SYRIE. Un journaliste kurde arrêté à Damas
SYRIE – La sécurité générale a arrêté le journaliste kurde Hassan Zaza, membre du Conseil général de l’Union en Syrie et représentant de la Fédération internationale des journalistes arabes, à Damas. Aucune information n’a été communiquée sur les motifs de cette arrestation.
L’Union des médias libres condamne l’arrestation du journaliste Zaza
Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’Union des médias libres (en kurde: Yekitiya Ragihandina Azad, YRA) a souligné que la détention de son collègue Hassan Zaza constitue une violation flagrante de la liberté de la presse et des droits des journalistes. Elle a appelé les autorités compétentes à révéler immédiatement son sort et à le libérer sans condition, les exhortant à assumer leurs responsabilités en matière de protection des journalistes et à leur garantir un environnement sûr pour qu’ils puissent s’acquitter de leur devoir de rapporter la vérité.
L’YRA a également appelé les organisations internationales chargées de la protection des journalistes et les organisations humanitaires à agir d’urgence pour élucider le sort d’Hassan Zaza et à œuvrer pour mettre fin aux violations contre les journalistes en Syrie. Elle a averti que la poursuite de telles pratiques menace la sécurité de tous les professionnels des médias.
L’YRA a conclu sa déclaration en renouvelant sa pleine solidarité avec le journaliste Hassan Zaza et tous les journalistes confrontés au harcèlement et aux violations, exigeant que le gouvernement syrien de transition cesse de faire pression sur les journalistes et libère immédiatement son collègue Zaza. (ANHA)
Conférence kurde à Bruxelles à l’occasion du 100e anniversaire du soulèvement de Cheikh Saïd
BRUXELLES – Une conférence universitaire a lieu jusqu’à demani à Bruxelles à l’occasion du 100e anniversaire du soulèvement populaire mené par le leader kurde Cheikh Saïd en 1925.
Une conférence de deux jours intitulée « Le soulèvement de Cheikh Saïd, le mouvement Azadî, Cheikh Saïd et ses compagnons, mémoire et opposition collective à l’occasion de son centenaire » se tient au Centre culturel Espace Magh à Bruxelles. Elle est organisée par le Congrès national du Kurdistan (KNK), la Communauté islamique du Kurdistan (CÎK) et les Instituts kurdes d’Allemagne et de Belgique.
La conférence a débuté par la récitation de l’hymne Ey Reqib et une minute de silence. Le coprésident du KNK, Ahmet Karamus, a ensuite prononcé le discours d’ouverture, soulignant que la volonté du peuple kurde avait été ignorée dans le traité de Lausanne et que le soulèvement de Cheikh Saïd était une réponse à ce déni.
« La lutte continue aujourd’hui de manière plus organisée et plus forte »
Karamus a déclaré que le peuple kurde est désormais un acteur actif de la solution régionale et que la lutte pour la liberté a acquis une assise stratégique et organisée. Il a ajouté : « La lutte pour la liberté, pour laquelle Cheikh Saïd et ses compagnons ont sacrifié leur vie, se poursuit aujourd’hui de manière plus organisée et plus forte. Aujourd’hui, grâce à la volonté de notre peuple, cette lutte se poursuit résolument vers l’unité et la liberté. »
« Les Kurdes sont désormais à la table des négociations, en quête de paix et de justice »
Le président du CÎK, Mele Şevket Çakır, a déclaré que les Kurdes avaient soutenu les Turcs lors de l’effondrement de l’Empire ottoman, mais qu’Atatürk avait réagi à ce soutien par une politique de déni et de massacres. Çakır a rappelé les paroles du cheikh Saïd : « Je sais que vous me pendrez, mais nos petits-enfants se vengeront », et a déclaré que cette lutte était désormais menée par le Mouvement pour la liberté du Kurdistan. « Le déni a pris fin ; les Kurdes sont désormais à la table des négociations, en quête de paix et de justice », a-t-il souligné.
« Les Kurdes doivent revendiquer leur propre histoire »
Derviş Ferho de l’Institut kurde belge a déclaré que l’histoire kurde est racontée par des forces extérieures et que les Kurdes doivent revendiquer leur propre histoire.
« Notre unité est un devoir »
Mehmet Kasım Fırat, président de l’Association Cheikh Saïd, a également rappelé dans son message vidéo que le soulèvement de Cheikh Saïd était une lutte pour les droits et les libertés du peuple kurde. Il a déclaré : « Aujourd’hui, dans les conditions actuelles, nous appelons toutes les forces et tous les mouvements politiques du peuple kurde à l’unité et à l’action commune. C’est très important. Nous avons sacrifié des centaines de milliers de martyrs pour cette cause ; désormais, notre unité est aussi un devoir envers la mémoire de ces martyrs. »
La conférence s’est poursuivie avec une présentation vidéo sur le soulèvement de Cheikh Saïd. (ANF)
KON-MED rencontre des membres kurdes du Parlement allemand
ALLEMAGNE – KON-MED a rencontré des membres kurdes du Parlement allemand à Berlin pour discuter de la situation de la diaspora kurde en Allemagne et des développements politiques en Turquie.
La Confédération des communautés kurdes d’Allemagne (KON-MED) a rencontré à Berlin les député.e.s kurdes du Parlement allemand Gökay Akbulut, Cansu Özdemir, Ferhat Koçak, Mirze Edis et Cem İnce. Les coprésidents de KON-MED, Ruken Akça et Kerem Gök, étaient également présents.
La réunion a porté sur la situation de la diaspora kurde en Allemagne, les développements politiques en Turquie et au Kurdistan, ainsi que les problèmes structurels auxquels est confrontée la communauté kurde.
Dans ce contexte, KON-MED a souligné l’importance de façonner les processus politiques actuels par des moyens démocratiques et pacifiques. En particulier, a-t-il déclaré, l’Allemagne doit jouer un rôle constructif, actif et fondé sur des principes à cet égard.
Discussion sur les droits sociaux, culturels, économiques et éducatifs des Kurdes en Allemagne
Un autre sujet clé abordé lors de la réunion était la question des droits sociaux, culturels, économiques et éducatifs de la communauté kurde vivant en Allemagne.
Lors de la réunion, des solutions aux problèmes structurels tels que la discrimination, le manque de représentation politique et l’érosion de l’identité kurde ont été abordées. L’accent a été mis en particulier sur la nécessité pour les jeunes Kurdes de grandir en connaissant leur langue, leur culture et leurs origines, de s’impliquer activement dans des structures organisées et de tisser des liens plus étroits avec la diaspora, condition préalable à une communauté résiliente et dynamique.
Élargir la représentation politique
KON-MED a souligné l’importance d’une représentation kurde renforcée au Parlement allemand, une étape décisive vers la visibilité et la participation politiques de la société kurde. Parallèlement, l’accent a été mis sur l’importance d’approfondir les relations avec les parlementaires qui soutiennent le pays, notamment ceux qui défendent les valeurs démocratiques et promeuvent la solidarité entre les peuples. Selon KON-MED, cela permettra de mieux articuler les revendications sociales et de les rendre plus visibles.
Élargir les stratégies communes
Les participants ont convenu de la nécessité de développer une approche commune pour promouvoir les droits, l’identité et les acquis démocratiques de la population kurde en Allemagne. KON-MED et les parlementaires kurdes ont réaffirmé leur intention de poursuivre le dialogue, d’intensifier leur coopération, de relever ensemble les défis sociaux et de renforcer durablement la position des Kurdes en Allemagne. (ANF)
IRAN. 4 Baloutches condamnés à mort
IRAN – Les mollahs iraniens ont condamné à mort quatre civils baloutches pour des motifs politiques signale un site kurde.
Le site Internet « Voix des prisonniers kurdes et iraniens » a rapporté que la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort quatre citoyens baloutches : Eidou Shabakhsh, Abdul Ghani Shabakhsh, Abdul Rahim Qanbarzahi et Suleiman Shabakhsh.
Selon le site Internet, les quatre hommes ont été reconnus coupables de « rébellion et de formation de groupes opposés au régime iranien ».
Il convient de noter que Hanna Neumann, présidente de la commission des affaires iraniennes au Parlement européen, a déclaré sur sa page officielle X que malgré le cessez-le-feu annoncé en Iran, le gouvernement iranien l’utilise pour réprimer, torturer et exécuter des dissidents et des militants de la liberté.
IRAN. Les Pasdarans tuent un civil kurde à Sanandaj
IRAN / ROJHILAT – Arrestations, exécutions, torture… depuis la fin des frappes aériennes entre l’Israël et l’Iran, les mollahs iraniens ont intensifié la répression sanglante en vigueur au Kurdistan sous l’occupation iranienne.
Azad Ranaei, un habitant kurde de Sanandaj (Sînê), a été abattu hier soir par des pasdarans (Corps des gardiens de la révolution islamique, CGRI) à un poste de contrôle de la ville. Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne d’intimidation et de répression lancée par l’État suite au récent cessez-le-feu avec Israël.
Selon les informations reçues par l’Organisation pour les droits humains Hengaw, dans la soirée du jeudi 26 juin 2025, Ranaei, un habitant du quartier de Dushan à Sanandaj, a été mortellement abattu par les forces du CGRI.
Une source proche des circonstances a déclaré que Ranaei conduisait une moto lorsqu’il a été arrêté au poste de contrôle du carrefour à trois voies de Marivan à Sanandaj et a ensuite été abattu.
À ce jour, aucun organe de sécurité, judiciaire ou chargé de l’application des lois de la République islamique n’a fait de déclaration concernant le meurtre d’Azad Ranaei. Les autorités sont restées silencieuses, esquivant toute responsabilité dans cet incident.
Depuis le début des attaques israéliennes le 12 juin, la République islamique d’Iran a non seulement commis des crimes de guerre et utilisé des civils comme boucliers humains, mais a également intensifié la répression interne, en procédant à des arrestations massives, en soumettant les détenus à la torture et en utilisant des balles réelles pour réprimer la dissidence. (Hengaw)
Le Comité pour la protection des journalistes exhorte les autorités turques à assurer la sécurité de la journaliste Zeynep Durgut
TURQUIE / KURDISTAN – Le Comité pour la protection des journalistes exhorte les autorités turques à assurer la sécurité de la journaliste Zeynep Durgut menacée pour avoir médiatisé un réseaux de prostitution impliquants des sous-officiers qui forçait des femmes et filles mineures ramenées des régions kurdes de Syrie à se prostituer.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a fait une déclaration concernant les menaces proférées contre Zeynep Durgut, la journaliste de l’agence Mezopotamya (MA) qui a dénoncé le « gang de la prostitution » à Şirnex, par la famille d’un suspect clé dans cette affaire.
La déclaration du représentant turc de CPJ, Özgür Öğret a été incluse dans la publication partagée par le compte du CPJ sur X (ancien Twitter). La déclaration comprenait les affirmations suivantes : « Le Comité pour la protection des journalistes appelle les autorités turques à faire tout le nécessaire pour assurer la sécurité de la journaliste de l’agence Mezopotamya, Zeynep Durgut, qui a été menacée par téléphone hier en raison de son reportage. »
Retour sur l’affaire ayant abouti à des menaces visant Zeynep Durgut
Zeynep Durgut, journaliste à l’Agence de Mésopotamie (MA), a été menacée après avoir couvert une affaire impliquant un réseau de prostitution dans la province kurde de Şırnak, au Kurdistan « turc ». L’affaire, révélée initialement en 2013, n’a abouti à une inculpation qu’onze ans plus tard.
Durgut a rapporté les allégations selon lesquelles des enfants et des femmes amenés des régions kurdes de Syrie, également connues sous le nom de Rojava, auraient été forcés à se prostituer, et que plusieurs sous-officiers militaires auraient joué un rôle actif.
Le parquet général de Şırnak a récemment déposé un acte d’accusation basé sur l’enquête de 2013, impliquant 25 suspects. Les chefs d’accusation incluent « création d’une organisation de prostitution », « incitation à la prostitution infantile », « traite d’êtres humains », « abus sexuels aggravés », « chantage » et « prêt usuraire ». L’acte d’accusation précise également que des militaires ont usé de leur pouvoir pour transporter les femmes en ville.
Suite à la publication de son article le 24 février, Durgut aurait été contactée par téléphone par des personnes prétendument proches de Kenan Tatar, identifié dans cette affaire comme l’assistant du meneur présumé, İbrahim Tatar. Au cours de l’appel, on lui aurait dit : « J’ai enquêté sur vous, nous savons qui vous êtes. Cela ne restera pas impuni. Nous ne laisserons pas passer cela. »
Durgut a porté plainte en réponse aux menaces.
Des organisations de femmes, des associations de médias et des partis politiques ont organisé jeudi un rassemblement de solidarité pour Zeynep Durgut devant le tribunal de Cizre. Dans une déclaration commune, le Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad, TJA) a condamné ces menaces, les qualifiant de tentative délibérée d’intimidation du journalisme critique. « Les menaces contre Zeynep Durgut démontrent que des tentatives sont faites pour étouffer la vérité et réduire le public au silence. Nous ne le permettrons pas », a déclaré Berivan Kutlu, représentante du TJA.
Lors du rassemblement, Zeynep Durgut a déclaré : « La politique de guerre spéciale à Şırnak est une réalité depuis des années. Je ne me laisserai pas intimider et continuerai à faire éclater la vérité en tant que journaliste libre. » L’événement s’est terminé par le slogan « La presse libre ne sera pas réduite au silence ».
De son côté, l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) a exprimé son soutien à Durgut et condamné les menaces. Dans un communiqué, l’association a déclaré : « Zeynep Durgut a dénoncé, par ses reportages, le phénomène de la prostitution à Şırnak, un sujet qui a suscité une vive réaction publique. Grâce à ses reportages, une mentalité obscure a été révélée.
Elle a mis en lumière le problème de la prostitution dans la ville et la destruction environnementale qui en découle, suscitant une forte prise de conscience publique. Plutôt que des menaces, son travail journalistique devrait être reconnu.
Nous lançons un nouvel avertissement à ceux qui menacent notre collègue : nous soutenons Zeynep et nous demanderons des comptes aux auteurs de ces actes. »
L’Institut international de la presse (IPI) attire l’attention sur les attaques ciblant les journalistes en Turquie
JOURNALISME. Deux journalistes arrêtés, quatre poursuivis en justice, une femme journaliste menacée, plusieurs médias censurés ou menacés de fermeture… l’Institut international de la presse (IPI) a attiré l’attention sur les attaques ciblant les journalistes de la presse libre, y compris la presse kurde, en Turquie, dans son rapport hebdomadaire sur les violations subies par les travailleurs de la presse.
L’ONG de défense de la liberté de la presse Le Réseau mondial pour les médias indépendants (The Global Network for Independent Media ou International Press Institute, IPI), a publié son rapport hebdomadaire sur les violations des droits subies par les professionnels de la presse en Turquie. Dans son rapport, l’IPI a cité Zeynep Durgut, journaliste à l’Agence Mezopotamya (MA), menacée pour avoir dénoncé le « gang de la prostitution » de Şirnex, une province du Kurdistan « turc », dans un rapport rédigé le 24 février, et une autre femme journaliste, Berivan Kutlu, qui a fait l’objet d’une enquête pour ses reportages télévisés lors des séismes du 6 février 2023.
Le rapport de l’IPI contient les informations suivantes concernant les violations des droits de la presse en Turquie :
* Le journaliste Metin Yoksu a été arrêté au tribunal où il s’était rendu pour faire une déclaration dans le cadre d’une enquête qui a conduit à l’emprisonnement de trois autres journalistes pour terrorisme.
* Le journaliste Fatih Altaylı a été arrêté pour des commentaires politiques qu’il a faits lors d’une diffusion en direct sur YouTube.
* Un nouveau mandat d’arrêt a été émis contre le journaliste Nedim Türfent, accusé de « propagande d’une organisation terroriste [PKK] ».
* Le RTÜK a imposé une suspension de diffusion de dix jours à Halk TV, tandis que Tele 1, Halk TV et Sözcü TV ont été condamnées à des amendes. Si les amendes persistent, toutes les chaînes risquent de se voir retirer leur licence.
* Une action en justice a été intentée contre le journaliste Altan Sancar en vertu de la loi sur la désinformation en raison de sa publication sur les réseaux sociaux concernant une éventuelle nomination d’administrateur au CHP.
* La journaliste Berivan Kutlu est accusée de propagande pour une organisation terroriste en raison de ses émissions en direct depuis la zone sismique immédiatement après les tremblements de terre survenus dans le sud-est de la Turquie le 6 février 2023.
* La journaliste de l’agence Mezopotamya, Zeynep Durgut, a reçu des menaces de la part d’un accusé clé dans une affaire pénale à Şırnak après avoir publié un rapport d’enquête.
* L’accès au compte X de KaosGL, une importante organisation d’information LGBT+, a été bloqué immédiatement après les marches des fiertés à Istanbul et à Ankara. TURQUIE. Mandat d’arrêt émis contre le journaliste kurde Nedim Türfent
TURQUIE / KURDISTAN Un parquet turc a émis un mandat d’arrêt contre le journaliste kurde Nedim Türfent pour des accusations de « propagande terroriste » pour lesquelles il avait été emprisonné pendant 6 ans et 7 mois de 2016 à 2022.
Le parquet général du district de Yüksekova à Hakkari a émis un mandat d’arrêt contre le journaliste kurde Nedim Türfent accusé de « propagande terroriste ».
Türfent, actuellement en Allemagne dans le cadre d’un programme d’écrivain invité d’une organisation internationale de défense de la liberté d’expression, est accusé de publications et de retweets d’actualité qu’il a partagés sur son compte X. Il est à noter que certaines de ces publications avaient également servi de preuves dans sa précédente affaire, pour laquelle il avait purgé une peine de prison de 6, 7 ans de prison.
Auparavant, la 2e Haute Cour pénale de Hakkari avait condamné Türfent à 8 ans et 9 mois de prison pour ce que le tribunal a décrit dans son raisonnement comme « production de nouvelles troublantes ». Türfent a purgé 6,7 ans de prison et libéré en novembre 2022.
« Une constitution équitable pour les femmes est essentielle à la stabilité de la Syrie »
SYRIE / ROJAVA – Des militantes syriennes ont souligné que l’avenir de la Syrie ne peut se construire sans une collaboration égalitaire entre les femmes et les hommes, à commencer par une constitution juste qui garantisse les droits des femmes et reconnaisse leur rôle de partenaires au sein de la nation et d’artisanes de la paix. Ce point a été souligné lors d’un séminaire en ligne organisé par le Bureau des femmes du Conseil démocratique syrien (en kurde : Meclisa Sûriya Demokratîk, MSD).
Sous le titre « La femme syrienne entre deux projets de gouvernance : la déclaration constitutionnelle du gouvernement de transition à Damas et le contrat social dans le nord et l’est de la Syrie », le Bureau des femmes du Conseil démocratique syrien a organisé un séminaire en ligne avec la participation de militantes syriennes de différentes villes, ainsi que des participantes de France.
Le séminaire, modéré par Jihan Khadro, cheffe du Bureau des femmes du Conseil, a servi de plate-forme pour comparer la déclaration constitutionnelle publiée par le gouvernement de transition en Syrie avec le contrat social adopté par l’administration autonome du nord-est de la Syrie, en se concentrant sur la position des femmes dans les deux documents et dans quelle mesure leurs droits politiques et sociaux sont garantis.
Dans son discours d’ouverture, Khadro a abordé les dimensions juridiques et politiques des deux documents, soulignant que la déclaration constitutionnelle reflète une approche centralisée qui manque de représentation féminine et de dispositions claires pour protéger et autonomiser les femmes sur le plan juridique et social.
En revanche, elle a souligné le contrat social en Syrie du Nord et de l’Est, fruit de larges dialogues populaires et qui consacre le principe d’égalité en garantissant une représentation de 50 % des femmes dans les institutions administratives et gouvernementales. Ce contrat offre également des garanties juridiques pour protéger leurs droits, ce qu’elle a décrit comme une avancée significative vers la justice de genre.
Khadro a affirmé que l’intégration des droits des femmes dans tout futur cadre constitutionnel n’est pas un luxe juridique, mais une nécessité pour garantir la stabilité de la Syrie. Elle a souligné qu’exclure les femmes des processus de négociation et de décision ne conduit qu’à des modèles de gouvernance incomplets, dépourvus des fondements nécessaires à un véritable changement.
Le séminaire a vu l’engagement actif des participantes, qui ont présenté un ensemble de revendications clés, notamment : l’intégration du principe d’égalité dans tout accord constitutionnel à venir ; l’attribution d’au moins 40 % de représentation aux femmes dans les institutions de gouvernance de transition ; la rédaction d’une loi unifiée sur le statut personnel qui protège les droits des femmes dans le mariage, le divorce et l’héritage ; et la création d’un organisme national indépendant axé sur les affaires des femmes.
Le séminaire s’est conclu par un fort consensus : tout projet visant à bâtir l’avenir de la Syrie doit reposer sur un partenariat égalitaire entre hommes et femmes, dès la rédaction de la constitution et jusqu’à l’ensemble des institutions gouvernementales. Les participants ont convenu que l’avenir démocratique et politique de la Syrie ne saurait se concrétiser sans une constitution équitable garantissant la justice pour les femmes et les reconnaissant comme partenaires de la nation et artisanes de la paix. (ANHA)

KURDISTAN. Intensification des frappes militaires turques deux mois après le cessez-le-feu
IRAK / KURDISTAN – L’ONG de défense des droits humains, CPT rapporte que l’activité militaire turque a connu une forte augmentation dans les régions kurdes au Nord du Kurdistan irakien. Les attaques turques ont fait au moins 3 morts civiles.
L’ONG « Équipes communautaires d’artisans de la paix » (Community Peacemaker Teams – CPT), a publié un rapport détaillant les attaques militaires turques contre le Nord du Kurdistan irakiens malgré le cessez-le-feu conclu avec le PKK.
Voici le communiqué du CPT publié sur X (ancien Twitter) :
Les frappes militaires turques s’intensifient deux mois après le cessez-le-feu
Cela fait plus de deux mois qu’Abdullah Öcalan, le chef emprisonné du PKK, a appelé à la paix et que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Pourtant, l’activité militaire turque a connu une forte augmentation. En avril, les bombardements et les attaques des forces armées turques ont augmenté de 78 % par rapport au mois précédent, atteignant des niveaux similaires à ceux observés avant le cessez-le-feu. Depuis le 1er avril, au moins 210 bombardements et attaques d’hélicoptères ont été recensés au Kurdistan irakien. Parmi ceux-ci, on compte 42 frappes aériennes, 153 tirs d’artillerie, 14 attaques d’hélicoptères et un tir d’armes légères qui a endommagé une habitation civile. Au total, trois habitations civiles ont été détruites et deux ont été endommagées par les opérations militaires turques.
Le gouvernorat de Duhok a subi la grande majorité des bombardements et attaques en avril, représentant environ 92 % du total, avec au moins 198 incidents impliquant des attaques d’artillerie et d’hélicoptères. En revanche, le gouvernorat d’Erbil a subi environ 8 %, avec 12 bombardements enregistrés. Bien que des drones turcs aient été observés survolant le gouvernorat de Souleimaniye, aucune attaque n’a été signalée dans les gouvernorats de Souleimaniye et de Ninive.
Cette intensification des actions militaires marque un retour aux niveaux de bombardements et d’attaques observés avant le cessez-le-feu. L’escalade s’est concentrée principalement dans le district d’Amedi, qui a enregistré à lui seul 92 % de tous les bombardements et attaques recensés en avril. Il est à noter que le plus grand nombre de frappes enregistrées en une seule journée cette année – 53 – a eu lieu près de villages situés près du mont Gara, dans le district d’Amedi.
Depuis le début de l’année, au moins 616 bombardements et attaques d’hélicoptères ont eu lieu au Kurdistan irakien. Depuis le début de l’année, on dénombre neuf victimes civiles, dont trois tués et six blessés. Par ailleurs, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a mené au moins cinq attaques contre des bases turques sur le mont Matina et deux attaques contre des bases peshmergas, faisant quatre victimes peshmergas (tous blessés), après que les forces peshmergas ont établi une position militaire à Gre Dava, au sud du village de Belava, dans le district d’Amedi.
Le 12 avril, deux civils ont été blessés et un autre tué sur le mont Chiadel après avoir été en contact avec une munition turque non explosée (UXO), qui a ensuite explosé. De plus, les 2 et 7 avril, les villageois de Bermiza, dans le district de Sidakan, ont été empêchés d’accéder à leurs terres et de cueillir des légumes sauvages. Les soldats turcs ont installé un poste de contrôle militaire et ont informé les habitants qu’ils ne seraient autorisés à revenir qu’une seule fois et qu’ils ne pourraient pas dépasser une limite définie. Cependant, le 7 avril, lorsque les villageois ont tenté d’accéder à la zone, les forces armées turques leur ont bloqué le passage et les ont contraints à rebrousser chemin. L’armée turque a établi une base dans la zone en décembre 2017 et a depuis construit au moins cinq avant-postes supplémentaires.
Lire le rapport complet ici: https://cptik.org/reports-1/2025/5/10/turkish-military-strikes-intensify-two-months-into-ceasefire