TURQUIE. « L’État entre dans certaines régions du Kurdistan par la capitale »

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ÉCOCIDE. Écologiste et écrivain kurde, Güner Yanlıç a déclaré à l’agence ANF qu’au Kurdistan, les régions autrefois inatteignables à l’État turc sont devenues accessibles grâce à des investissements en capital. L’écocide continue au Kurdistan. Les institutions écologistes internationales restent silencieuses face à cette destruction écologique. Parallèlement, malgré une certaine sensibilité du public envers les animaux domestiques, un silence général règne quant à l’extinction de certaines espèces. De plus, les projets routiers et paysagers entrepris par les gouvernements locaux démocratiques soulèvent également des questions. Avec la récente publication de son livre « Troisième nature » et de son prochain livre « Destruction écologique et vallées ensanglantées »,  l’ancien co-porte-parole du Mouvement écologique mésopotamien et militant écologiste Güner Yanlıç discute de son livre, des institutions vertes, de la destruction de l’environnement au Kurdistan et de la question de savoir si les préférences paysagères des gouvernements locaux sont écologiquement saines. Votre livre « Troisième nature » ​​vient de paraître. Pouvez-vous nous en parler ?  L’écologie est en réalité l’un des domaines les plus fragiles en termes de ressources. Même si je participe à la lutte écologique depuis des années, j’ai compris qu’elle devait également être étayée par des connaissances théoriques. Il y a environ six ans, lorsque le journal Yeni Yaşam a vu le jour, j’ai commencé à y écrire régulièrement des chroniques. Environ 75 de mes articles sur l’écologie ont été publiés. Entre 25 et 30 de mes articles ont également été publiés dans le journal Gazete Karınca. J’ai également écrit quelques chroniques écologiques dans d’autres journaux. Alors que je cherchais à combler ce manque par des articles, j’ai eu l’idée d’un livre, une explication simple et complète de l’écologie. Le livre « Troisième Nature » ​​est né de cette idée, s’appuyant sur l’expérience des panels que nous avons organisés, des journaux avec lesquels j’ai collaboré et de mes chroniques. L’écologie a toujours été un domaine difficile à comprendre, voire trop académique, empreint d’un jargon élitiste. J’ai écrit ce livre d’une manière qui me correspondait. J’ai au moins tenté d’expliquer des concepts fondamentaux comme « Qu’est-ce que l’écologie ? Qu’est-ce que ne l’est pas ? » en utilisant un langage simple et des données actuelles. Je voulais contribuer à la lutte écologique en tant que ressource. L’un des thèmes abordés dans votre livre est le concept d’institutions éco-responsables. Comment définiriez-vous ces institutions, ou que souhaiteriez-vous en dire ? Avant de rejoindre la lutte écologique, j’étais aussi une personne écologiste au sens traditionnel du terme. À Amed (Diyarbakır), avec quelques amis amoureux de la nature, nous avons fondé une association de reforestation. Comme la plupart des gens, nous pensions que les problèmes pouvaient être résolus en plantant des arbres, en ramassant les déchets, en polluant et en consommant moins. Nous avons donc mené ce travail à l’époque. Mais plus j’avançais, plus je me rendais compte que le problème était devenu bien plus paradigmatique. C’est un combat qui dure depuis le clivage idéologique entre socialisme et capitalisme qui a débuté dans les années 1950. Ces institutions éco-responsables dont nous parlons sont des prolongements du système d’après-Seconde Guerre mondiale conçu par un homme politique américain nommé Marshall dans le cadre d’un nouvel ordre mondial. Ce système a établi des institutions mondiales dans tous les domaines. L’organisation faîtière de ces institutions éco-responsables est l’Organisation des Nations Unies. Ses filiales comprennent l’UNESCO, l’UNICEF, le HCR, etc. Le système occupait tous les domaines où nous aurions pu lutter il y a 50 ans, et aujourd’hui, il nous impose ceci : « Nous faisons déjà ce travail. Soit vous nous rejoignez dans notre cadre, soit vous restez chez vous, nous nous en occupons. » Moralement, beaucoup d’entre nous soutiennent ces ONG financièrement, émotionnellement ou bénévolement. Mais en fin de compte, ces institutions à l’image verte privilégient la continuité et la durabilité du système. Elles ne mènent aucun véritable travail pour construire une société écologique ou prévenir la destruction écologique. Par exemple, pendant le conflit à Sur, Amed, nous avons lancé des appels répétés à l’UNESCO pour qu’elle protège la ville dont elle a la charge, mais ils n’ont jamais abouti. Lorsque les forêts du Dersim brûlaient, lorsque les coupes d’arbres et les incendies de forêt se poursuivaient pendant des années à Şırnak, lorsque les destructions à Hewsel se poursuivaient, nous avons interpellé l’UNESCO. Nous leur avons dit : « Vous prétendez protéger ces zones, faites votre travail ! » Mais ils n’ont jamais répondu à un seul de nos appels. Le barrage d’Ilısu et Hasankeyf répondent aux critères de l’UNESCO. Bien qu’ils remplissent huit des dix critères, l’UNESCO n’a jamais revendiqué la responsabilité de la zone. Nous constatons aujourd’hui que l’UNESCO revendique la responsabilité de l’affaire Amed Suriçi. C’est parce qu’elle a ouvert une nouvelle zone de profit et d’exploitation pour le capital. L’UNESCO poursuit donc son action au service du tourisme industriel. Ce que nous disons ici, c’est que nous qualifions de nombreuses organisations comme l’UNESCO, l’UNICEF (qui prétend protéger les enfants), le HCR (qui prétend protéger les réfugiés) et l’Organisation mondiale de la santé d’institutions éco-blanchies. Nous avons des raisons à la fois pratiques et théoriques de critiquer ces organisations, y compris l’UNESCO. À partir des exemples que vous avez cités, nous avons constaté que ces efforts sont idéalisés. Selon vous, pourquoi le système capitaliste emprunte-t-il cette voie ? Pourquoi ressent-il le besoin d’idéaliser la lutte écologique ? Appelons cela du travail environnemental. Imaginons que les calottes glaciaires polaires fondent. Ce n’est pas vraiment un problème pour le système capitaliste. Ce qui compte pour lui, c’est la durabilité de l’exploitation. Par exemple, si les ours polaires disparaissaient, cela perturberait l’équilibre de la population et affecterait leur exploitation. C’est pourquoi ils protègent les ours polaires. Mais en dehors des ours polaires, des dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et ils s’en moquent. Ils nous fournissent des données trompeuses et nous perturbent : ramasser les déchets, ne pas jeter de détritus, réduire la pollution et, peut-être la dernière astuce en date, mesurer son empreinte carbone ou consommer moins. À bien des égards, ils nous trompent. Cette tromperie repose sur l’exploitation de notre bonne volonté et de notre conscience. Ces prétendues actions sont menées sous ce prétexte. Ainsi, le mouvement environnemental le plus influent au monde est en réalité financé et dirigé par le système, qui définit ses politiques et son champ d’action. Cet état d’esprit traite les personnes, la nature, les femmes et les enfants comme des marchandises et sert la machine d’exploitation du capitalisme. C’est pourquoi, pour ces raisons, nous nous distancions de l’environnementalisme dominant. (ANF)

SYRIE. Poursuites des protestations contre la nomination du tueur d’Hevrin Khalaf

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SYRIE / ROJAVA – La nomination de Hatim Abu Shaqra, l’assassin de la femme politique kurde Havrin Khalaf, à un poste militaire par le régime de Damas a suscité des protestations dans plusieurs villes du nord et de l’est de la Syrie. Le Parti Avenir de la Syrie, le Conseil de la justice sociale et le Mouvement des femmes Kongra Star ont tenu des déclarations de presse coordonnées à Hassakê, Alep, Qamishlo, Raqqa, Deir ez-Zor, Tabqa et Kobanê, pour condamner la décision du régime de Damas de nommer Hatim Abu Shaqra, l’assassin d’Hevrin Khalaf, à un poste militaire. Lors du rassemblement au parc du 4 avril à Hesekê, cette nomination a été qualifiée d’insulte à la dignité des victimes et de récompense pour les coupables. La coprésidente du conseil du parti « Avenir de la Syrie » Hêvîn Mihemed a déclaré : « Cette nomination est un crime contre l’humanité et une atteinte aux principes de justice. » Elle a ajouté que Khalaf était un symbole de paix et de réconciliation nationale. À Kobanê, des membres du Parti Avenir de la Syrie et des organisations de femmes se sont réunis pour dénoncer une fois de plus le meurtre de Khalaf, déclarant leur rejet de la nomination et promettant de lutter pour que les responsabilités soient établies. Dans le quartier de Cheikh Maqsoud à Alep, des femmes ont déclaré que « la nomination d’Abou Shaqra au poste de commandant constitue une violation flagrante du droit international ». Le communiqué demandait l’annulation de cette décision. (ANF)

SYRIE. Saisies de logements dans le quartier d’Ouch Al-Warwar à Damas

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SYRIE – Le quartier à majorité alaouite d’Ish al-Warwar de Damas, est le théâtre de saisies d’habitations systématiques par des groupes armés, signale l’agence kurde ANHA qui site l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH ou SOHR). Le maire du quartier est accusé de collusion et de facilitation de saisies illégales de biens, déclenchant une vague de terreur et des déplacements forcés parmi les habitants, selon l’OSDH.

Des dizaines de familles vivant dans le quartier d’Ish al-Werwer, au nord-est de Damas, sont confrontées à des saisies systématiques de leurs maisons par des groupes armés. Le maire, originaire du quartier de Barzeh, est accusé de « collusion » avec ces groupes et de facilitation de saisies illégales de biens, selon un rapport de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Plus précisément, au moins 50 maisons ont été saisies dans un climat d’intimidation envers leurs habitants. Nombre d’entre eux ont été contraints de quitter leur domicile sous la menace d’une arrestation ou d’une détention par les autorités de Damas, accusés de « chabiha » ou de « participation à des crimes sous le régime baasiste », ce qui les rendait recherchés par la Sûreté générale.

D’autres ont rapporté que ceux qui tentaient de protester ou de revendiquer leurs droits étaient insultés et arrêtés, obligeant certains à quitter définitivement la zone.

Selon l’OSDH, la crainte de poursuites judiciaires, d’insultes ou d’arrestations pousse de nombreuses personnes à s’abstenir de déposer des plaintes officielles ou de révéler leur identité par crainte de représailles.

Dans le même contexte, les groupes qui s’emparent des propriétés justifient leurs actions en affirmant que les terrains sur lesquels se trouvent les maisons leur appartiennent ou qu’ils ont été confisqués par l’État. Or, la plupart de ces propriétés sont classées comme propriété de l’État ou en usufruit et ne disposent pas de documents officiels de propriété, ce qui facilite le processus de contrôle.

L’OSDH a ​​cité un habitant confirmant l’incapacité des habitants à affronter ces groupes armés. Il a souligné que nombre des éléments impliqués dans les saisies étaient des habitants du quartier qui avaient quitté le quartier pendant la guerre et y étaient revenus par la suite, imposant leur contrôle par la force des armes, en l’absence flagrante de tout contrôle légal et de toute responsabilité.

Ces violations reflètent un état de chaos juridique et un manque de responsabilité dans certains quartiers de la capitale, Damas, ce qui exacerbe les souffrances des habitants et sape leur confiance dans les efforts officiels visant à restaurer leurs droits ou à assurer un niveau minimum de sécurité et de stabilité dans leurs zones. (ANHA) 

L’Autorité de Damas entre idéologie et influence étrangère

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SYRIE / ROJAVA – La chercheuse en sociologie politique, Mais Kreidi a déclaré que la scène syrienne connaissait des transformations dangereuses, avec l’émergence d’une nouvelle autorité à Damas, qui suscite de nombreux doutes quant à sa nature et à sa structure réelle. Elle a souligné que cette autorité recèle de profondes contradictions, combinant « gangs extrémistes et groupes qualifiés de terroristes » d’un côté, et « soumission manifeste à la Turquie » de l’autre. Les analystes estiment qu’en raison des actions des autorités de Damas, la Syrie est plus proche que jamais de sombrer dans la guerre civile. Ils soutiennent que ce comportement découle de la position idéologique que ces autorités maintiennent, malgré leurs affirmations d’avoir tourné la page et changé de mentalité. La chercheuse en sociologie politique Mais Kreidi attribue cela à deux facteurs fondamentaux qui doivent être pris en compte lors de l’évaluation de la nature de la nouvelle autorité à Damas. La première : cette autorité inclut les « organisations désignées comme terroristes » qui lui sont venues en complément et qui font désormais partie de sa structure. La chercheur souligne que malgré les revendications de réforme, tant dans l’image que dans la rhétorique, « son histoire idéologique, sa trajectoire pratique et sa composition intellectuelle pointent toujours clairement vers son projet central : l’établissement d’un califat islamique ». Mais Kreidi estime que cette réalité « soulève de sérieux doutes quant aux intentions de cette autorité et la rend suspecte, notamment compte tenu de son historique de violence et d’exclusion. De ce point de vue, son aptitude à diriger une phase de transition est hautement discutable. Même si certaines parties pouvaient théoriquement être réhabilitées – ce dont je doute –, le processus serait long et complexe. » Le deuxième facteur, selon la chercheuse, réside dans les liens étroits de l’autorité avec les services de renseignement turcs. Elle a affirmé que l’actuelle autorité de Damas « agit uniquement selon les directives d’Ankara. Le niveau de dépendance a atteint un niveau de tutelle absolue, indéniable, notamment au vu de ses relations antérieures avec certaines agences de renseignement internationales ». Kreidi a conclu que nous sommes désormais confrontés à « une autorité caractérisée par un extrémisme idéologique et organisationnel d’un côté, et une loyauté totale envers une puissance étrangère – la Turquie – de l’autre. » Elle a souligné que cela « en fait davantage un outil d’exécution pour les projets de renseignement turcs qu’une entité nationale capable de construire un contrat social syrien inclusif. » Quant aux solutions, la chercheur en sociologie politique estime qu’elles « résident dans le retour aux résolutions des Nations Unies, notamment la résolution 2254, pour assurer un processus de transition politique sous stricte supervision internationale, impliquant toutes les composantes de la société syrienne ». Elle a également appelé à une surveillance internationale incluant des commissions d’enquête et d’établissement des faits, notamment sur les crimes commis dans les régions côtières et à Soueida contre les communautés alaouite et druze, entre autres massacres. Elle a également souligné l’urgence d’un véritable soutien international à l’élaboration d’une nouvelle constitution garantissant la pleine participation et jetant les bases d’un État civil unifié. Elle a conclu en déclarant que « cette nouvelle autorité a apporté avec elle une vision totalitaire plus extrême que tout autre modèle autoritaire que la Syrie a connu dans son histoire moderne. » Via l’agence kurde ANHA

TURQUIE. Persécution d’une activiste politique et défenseure des droits des LGBTI+ jetée en prison

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TURQUIE – Asya Gökalp souffrant d’épilepsie a subi une intervention chirurgicale pour un cancer du cerveau de stade 2. Malgré cela, début mai, elle a été jeté en prison où elle subit le harcèlement de la part du personnel pénitentiaire et des détenues. Son crime ? Elle avait répondu à un fasciste turc qui qualifiait les Kurdes de « terroristes » qu’il devait s’agir plutôt de ceux qui font le salut des « Loups Gris » et qui terrorisent la population. Gökalp, membre de la commission LGBTI+ du Parti socialiste (SOLDEP), a été arrêté le 2 mai à Izmir et envoyé en prison suite à une décision du tribunal pénal de paix. Son arrestation est basée sur l’accusation d’« incitation à la haine et à l’inimitié » en qualifiant de terroristes les personnes qui font le « salut des loups gris » nationaliste et les ultranationalistes. L’avocat de Gökalp, Deniz Can Aydın, qui est également présidente du SOLDEP, a demandé sa libération immédiate, invoquant de graves problèmes de santé et des allégations de harcèlement en prison en raison de son identité de genre.

« Une honte juridique »

Décrivant le processus d’arrestation, Aydın a déclaré : « Ma cliente a été arrêtée à son domicile le 2 mai. La principale justification de son arrestation était la publication de plusieurs tweets sur les réseaux sociaux. Asya est une militante LGBTI+ connue et une socialiste, membre active du SOLDEP. De ce fait, elle a souvent été prise pour cible par le passé. » Aydın a soutenu que sa détention était une « honte juridique », expliquant que la loi applicable vise à prévenir les discours de haine religieuse ou linguistique dans le public et exige un « danger imminent et manifeste » pour s’appliquer. « Pour que l’arrestation soit légale, les propos en question doivent constituer une menace réelle et actuelle susceptible d’inciter à la criminalité. Ce n’est tout simplement pas le cas ici. »

Conditions carcérales

Il a également critiqué l’accusation elle-même, déclarant : « L’idée que les personnes faisant le salut des Loups Gris ou se présentant comme ultranationalistes constituent une classe sociale, et que les qualifier de terroristes constitue une incitation, est juridiquement absurde. C’est une interprétation forcée de la loi. » Aydın a exprimé des inquiétudes urgentes concernant la santé de Gökalp. « Cette accusation, au regard du Code pénal et de la loi sur l’exécution, ne justifie pas une peine purgée. Ma cliente a subi une intervention chirurgicale par le passé et suit toujours un traitement, directement lié à son épilepsie. Depuis son entrée en prison, elle n’a pas été placée dans un service permanent. Elle est actuellement dans une cellule temporaire surpeuplée de 16 personnes dans un espace prévu pour 10. Certaines dorment à même le sol. Les conditions sanitaires sont déplorables : canalisations bouchées et WC insalubres. » Il a ajouté que Gökalp avait eu une crise d’épilepsie peu après son arrivée à la prison, en raison du manque d’accès à ses médicaments et du mauvais environnement. Elle a été transportée à l’hôpital, a reçu un traitement par voie intraveineuse et ses ordonnances ont été renouvelées. « On lui avait dit qu’elle recevrait ses médicaments le soir même, mais la crise d’épilepsie qu’elle a subie à son arrivée a déjà révélé la gravité de son état. »

« Pourquoi n’as-tu pas de seins ? »

Aydın a également souligné des motivations politiques plus larges derrière l’arrestation, la liant à la déclaration du gouvernement de cette année comme « Année de la famille ». « Bien que l’affaire ait un caractère clairement politique, Asya est techniquement détenue pour des motifs judiciaires – et non en vertu de la législation antiterroriste – et est donc détenue avec d’autres personnes accusées de délits ordinaires », a-t-il déclaré. « Pourtant, certains membres du personnel pénitentiaire et détenus l’ont harcelée, lui demandant : « Pourquoi n’as-tu pas de seins ? », « Es-tu un homme ou une femme ? », « Es-tu lesbienne ? » » En conséquence, a déclaré Aydın, Gökalp a subi des mauvais traitements psychologiques et physiques. « Elle a été arbitrairement détenue pour une infraction non privative de liberté. La loi applicable a été appliquée à la hâte et sans fondement. Sa santé est gravement menacée. » Aydın a ajouté que son arrestation reflète une attitude de plus en plus punitive envers les personnes LGBTI+ dans le cadre des politiques gouvernementales actuelles. « Nous pensons que sa détention est directement liée à la campagne gouvernementale « Année de la famille ». Les récents changements de politique et les propositions de modifications législatives ciblent l’existence des personnes LGBTI+ d’une manière qui frise l’autoritarisme. Les militants LGBTI+ visibles comme Asya sont ciblés et sanctionnés. Cette mesure vise clairement à intimider la communauté LGBTI+ au sens large. Nous exigeons la libération immédiate d’Asya. » (Bianet)

TURQUIE. Un otage kurde emprisonné à 15 ans, libéré à 46 ans

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TURQUIE / KURDISTAN – Le prisonnier politique kurde, Yasin Dere n’avait que 15 ans quand il a été condamné à la perpétuité par un tribunal militaire en 1994. Il vient d’être libéré à l’âge de 46 ans, après 31 ans passés en prison… Yasin Dere a été libéré de la prison de haute sécurité de Van, où il a été détenu pendant 31 ans. Arrêté en 1994 dans le district de Gever à Colemêrg, Dere a été condamné à la réclusion à perpétuité par la Cour de sûreté de l’État (en turc: Devlet Güvenlik Mahkemesi, DGM) pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». Dere, qui est entré en prison à l’âge de 15 ans et a été libéré à l’âge de 46 ans, a été accueilli par sa famille, les directeurs de l’Association Wan pour l’assistance aux proches des prisonniers et des condamnés (TUHAY-DER) et de l’Association pour l’assistance, la solidarité, l’unité et la culture pour les familles qui ont perdu leurs proches dans le berceau des civilisations (MEBYA-DER) à sa sortie de prison. Dere, qui a également participé à la grève de la faim initiée par la coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK), Leyla Güven, pour mettre fin à l’isolement imposé au leader du peuple kurde Abdullah Öcalan et à laquelle ont participé les prisonniers de toutes les prisons, a vu sa libération reportée une fois par le Conseil d’administration et de surveillance des prisons (İGK) pour 6 mois. Dere, qui a été détenu dans 8 prisons, a été libéré après avoir purgé 31 ans de prison.

SYRIE. Une jeune Alaouite kidnappée et mariée à un jihadiste

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SYRIE – Mira Jalal Thabat*, une jeune Alaouite kidnappée fin avril dernier à Homs, a été ramenée dans sa famille escortée par des hommes armés alors qu’elle était affublée d’un tchador imposé par les talibans aux femmes d’Afghanistan. Le pire, c’est qu’on l’a mariée de force à un homme qui serait un ancien membre de l’État Islamique. Mais ni la famille ni la jeune femme n’ont aucun moyen de secours face à ces terroristes puisque un ancien chef d’al-Qaida est officiellement président de la Nouvelle Syrie et qu’il a même était accueilli hier à Paris par le président Emmanuel Macron…
 
*Mira Jalal Thabat, une jeune femme issue de la minorité religieuse alaouite en Syrie, a disparu le 27 avril 2025, signalée comme enlevée alors qu’elle participait à un cours de formation d’enseignants à Homs – son père l’a déposée là-bas mais à la fin du cours, aucune trace d’elle n’a été trouvée.
 
Elle est revenue aujourd’hui escortée par les forces de sécurité armées du gouvernement syrien et son « mari ». Son mari est décrit par les habitants comme un ancien membre de l’EI.
 
La réalité de la nouvelle Syrie qui garantit publiquement les droits des minorités au monde occidental, mais derrière des portes closes, les minorités sont mariées aux membres de l’EI. Nous sommes face à un nettoyage ethnico-religieux silencieux.
 
Rien ne sera fait. Les forces de sécurité syriennes sont là pour intimider la famille : si elle parle, elle sera tuée, qualifiée de vestige du régime (d’Assad) et oubliée.
 
Les détails de l’information et les commentaires sont de l’activiste kurde Scharo Maroof

TURQUIE. DEM Parti: Il y a eu une tentative d’assassinat visant Sırrı Süreyya Önder

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TURQUIE – Le défunt politicien Sırrı Süreyya Önder, décédé d’un problème cardiaque le 3 mai, aurait été victime d’une tentative de sabotage de sa voiture le mois dernier. Des rumeurs circulent selon lesquelles il pourrait avoir été pris pour cible en raison de son implication dans l’initiative de paix kurde en cours. L’éminent homme politique pro-kurde Sırrı Süreyya Önder, décédé le 3 mai à l’âge de 62 ans, était la cible d’un possible complot d’assassinat avant sa mort, a confirmé son parti Égalité des peuples et démocratie (DEM). Un dispositif capable de saboter un pneu de véhicule a été découvert sur la voiture d’Önder le 2 avril, a déclaré aujourd’hui le parti dans une déclaration écrite en réponse à de récentes spéculations. Un agent de stationnement conduisait la voiture d’Önder lorsqu’il a remarqué un bruit suspect provenant des pneus, selon le communiqué. Le véhicule a été conduit dans un garage, où les mécaniciens ont découvert un objet pointu en fer fixé au pneu arrière gauche, probablement destiné à provoquer une crevaison. « L’incident a été signalé à la direction du parti et les investigations nécessaires ont été menées », a déclaré le parti DEM. « Toutes les conclusions et preuves ont été transmises aux autorités. »  « En raison du caractère sensible de l’enquête, le sujet n’a pas été rendu public. Nous n’avons pas encore reçu de réponse définitive concernant cette enquête. » Önder a été hospitalisé le 15 avril après avoir subi un arrêt cardiaque dû à une rupture de l’aorte et est resté en soins intensifs pendant 18 jours avant son décès. 

Preuve vidéo

Doğu Perinçek, président du Parti Vatan [ultranationaliste] a été le premier à révéler la tentative de sabotage visant la voiture d’Önder.  Il avait montré à Önder une preuve vidéo de la tentative de sabotage lorsqu’il lui avait rendu visite quelques heures avant son hospitalisation le mois dernier, a déclaré Perinçek à Ulusal Kanal le 25 avril. « [Önder] nous a dit que [le chef du PKK Abdullah] Öcalan les avait avertis que ‘l’Amérique et Israël essaieront de vous tuer’ », a-t-il déclaré, faisant référence aux politiciens du DEM impliqués dans les efforts de paix kurdes en cours. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait également émis des soupçons d’assassinat immédiatement après la mort d’Önder, citant son rôle clé dans l’initiative de paix et suggérant que des « puissances nationales et internationales » cherchant à saper le processus pourraient avoir été impliquées. Önder était membre de la délégation du parti DEM qui a eu des entretiens avec Abdullah Öcalan depuis décembre, ce qui a conduit le chef du PKK à appeler à la dissolution du groupe le 27 février, marquant une étape historique dans les quatre décennies d’insurrection armée menée par le groupe. (Bianet) 

Damas accusé d’être derrière la résurrection de l’EI au Rojava

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SYRIE – Alors qu’on assiste à une recrudescence d’attaques du groupe État islamique ciblant les forces arabo-kurdes à Deir ez-Zor, des activistes kurdes pointent du doigt le rôle du régime islamiste de Damas et les renseignements turcs qui voudraient créer le chaos au Rojava afin d’inventer des prétextes à une intervention militaire. Les événements survenus dans le nord et l’est de la Syrie entre le 1er décembre 2024 et le 1er mai 2025 montrent que l’EI maintient sa présence par le biais de cellules, même après son effondrement organisationnel, et tente de reprendre le pouvoir dans certaines zones. Selon les données du Centre de presse des FDS (Forces démocratiques syriennes), des Forces de sécurité intérieure du nord et de l’est de la Syrie et de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les attaques perpétrées durant cette période révèlent que l’EI continue de représenter une menace sérieuse, non seulement pour la sécurité régionale, mais aussi internationale. Selon les données officielles des Forces de sécurité intérieure du nord et de l’est de la Syrie, 33 personnes ont été tuées et 12 blessées lors de 59 attaques menées par Daech. Lors des opérations contre les cellules dormantes de Daech, 100 membres de Daech ont été arrêtés et sept cellules ont été totalement neutralisées. Sur les 59 attaques menées par Daech, 32 ont visé les Forces de sécurité intérieure et les positions des FDS, faisant 14 morts et 5 blessés parmi les membres des forces de sécurité. Le bilan des opérations menées par les FDS contre les cellules de Daech entre le 8 décembre 2024 et le 4 mai 2025, ainsi que des attaques menées par Daech, est le suivant : 46 membres de Daech ont été arrêtés et deux autres tués au cours de 25 opérations. Durant cette période, Daech a mené 13 attaques, faisant 12 morts et 6 blessés parmi les combattants des FDS. Selon les données de l’OSDH, le nombre total de victimes sur cette période de cinq mois se situe entre 100 et 150. Parmi elles, entre 20 et 30 étaient des civils, les autres des combattants. De plus, entre 50 et 70 membres de l’EI ont été tués.   La plupart des attaques ont eu lieu à Deir ez-Zor Deir ez-Zor : Les cellules locales de l’EI ont été efficaces dans les zones rurales telles qu’El-Busayra, Diban et El-Tayana avec des embuscades armées et des attentats à la bombe. Cizîrê (Markada, Til Hemîs, Dêşîşe) : Zones utilisées par les cellules comme points de cachette et d’infiltration. Raqqa : Les attentats à la bombe et les embuscades, notamment sur les marchés, sont notables. Il est à noter que les assassinats visant des responsables locaux et des forces de sécurité sont révélateurs d’attaques ciblées menées par l’EI. Camp al-Hol : Les tentatives d’évasion du camp et les activités provocatrices des membres de l’EI à l’intérieur révèlent que la région reste fragile. L’EI gagne du terrain La prise de contrôle de certaines zones autour de Damas par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) début 2025 a entraîné un regain d’activité non seulement des groupes affiliés à Al-Qaïda, mais aussi d’organisations comme Daech. L’affichage accru de drapeaux et d’emblèmes par le groupe dans la capitale Damas, ainsi que les graffitis menaçants sur les bâtiments publics, indiquent qu’il tente de se réorganiser non seulement dans l’est de la Syrie, mais aussi dans l’ouest du pays. La découverte de vêtements à l’effigie de Daech sur les auteurs de massacres le long de la côte syrienne, la présence de noms liés à Daech dans des attaques contre les Druzes et le fait qu’un grand nombre d’anciens membres de Daech aient rejoint certains groupes au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie, montrent que ces activités ne se limitent plus aux attaques rurales. Le rôle de la Turquie et ses lignes de soutien De nombreuses analyses régionales et sources locales indiquent que des éléments de l’EI ont été réintégrés sur le terrain grâce au soutien de la Turquie aux mercenaires qu’elle commande en Syrie (notamment l’ANS). Des informations divulguées sur la structure de l’ANS indiquent que de nombreux membres de l’EI ont changé de nom et sont actifs au sein de ces groupes. Ce fait prouve que les attaques transfrontalières de la Turquie ne visent pas à combattre l’EI, mais plutôt à créer une dynamique qui le ravive indirectement. Le commandement de la Force spéciale des FDS et la coalition internationale Les dernières déclarations du commandement général des FDS comprenaient les remarques suivantes : « Les attaques de l’EI ne se limitent plus aux combats directs, mais impliquent également des menaces psychologiques et structurelles. Toute faille de sécurité au camp de Hol pourrait ouvrir la voie à des infiltrations à grande échelle et à des actions de masse à l’avenir. Notre coopération avec les forces de la coalition est d’une importance cruciale. » La coalition internationale, en particulier les États-Unis et la France, souligne que l’EI est entré dans un processus de « réorganisation tactique » et que ce processus est mené à la fois par le camp de Hol et par les infrastructures énergétiques à l’est de l’Euphrate. Le Commandement central américain (CENTCOM) a déclaré en janvier 2025 : « Les solutions militaires seules ne suffisent pas à éliminer définitivement l’EI ; des solutions sociopolitiques sont également nécessaires. La stabilité à long terme est impossible sans l’élimination des éléments radicaux dans les camps. » Tactiques des cellules de l’EI et nouvelles cibles Au lieu de mener des attaques de grande envergure en zones ouvertes, l’EI semble opérer par l’intermédiaire de cellules secrètes, utilisant des méthodes telles que des engins explosifs improvisés en bord de route, des assassinats, des embuscades, des sabotages de pétroliers et des raids surprises contre des points de contrôle de sécurité. Des fonctionnaires locaux, des centres de services sociaux et des infrastructures énergétiques figurent également parmi les cibles de ces attaques. Avertissements et vulnérabilités de sécurité Si l’indifférence internationale persiste, notamment dans des zones comme le camp de Hol, il est inévitable que Daech considère ces zones comme des centres logistiques et de ressources humaines. De plus, la présence militaire accrue de la Turquie en Syrie et ses relations chaleureuses avec HTS créent de nouvelles voies de transit et zones de sécurité pour Daech. Des sources des FDS signalent que les tentatives d’évasion des camps se sont multipliées ces derniers mois et que les murs de sécurité sont percés, tant de l’intérieur que de l’extérieur. Si la coalition internationale et l’ONU ne prennent pas de mesures plus sérieuses pour remédier à cette situation, il est possible que Daech réapparaisse avec des attaques organisées d’ici fin 2025. L’EI n’est pas terminé ; il s’est transformé en un réseau de cellules Bien que l’EI semble aujourd’hui loin d’être une structure visant une domination géographique, il s’est transformé en un réseau de cellules opérant selon une idéologie djihadiste sans frontières géographiques. Cela le rend plus dangereux et difficile à prédire. La présence de membres de l’EI cachés au sein de groupes soutenus par la Turquie est un indicateur significatif de sa réorganisation. Si la communauté internationale continue de considérer cette menace comme un simple problème local, l’EI pourrait à nouveau provoquer une catastrophe généralisée. (ANF)

SYRIE. 16 personnes tuées en Syrie en 24 heures

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SYRIE – En 24 heures, au moins 16 civils, dont des Alawites et des Druzes, ont été tués à travers la Syrie, signale l’agence kurde ANHA qui site l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH ou SOHR).

Au moins 16 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures dans les zones contrôlées par le gouvernement de Damas et les mercenaires de l’Armée nationale syrienne soutenus par la Turquie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Dans la ville occupée d’A’azaz, dans la campagne du nord d’Alep, trois civils ont été tués dans une attaque armée menée par des assaillants masqués inconnus armés de mitrailleuses, ciblant un concessionnaire automobile.

Dans la campagne de Damas, la ville d’Ashrafieh Sahnaya a été le théâtre d’affrontements entre des membres armés druzes et des forces fidèles au gouvernement de Damas, entraînant la mort d’un agent de sécurité et de cinq militants locaux.

Par ailleurs, six membres de la communauté druze ont été tués. Ils avaient été blessés lors d’une précédente embuscade sur la route Damas-Sweiyda, menée il y a environ une semaine par des forces alliées au gouvernement de Damas.

Dans la campagne du nord de Hama, un chauffeur de minibus a été tué par des tirs directs d’hommes armés inconnus circulant à moto alors qu’il se trouvait sur la place des minibus dans la ville de Taybat al-Imam.

Un enfant est également décédé dans le quartier d’al-Qusour à Hama des suites de blessures reçues quelques jours plus tôt par une balle perdue de source inconnue.

Dans le même temps, les zones sous le contrôle de Damas et des mercenaires de l’occupation turque connaissent un état de chaos et d’anarchie, avec des meurtres et des affrontements qui s’intensifient sans aucune responsabilité ni application effective de l’état de droit. (ANHA)