsi que sur la rive ouest de l’Euphrate et dans le village de Hassan Agha au sud-est de Manbij. Comme d’habitude, malgré l’existence de bases d’occupation turques antérieures, estimées à plus de 200 bases et points militaires, abritant des dizaines de milliers de soldats, du matériel de renseignement, des radars avancés, des chars modernes, ainsi que des dispositifs de surveillance et d’écoute, l’occupation turque continue de suivre des méthodes secrètes pour construire de nouvelles bases d’occupation et évite de hisser des drapeaux et des bannières turcs sur ces bases. Des images prises par drone montrent les nouvelles bases d’occupation turques sur une vaste zone géographique, où la construction de tours de guet, de fortifications pour chars et artillerie, et de casernes est en cours. Ces images confirment que la construction est toujours en cours sur certains sites, tandis que d’autres bases semblent entièrement achevées. » Le communiqué souligne également que l’État d’occupation turc utilise ces bases pour occuper des territoires syriens et lancer des attaques contre le nord et l’est de la Syrie. Il vise à étendre son influence à de nouvelles zones, en pénétrant plus profondément en territoire syrien afin d’établir une infrastructure d’occupation militaire à long terme en Syrie. (ANHA) 

Le Parlement européen accueille la Conférence internationale sur « L’UE, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes »

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BRUXELLES – Depuis hier, le Parlement européen accueille la 19e Conférence internationale sur « L’Union européenne, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes » organisée par la Commission civique UE-Turquie (CCUE). Cette année, la résolution pacifique de la question kurde est réclamée avec d’avantage de force par les intervenant-e-s dans la continuité du message d’Abdullah Ocalan divulgué par la délégation d’Imrali en février 2025. La 19e conférence de la Commission civique Union européenne-Turquie (EUTCC), intitulée « L’Union européenne, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes », s’est ouverte mercredi après-midi au Parlement européen à Bruxelles. Elle se poursuit aujourd’hui. Kariane Westrheim, présidente de l’EUTC, a déclaré que l’« Appel à la paix et à une société démocratique » d’Abdullah Öcalan avait été accueilli avec une grande satisfaction par le Parlement européen et le Conseil de l’Europe. Elle a poursuivi : « L’espoir s’est transformé en force. La parole des Kurdes renforce les efforts collectifs. Nous l’avons constaté de manière bien plus tangible lors du Newroz. Une force jamais vue auparavant a envahi les rues. Nous espérons que cette opportunité de paix sera utilisée à bon escient et mènera à une Turquie démocratique. »  
Le coprésident du parti DEM, Tuncer Bakırhan,
Quand au coprésident du parti DEM, Tuncer Bakırhan a déclaré que la solution à la question kurde n’était pas un choix mais une nécessité.   Lors de la présentation de la conférence de cette année, l’EUTCC a indiqué qu’elle « intervient à un moment où les guerres et l’incertitude politique se multiplient dans le monde. De plus, la conférence revêt une importance particulière en cette période historique où le Moyen-Orient est en reconstruction et où des mesures importantes sont prises et débattues en vue d’une solution politique à la question kurde en Turquie. Dans un processus aussi crucial, il sera crucial de discuter de ce que le grand public, et en particulier l’UE, devrait ou pourrait faire pour la paix et la démocratie. Un processus régional pacifique et démocratique n’est possible qu’avec un large soutien. C’est pourquoi votre participation à notre conférence et votre expertise seront particulièrement importantes. » La conférence sera organisée par la Commission civique UE-Turquie (EUTCC) en coopération avec La Gauche, les Verts-Alliance libre européenne et les groupes de l’Alliance libre des socialistes et démocrates. Depuis 19 ans, l’EUTCC organise des conférences internationales annuelles au Parlement européen, axées sur la question kurde et les processus démocratiques en Turquie. Avec la participation d’organisations de la société civile, d’universitaires, de responsables politiques, de décideurs et de militants européens, turcs et kurdes, ces conférences ont bénéficié d’une attention internationale, tant politique que médiatique. Le programme de la 19e Conférence internationale sur « L’UE, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes » Mercredi 26 mars, 17h00-18h00 SÉANCE D’OUVERTURE, Salle SPAAK 04B01 Discours d’ouverture  Mme Kariane Westrheim, présidente de l’EUTCC, Université de Bergen, Norvège M. Andreas Schieder, député européen, Alliance progressiste des socialistes et démocrates, Autriche Mme Jody Williams, lauréate du prix Nobel, États-Unis Mme Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel, Royaume-Uni Mercredi 26 mars 2025, 18h00-20h00 Conférence I – Salle SPAAK 04B01 Le Moyen-Orient en ébullition : interactions et défis Modérateur : M. Cahit Mervan, journaliste, Belgique Discours d’ouverture Mme Ilham Ehmed, Représentante des relations extérieures de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie, Syrie Table ronde : M. Michael Gunter, Secrétaire général de l’EUTCC, Université technologique du Tennessee, États-Unis (en ligne) Mme Czarina Golda S. Musni, avocate spécialisée dans les droits de l’homme, Philippines M. Ali Duran Topuz, journaliste, Turquie Mme Hannah Neumann, députée européenne, Les Verts/ALE, Espagne M. Vladimir Prebilic, député européen, Les Verts/ALE, Slovénie Mme Melissa Camara, députée européenne, première vice-présidente de la commission parlementaire mixte UE-Turquie, Les Verts/ALE, France M. Thijs Reuten, député européen, Alliance progressiste des socialistes et démocrates, Pays-Bas M. Pernando Barrena, député européen, La Gauche, Espagne Questions / discussions Jeudi 27 mars 2025, 09h30-11h00 Conférence II – Salle SPINELLI 1G2 Un nouveau chapitre en Turquie : obstacles et opportunités pour la paix et la réconciliation Modératrice : Mme Dersim Dagdeviren, membre du conseil d’administration de l’EUTCC, Kurd-Akad, Allemagne M. Tuncer Bakirhan, député du Parti de l’égalité des peuples et de démocratie (DEM), membre de la délégation d’Imrali, Turquie M. Cengiz Yürekli, cabinet juridique Asrin, Turquie Questions / discussions Jeudi 27 mars 2025, 11h00-13h00 Conférence III – Salle SPINELLI 1G2 La Turquie dans le nouvel ordre mondial Modératrice : Mme Latife Akyüz, Europa University Viadrina, Allemagne M. Sezgin Tanrikulu, député du CHP, Turquie (en ligne) M. Ferda Cetin, journaliste, Belgique M. Hüseyin Cicek, Université de Vienne, Autriche Questions / discussions Jeudi 27 mars 2025, 15h00-16h30 Conférence IV – Salle SPINELLI 1G2 L’Union européenne, les Kurdes et la Turquie dans le contexte du progrès et de la démocratie Modératrice : Mme Arzu Yilmaz, Université du Kurdistan Hewler, Région du Kurdistan d’Irak M. Joost Jongerden, Université de Wageningen, Pays-Bas Mme Meral Danis-Bestas, députée du parti DEM, Turquie Mme Evin Incir, députée européenne, Alliance progressiste des socialistes et démocrates, Suède M. Jonas Sjöstedt, député européen, La Gauche, Suède Mme Li Anderson, députée européenne, The Left, Finlande M. Per Clausen, député européen, La Gauche, Danemark Mme Leila Chaibi, députée européenne, La Gauche, France M. Leoluca Orlando, député européen, Verts/ALE, Italie Questions / discussions Jeudi 27 mars 2025, 16h30-18h00 Conférence V – Salle SPINELLI 1G2 Promouvoir la démocratie – Façonner l’avenir Modératrice : Mme Christine Löw, Université de Gießen, Allemagne à confirmer Mme Shilan Fuad Hussain, Institut de la violence domestique, de la religion et des migrations, Royaume-Uni Mme Nilüfer Koc, porte-parole des relations extérieures du Congrès national du Kurdistan, Belgique Questions / discussions Jeudi 27 mars 2025, 18h00-18h30 Séance de clôture – Salle SPINELLI 1G2 Conclusions, recommandations et résolution finale  

Le drapeau du Kurdistan fait enrager les fachos turcs

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ANKARA – Le drapeau kurde, comme tout symbole représentant le peuple kurde, est constamment attaqué par les fascistes turcs, qu’il s’agisse de personnalités politiques ou militaires. Le dernier exemple nous a été donné par le maire CHP d’Ankara qui a qualifié de « torchon »  le drapeau kurde devant une foule rassemblée à Istanbul lors des protestations pro-Imamoglu.   L’homme politique kurde et député du DEM Parti, Sirri Sakik a défendu le drapeau du Kurdistan au parlement turc après que le Maire fasciste d’Ankara (Mansur Yavas) l’ait qualifié de « torchon » lors d’un rassemblement sur la place Saraçhane d’Istanbul en soutien à Ekrem imamoglu (maire emprisonné d’Istanbul).
Sirri Sakik portant un drapeau du Kurdistan
  Sırrı Sakık, qui a été attaqué verbalement par des députés fascistes turcs lors de son discours avec un drapeau du Kurdistan à la main, a demandé à ce qu’on respecte le drapeau du Kurdistan*, comme n’importe quel autre drapeau national.   *Retour sur les origines du drapeau du Kurdistan   Alors que le drapeaux du Kurdistan continue à faire enrager les fascistes turcs, l’historien Sedat Ulugana a écrit une brève résumé de l’histoire du drapeau du Kurdistan que nous partageons avec vous ici.   Une brève histoire du drapeau kurde   Nous savons avec certitude que le drapeau kurde, que les Kurdes appellent « ala rengîn » ou « kesk û sor û zer » (drapeau coloré / vert, rouge et jaune), a une histoire de 105 ans. Au cours de cette période, ce drapeau a acquis des significations symboliques et imaginatives qui ont pénétré l’âme du peuple kurde dans des centaines de chansons, poèmes, romans, pièces de théâtre et films. À tel point que même les feux de circulation, partout dans le monde, rappellent à un Kurde son drapeau ! Depuis que l’État turc a compris cela, il a commencé à remplacer la lumière verte des feux de circulation par la lumière bleue, à commencer par Batman dans les années 1990 !   Certaines affirmations irréalistes ont été faites concernant le drapeau kurde. Bien qu’il soit affirmé que ce drapeau a été conçu par le major nazi Gottfried Johannes Müller, qui avait pour mission d’inciter les Kurdes vivant dans l’actuelle région du Kurdistan contre les Britanniques, avec le célèbre nationaliste kurde Remzi Nafi à Berlin en 1943, cette affirmation est loin d’être vraie. Français Parce que ce drapeau a été dessiné par l’Organisation sociale kurde (Ligue Kurde) à Istanbul en 1920. En fait, Kadri Cemil Pacha exprime clairement cette question dans son livre Doza Kurdistan : « L’Organisation sociale a déterminé la couleur et la forme du drapeau kurde, qui se compose de trois couleurs longitudinalement, rouge en haut, blanc au milieu, un soleil en haut et vert en bas, et l’a déclaré comme le drapeau national. »  

Une copie du drapeau dessiné au stylo noir dans la lettre envoyée par Memduh Selim Bey à İhsan Nuri Pacha

  Jusqu’à aujourd’hui, la seule source connue sur l’histoire de la conception du drapeau était la phrase citée de Kadri Cemil Pacha. Une lettre des archives de Dashnaktsutyun prouve définitivement que le drapeau a été dressé en 1920. Cette lettre a été envoyée de Bey par Memduh Selim Bey à Ihsan Nuri Pacha, nom de code « Cemşid », le représentant militaire de Hoybun sur le mont Ararat. Dans la lettre datée du 21 janvier 1928, on voit à la fois l’aventure de la préparation du drapeau et un dessin hâtif du drapeau réalisé au crayon noir. Memduh Selim Bey déclare que le drapeau kurde a été dessiné pour la première fois à Istanbul en 1920, exige la fin des débats sur le drapeau kurde et exige que ce drapeau soit accepté sans condition par le comité de résistance du mont Ararat : Le premier congrès kurde, dans sa décision sur le drapeau national kurde, a accepté le drapeau établi au sein de l’organisation kurde à Istanbul en 1920. La raison en est la suivante : le drapeau en question a été accepté à Istanbul et par tous les Kurdes de l’époque. Il a été officiellement présenté aux consulats et représentants spéciaux des grandes puissances à Istanbul et a été reconnu comme drapeau kurde par ces États. Par ailleurs, ce drapeau a été envoyé à divers endroits en Europe et en Amérique accompagné d’une lettre, et son statut officiel a été accepté par ces endroits de la même manière. Il a également été imprimé et distribué par de nombreux Kurdes. Ainsi, le drapeau kurde diffusé et accepté à cette époque a une histoire de huit ans. Sur la base de cette question, qui est très importante et qu’il serait probablement judicieux de ne pas négliger, le congrès a accepté ledit drapeau sans aucune discussion. Bien que les décisions du congrès soient celles de la nation tout entière, il n’y a plus aucune possibilité de discussion sur la question du drapeau et ledit drapeau a été accepté comme drapeau national. Kurdes. La forme du drapeau est : rouge, blanc, vert, en alternance. Ces trois couleurs apportent de l’espoir au mât du drapeau. C’est un cercle parfait avec un soleil jaune au milieu sur un fond blanc. Sur le drapeau, le soleil brille intensément d’en haut vers le rouge et d’en bas vers le vert. Pour l’instant, un échantillon préparé à la hâte vous a été envoyé. Cependant, le drapeau en question était très similaire au drapeau iranien de l’époque. On peut dire que le mouvement kurde de l’époque s’est efforcé d’établir une similitude avec l’Iran, envers lequel il n’a pas hésité à exprimer sa forte sympathie dans le contexte du thème « aryen », également à travers le symbole national. À cet effet, nous ne devons pas ignorer la possibilité de concevoir un drapeau similaire au drapeau iranien de l’époque. Car, en décrivant le drapeau, Memduh Selim Bey a déclaré : « Si nous construisons un lion sur ce drapeau, on peut dire que c’est le drapeau de l’Iran . » Une différence entre le drapeau kurde et le drapeau iranien avec le lion derrière le soleil était que les couleurs rouge et verte étaient inversées. Néanmoins, les significations attribuées aux couleurs et au symbole solaire de ces deux drapeaux similaires étaient basées sur l’ancienne croyance zoroastrienne et une doctrine mythologique commune dont le contexte historique était les empires médo-perses. Car entre 1925 et 1979, l’Iran utilisait un drapeau tricolore composé de rouge, de blanc et de vert, avec un lion tenant une épée au milieu et un symbole solaire. Le lion symbolisé sur le drapeau était Rustam Zal, l’un des héros légendaires de la mythologie iranienne. On pensait que le Soleil représentait « Iranzemin » (une région centrale qui a survécu à l’Empire perse historique) et le légendaire Shah d’Iran, Jamshid. Les Kurdes ont attribué différentes significations à ces couleurs et au soleil : pour les Kurdes, le « rouge » représente le sang des martyrs et la couleur de la révolution, le « vert » représente la fertilité des terres kurdes, le « blanc » représente la paix et le « soleil » représente le bien-être et l’ancienne religion du zoroastrisme.   Le drapeau qu’İhsan Nuri a imaginé pour l’administration qu’il a établie à Ağrı avait un thème islamique intense. Dans une lettre datée du 1er août 1928, adressée au représentant du parti à Hoy, Ardeşir Muradyan, représentant de la résistance du Dachnaktsoutioun dans le mont Ararat, décrit ainsi le drapeau en question : « Un drapeau en tissu de qualité doit être préparé. Le fond du drapeau sera noir. Le soleil dans le coin, ses rayons et l’inscription seront blancs. Le soleil et l’inscription seront brodés à la main. La couleur et la forme du drapeau ont été spécialement choisies pour attirer l’attention des foules. Le noir symbolise, avant tout, le drapeau de leur prophète et aussi la situation politique actuelle, plongée dans le noir absolu, du peuple kurde, tandis que le rayon de soleil symbolise l’avenir et la victoire de la cause kurde. »   Alors que les témoins de l’époque ont mentionné le drapeau de couleur « blanc », selon la presse turque de l’époque, le drapeau agité par les combattants de la résistance dans la zone mentionnée et la région de Zilan à partir de 1930 avait un fond vert et le premier verset de la sourate Al-Fath ( اِنَّا فَتَحْنَا لَكَ فَتْحًا مُب۪ينًاۙ – İnnâ fetahnâ leke fethan mubînâ(n) / En vérité, Nous vous avons accordé une victoire évidente) et ( إنَّ الْجَنَّةَ تَحْتَ بَارِقَةِ Le hadith السُّيُوفِ / « El-cennetü tahte zılâle’s-süyûf / Le paradis est à l’ombre des épées » était écrit. Toujours selon la presse susmentionnée, les drapeaux furent retirés des mains des résistants blessés et envoyés au corps pour examen. Cependant, le fanion mentionné comme le drapeau de la République du Mont Ararat était en réalité un emblème porté sur les coiffures des forces kurdes participant à la rébellion. Cet emblème était le devant de la médaille d’or ou d’argent qu’İhsan Nuri offrait à certains combattants pour leurs succès militaires. İhsan Nuri l’indique également clairement dans les listes de commandes.  
Guerrier sans bras montant la garde devant le drapeau sur le mont Ararat… Malgré la description de Memduh Selim Bey, on peut voir que les couleurs du drapeau sont conçues verticalement et non horizontalement.
 
Après que la description et le dessin du drapeau kurde aient été envoyés au mont Ararat, le comité de résistance a commandé de grandes quantités de tissu vert, rouge, blanc et jaune au bureau de Dashnaktsutyun à Hoy. Lorsque nous examinons les listes de commandes de l’administration de la rébellion d’Ağrı en 1928, nous pouvons voir des tissus dans les couleurs en question dans presque toutes les listes. D’après ce que nous savons des documents, le drapeau kurde a été fabriqué et arboré à l’été 1928, comme stipulé par Hoybun. Cependant, lorsque vous regardez la seule photographie prise sur le mont Ararat où l’on voit le drapeau, vous verrez que les couleurs ont été conçues verticalement et non horizontalement, malgré la description de Memduh Selim Bey. En effet, après un certain temps, un échantillon du drapeau envoyé de Beyrouth est parvenu à Ağrı et l’erreur a été corrigée.   Le drapeau kurde, conçu à Istanbul en 1920 et qui projette une ombre concrète ou imaginaire sur les Kurdes, a une telle histoire.

TURQUIE. Une ancienne élue kurde condamnée à 8 ans de prison

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TURQUIE / KURDISTAN – Ceylan Aslan, membre du conseil municipal kurde d’Ergani démise de ses fonctions, a été condamnée à huit ans de prison pour « terrorisme » et « violation de la loi sur les réunions et manifestations ». Membre du Conseil municipal d’Ergani, Ceylan Aslan avait été destituée par le Ministère de l’Intérieur turc en 2023. La justice turque lui reprochait d’avoir participé à des conférences de presse, des réunions, des actions et des événements organisés à l’occasion de la grève de la faim lancée par Leyla Güven, co-présidente du Congrès pour une Société Démocratique (DTK), en 2018-2019, ainsi qu’à d’autres actions et événements organisés par son parti. L’audience finale dans l’affaire de Ceylan Aslan, ancienne conseillère municipale d’Ergani (Erxenî), s’est tenue devant la 11e Cour pénale de Diyarbakır. Aslan était poursuivie pour « appartenance à une organisation [terroriste] » et « violation de la loi n° 2911 sur les réunions et manifestations » pour avoir participé à des déclarations, actions et événements organisés par son parti en lien avec la grève de la faim initiée par Leyla Güven, coprésidente du Congrès pour une société démocratique (DTK). Ceylan Aslan, démise de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur, n’a pas assisté à l’audience, contrairement à son avocate, Me Seda Zengin. Réitérant l’avis rendu lors de la précédente audience, le procureur a requis la condamnation de Ceylan Aslan. Le tribunal a ensuite annoncé son verdict, condamnant Aslan à 7 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK] », plus 6 mois supplémentaires pour « violation de la loi n° 2911 sur les réunions et manifestations ».

Turquie : Un Newroz d’espoir sur fond de coup d’État

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La grande fête de Newroz a rassemblé cette année une foule immense à Diyarbakir, avec un espoir : trouver enfin une solution politique à un conflit qui dure depuis des décennies dans la région kurde.     Un message d’Öcalan pour Newroz a été diffusé par les haut-parleurs, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années, Öcalan étant à l’isolement total. Le portrait du charismatique président du PKK était partout, ce qui n’était pas autorisé précédemment. Le portrait de Selahettin Demirtas, l’ancien président du HDP (devenu DEM) aussi. Les négociations autour d’un cessez-le-feu ne sont pourtant pas simples.

Négociations du gouvernement turc avec le PKK 

L’État turc exige que le HKG, la branche armée du PKK, rende et les armes et que le PKK se dissolve. Murat Karayilan et Duran Kalkan, les deux dirigeants historiques de la branche armée, tout en soutenant l’appel d’Abdullah Öcalan, y mettent des conditions. L’une étant que les attaques turques au Kurdistan d’Irak cessent, sinon les HKG continueront à se défendre. L’autre étant que le PKK puisse organiser un congrès représentatif pour dissoudre le parti avec un accès libre et sécurisé pour les déléguéEs. Le leader du parti MHP — parti d’extrême droite en alliance au gouvernement avec l’AKP d’Erdoğan — Bahçeli, vient de proposer un lieu : la ville de Mazargit, dans la région kurde de la Turquie. Il s’agirait donc de réunir les cadres et dirigeantEs du PKK dans un lieu choisi par l’État turc, ce qui serait un acte, plus que de confiance, on pourrait dire de foi… D’autant que si Bahçeli est extrêmement volubile sur la question des négociations, Erdoğan et l’AKP restent silencieux. Erdoğan a en effet un autre projet en tête : se faire réélire président aux prochaines présidentielles, prévues en 2028 mais probablement avancées. Il ne peut pas se représenter pour un 3e mandat, sauf si son 2e mandat est raccourci pour une raison quelconque. Dans ce cas, il lui faudrait l’accord des trois cinquièmes du Parlement. La rumeur court que les négociations sur la libération d’Öcalan et des autres prisonniers politiques auraient un lien avec ce vote crucial pour Erdoğan. Mais il est peu probable que les éluEs du HDP/DEM déroulent le tapis rouge à Erdoğan pour un 3e mandat.

L’emprisonnement injustifié d’Ekrem Imamoğlu

Pour s’assurer la victoire, il a fait incarcérer Ekrem Imamoğlu le 24 mars, le très populaire maire d’Istanbul, qu’il avait déjà empêché de se présenter aux dernières présidentielles en lui collant un procès pour « insulte envers un membre de la commission électorale ». Cette fois-ci, il l’accuse de ne pas avoir obtenu son diplôme universitaire d’il y a 30 ans, nécessaire pour se présenter aux élections, et d’être en lien avec une organisation terroriste (le PKK). Imamoğlu a été incarcéré dans la célèbre prison de Silivri, un immense complexe de 20 000 places, sans possibilité de contact avec les autres détenus. Osman Kavala y est enfermé depuis 900 jours sans procès. Cette arrestation ne passe pas auprès d’une grande partie de la population turque. Imamoğlu est le président du CHP, le parti kémaliste, pilier pendant des décennies de l’État turc. Depuis le 22 mars, d’énormes manifestations se déroulent dans les grandes mais aussi les petites villes. Ce mouvement populaire pourra-t-il faire reculer Erdoğan qui détient tous les pouvoirs, police, armée mais aussi le pouvoir judiciaire ? Rien n’est moins sûr. Mireille Court Texte initialement publié sur le site Anticapitaliste

TURQUIE. Les femmes fondent l’initiative « J’ai besoin de la paix »

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TURQUIE – Alors que la Turquie est secouée par des protestations antigouvernementales suite à l’arrestation du Maire d’Istanbul, des femmes ont fondé l’initiative « J’ai besoin de la paix ». Elles ont appelé à une lutte commune contre les effets de la guerre, et il a été souligné que la paix devait être socialisée sous la direction des femmes.
 
L’Initiative des femmes « J’ai besoin de la paix » (en turc: Barışa İhtiyacım Var Kadın İnisiyatifi) est soutenue notamment par le Mouvement des femmes kurdes TJA, les Assemblées des femmes, Le Temps des femmes et la plateforme Nous stopperons les féminicides.
 
Suite à l’atelier « Les femmes parlent de paix » organisé à Istanbul, l’initiative « J’ai besoin de la paix » a été créée. Les femmes ont appelé à une lutte commune contre les effets de la guerre, et il a été souligné que la paix devait être socialisée sous la direction des femmes.
 
La déclaration finale de l’atelier « Les femmes parlent pour la paix » qui s’est tenu à Istanbul les 22 et 23 février a été publiée.
 
« Économie de guerre, travail des femmes et politiques d’appauvrissement », « Pourquoi avons-nous besoin que la lutte pour la paix et la lutte des femmes aillent de pair ? » et « Quel genre de paix veulent les femmes ? Comment pouvons-nous construire la paix ? » Lors de l’atelier où trois ateliers différents ont été organisés, il a été décidé de créer « l’Initiative des femmes J’ai besoin de la paix ».
 
Dans la déclaration ; Il a été souligné que la lutte des femmes contre la guerre n’est pas nouvelle et le travail réalisé depuis les années 1990 a été rappelé.
 
La déclaration, qui appelle à une lutte commune contre les effets de la guerre, attire l’attention sur les points suivants :

« Une quantité innombrable d’expérience de lutte a été accumulée »

« Depuis les années 1990, les mouvements féministes et de femmes en Turquie ont mis la guerre et la solution démocratique de la question kurde à l’ordre du jour et se sont impliqués dans diverses luttes communes pour la paix.  De la campagne « Ne touchez pas à mon ami » en 1994 à l’Initiative des femmes pour la paix et à l’Assemblée pour la liberté des femmes créée en 2009, des dizaines de groupes de femmes pour la paix, de délégations d’observation, de conférences, de rapports et de campagnes ont été organisés.  Même après la fin du processus de résolution en 2015, les femmes n’ont pas arrêté, poursuivant leur solidarité tout en élevant la voix contre la guerre qui s’était propagée à tous les aspects de nos vies. Il est descendu dans la rue contre les coups d’État des administrateurs à chaque étape. Ainsi, une quantité innombrable d’expérience de combat a été accumulée. Nous aussi, nous sommes placés dans cette expérience de lutte et nous en embrassons la mémoire.

« Les femmes appauvries par la guerre »

La guerre transforme le corps des femmes en trophées et la violence sexuelle en armes. Cette violence se propage aujourd’hui dans divers cas : des gardes de village et des hommes en uniforme ciblent des jeunes femmes dans les provinces kurdes, des femmes disparaissent dans des circonstances suspectes et des jeunes hommes forment des gangs et ont accès à divers moyens de violence à travers le pays. La guerre est aussi une guerre contre les langues des femmes. L’incapacité des femmes à recevoir des services dans leur langue maternelle, le kurde, les rend plus exclues de la vie sociale et inaccessibles que les hommes. Par exemple, ne pas pouvoir accéder à des mécanismes de protection et de prévention contre la violence dans leur langue maternelle peut coûter la vie aux femmes. Si la guerre enrichit certains, ce sont surtout les femmes qui sont appauvries et confinent les ressources du pays dans une seule zone. Si environ 11 pour cent du budget est alloué à la guerre et au capital de guerre, si les groupes djihadistes sont payés en dollars et que les garderies sont qualifiées de « dépense publique », que peut-on attendre de ce budget en faveur des femmes ? Les politiques de guerre déterminent à la fois les opportunités et la qualité de l’emploi dans la région kurde. 

« Nous assumerons la responsabilité de la paix »

Il est possible d’étendre cette liste. Alors, comment les femmes peuvent-elles lutter ensemble pour la paix face à tout cela ? Ou que devrions-nous faire ? Nous avons ici parlé de trois axes : la socialisation, le cadre juridique et la politique. Nous avons convenu que notre besoin le plus fondamental est que la paix soit socialisée parmi les femmes et que le besoin de paix devienne une exigence sociale. Nous avons souligné qu’à travers cette socialisation, les femmes peuvent devenir des sujets, et donc les revendications des femmes en matière d’égalité et de liberté ne peuvent être ignorées. Socialiser la paix est un grand objectif. Il contient de nombreuses questions, préoccupations et différences. Cependant, ce que nous avons en commun, c’est que nous avons un problème à cet égard. Notre question est : « Quel genre de lutte commune pouvons-nous, en tant que femmes, mener pour une solution pacifique, démocratique et égalitaire à la question kurde ? » Si c’est le cas, notre réponse sera d’organiser les mots « J’ai besoin de paix » en cercles et de les souligner ensemble. C’est pour cette raison que nous avons lancé cet atelier sous le nom d’Initiative des femmes « J’ai besoin de paix ». L’objectif de cette initiative est de se rappeler, de rappeler, d’expliquer les uns aux autres pourquoi nous avons besoin de paix, individuellement et collectivement, et d’élargir nos domaines de contact, en appelant chacun d’entre nous à prendre la responsabilité de la paix et à être les sujets de cette paix. Ensemble, nous ferons grandir la parole de paix ! »  (Bianet)

IRAN. Mort suspecte d’un détenu kurde à Ourmia

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IRAN / ROJHILAT – Kamran Kazemi, un Kurde de 38 ans originaire de Kermanchah (Kirmaşan), est décédé dans des circonstances suspectes au centre de détention d’Orumiyeh (Urmiya), a rapporté le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN). Alors que les responsables de la police ont attribué sa mort à un suicide, d’autres détenus affirment qu’il a été torturé à mort par des policiers. Kazemi a été arrêté à la mi-janvier pour « vol » au domicile de Peyman Khanzadeh, le directeur de la prison centrale d’Orumiyeh. Il a d’abord été détenu au centre de détention de la police judiciaire d’Orumiyeh, avant d’être transféré quelques jours plus tard au quartier de quarantaine de la prison centrale d’Orumiyeh. Une semaine plus tard, il a toutefois été de nouveau transféré au centre de détention de la police. Les autorités ont ensuite contacté sa famille par téléphone et leur ont annoncé qu’il était mort par « suicide » après avoir pris une grande quantité de pilules en détention. Cependant, d’autres détenus, détenus au même moment, ont déclaré qu’il était mort à la suite de tortures infligées par des policiers. Chaque année, de nombreuses personnes arrêtées par les unités d’enquête de la police iranienne pour des motifs non politiques sont torturées dans des centres de détention iraniens. Plusieurs détenus seraient décédés dans ces établissements, mais les informations sur ces cas sont rarement rendues publiques en raison des menaces et des pressions exercées par les autorités.

HRW : La Déclaration constitutionnelle met en danger les droits

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SYRIE / ROJAVA – La « Déclaration constitutionnelle » signée la semaine dernière par le président syrien Ahmed al-Charaa suscite la colère des minorités du pays, car il accorde au président des pouvoirs absolus, promeut un programme islamiste et ne répond pas aux revendications des minorités (Kurdes, Arabes, Druzes, Alaouites…). Des ONG de défense des droits humains critiquent également cette Déclaration constitutionnelle. Dans un communiqué publié le 25 mars 2025, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a déclaré que la « Déclaration constitutionnelle » concentre le pouvoir entre les mains de l’exécutif et pourrait porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire, mettant ainsi les droits en danger. HRW met en garde contre la « Déclaration constitutionnelle », ajoutant: « La déclaration, approuvée par le président par intérim Ahmad al-Sharaa le 13 mars 2025, confère au président une autorité considérable, notamment sur les nominations judiciaires et législatives, sans aucun contrôle ni supervision. Cette large autorité suscite de sérieuses inquiétudes quant à la pérennité de l’État de droit et de la protection des droits humains, à moins que des garanties claires ne soient mises en place. La déclaration justifie ces pouvoirs extraordinaires comme étant nécessaires à la phase de transition en Syrie. « Sans garanties renforcées et sans surveillance indépendante, cette déclaration risque de consolider le contrôle exécutif au détriment des libertés fondamentales à un moment crucial pour l’avenir de la Syrie », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Compte tenu de l’autorité incontrôlée et généralisée du précédent gouvernement, il est primordial pour la Syrie d’instaurer un système qui tienne chacun responsable de ses exactions et de ses crimes. (…)»

Le Rojava face à l’épineuse question de la « Ceinture arabe »

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SYRIE / ROJAVA – Le Rojava se trouve face à l’épineuse question de la «Ceinture arabe» mise en œuvre en 1973 par le régime baathiste et qui a entraîné la déportation forcée de 140 000 Kurdes, la confiscation de leurs terres sur une bande de 290 km qui furent attribuées aux Arabes venus des régions de Raqqa et d’Alep…
 
Malgré la chute du régime baathiste, le problème des terres confisquées aux familles kurdes dans le cadre de la création de la ceinture arabe de la région de Hassaké n’est pas résolu, rappelle Jihad Yazigi, rédacteur en chef du site The Syria Report. Un problème que les autorités du Rojava n’ont pas pu résoudre depuis l’autonomie de facto de la région… 
 
La ceinture arabe était le projet du gouvernement baasiste syrien mise en place dans le nord du gouvernorat d’Al-Hasakah où il a opéré un nettoyage ethnique en faveur des Arabes au détriment notamment de plus de 140 000 Kurdes dépossédés de leurs terres fertiles.
 
Mis en œuvre en 1973, le projet de la ceinture arabe a entraîné la déportation forcée d’environ 140 000 Kurdes et la confiscation de leurs terres sur une bande de 290 kilomètres. Des milliers de colons arabes venus de Raqqa se sont ensuite installés sur ces terres que le régime syrien leur a attribuées.
 
Jihad Yazigi déclare qu’« Après la chute du régime d’Assad en décembre 2024, les agriculteurs de la région de la ceinture arabe dans le nord-est de la Syrie – connus sous le nom d’agriculteurs arabes d’Al-Ghamr – ont vendu des centaines d’hectares de leurs terres dans la région d’Al-Malikiyah dans le gouvernorat de Hassakeh en raison de leurs craintes de perdre la propriété des terres qui leur avaient été accordées par le gouvernement syrien dans les années 1970.
(…)
La question des terres arabes d’Al-Ghamr, dans la ceinture arabe [qui s’étend de Qamishlo à Al-Malikiyah, dans le gouvernorat de Hassakeh], reflète un conflit plus vaste et non résolu concernant la propriété foncière et l’identité dans le nord-est de la Syrie. Alors que chaque partie cherche à faire valoir ses droits historiques, ces terres restent au cœur d’un conflit qui a peu de chances d’être résolu dans un avenir proche, notamment dans le contexte des changements politiques et militaires en cours dans la région ».
 
L’intégralité de l’article (en anglais) daté de 24 mars 2025 est à lire ici: Arab Belt Farmers Sell Land Due to Fears of Losing Ownership
Image via Ark News