Le 18 mai 1973, le jeune révolutionnaire Kurde alévi, Ibrahim Kaypakkaya était exécuté par ses bourreaux dans la prison d’Amed. Son père, Ali Kaypakkaya, avait raconté ainsi la scène d’après avoir récupéré le corps de son fils :
« J’ai récupéré le corps de mon fils à Diyarbakir. J’ai pris un porteur pour le transporter. Le porteur a demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » C’est mon fils, gauchiste, étudiant, tué sous la torture. Le porteur a pleuré, n’a pas pris l’argent. (…) »
Le jeune révolutionnaire de Turquie, Ibrahim Kaypakkaya a été exécuté par balle dans la prison de Diyarbakir (ville kurde d’Amed), le 18 mai 1973, à l’âge de 24 ans.
Kaypakkaya était un dirigeant important du mouvement communiste en Turquie et le fondateur du Parti communiste turc / marxiste-léniniste (TKP / ML).
À la suite du mémorandum militaire de 1971, le gouvernement turc a réprimé le mouvement communiste en Turquie. Kaypakkaya et plusieurs de ses camarades ont été arrêtés. Kaypakkaya a été exécuté par balle en prison en 1973 après avoir été torturé pendant plus de 4 mois pour lui tirer des aveux, en vain.
Kaypakkaya et la question kurde
Malgré son jeune âge, Ibrahim Kaypakkaya était l’un des théoriciens marxistes les plus en vue de la Turquie. Le travail le plus connu de Kaypakkaya est sa critique du kémalisme, des principes étatiques de la Turquie, et sa thèse sur la question nationale, notamment la question kurde. Il est l’un des premiers révolutionnaires de Turquie à avoir prôné l’indépendance du Kurdistan dans le cadre du droit à l’autodétermination des peuples. Il est aussi l’un des premiers communistes à s’être opposé au kémalisme : « le kémalisme a instauré un régime bourgeois au service de l’impérialisme ».