SYRIE / ROJAVA – À l’occasion de l’anniversaire du massacre du 27 juillet 2016, les Kurdes, Arabes, Syriaques, Assyriens et Yézidis de Qamishlo, dans le canton de Jazira, ont renforcé les réseaux de protection locale en réponse directe à l’attaque, réaffirmant leur engagement dans l’autodéfense afin d’empêcher d’autres massacres grâce à des efforts continus au cours des neuf dernières années.
Aujourd’hui marque l’anniversaire de l’explosion survenue dans le quartier ouest de Qamishlo. Le 27 juillet 2016, des mercenaires de l’EI ont fait exploser un camion piégé sur la route d’Amuda, l’une des rues les plus fréquentées de la ville. L’explosion s’est produite aux heures de pointe des commerces, faisant 62 morts et 177 blessés parmi les civils.
Leur mémoire perdure
Chaque année, les habitants de Qamishlo se rassemblent sur le lieu du massacre pour honorer la mémoire des victimes, perpétuer leur mémoire et tenter de panser leurs blessures. Cette année, la commémoration devrait attirer une importante participation.
Face à cette douloureuse tragédie, les habitants, et notamment les familles des victimes, se sont attachés à renforcer la protection communautaire afin de prévenir de futures attaques. Cela a conduit au renforcement des Forces de protection communautaire (FPC), en kurde : Hêzên Parastina Civakî (HPC).
Réseau de protection plus large
Les Forces de protection communautaire ont été fondées en 2014 et une branche féminine a été créée en 2025. Suite au massacre d’Amuda Road, les activités de formation et d’organisation ont augmenté pour sensibiliser à l’importance de la protection.
Rabia Hassan, chef des Forces de protection communautaire de Qamishlo, a déclaré que l’organisation de la société autour de la protection constitue la réponse la plus efficace aux attaques. Elle a ajouté qu’après le massacre, elles ont étendu leur action en créant des comités dans tous les quartiers.
Des comités de protection sont désormais déployés dans tous les quartiers et dans toutes les rues. Aux côtés des habitants, les familles des victimes jouent également un rôle actif au sein de ces comités.
Asma Isa, qui vit dans le quartier ouest, près du lieu du massacre, fait partie des survivants. Son frère Ala Isa est tombé en martyr, et Asma elle-même a été blessée, tout comme sa mère, ses deux sœurs et ses deux neveux.
Asma sert désormais dans les Forces de protection communautaire et contribue à la surveillance de son quartier. Elle avait reçu une formation en protection avant l’explosion, ce qui lui a permis d’aider les membres de sa famille blessés à se rendre à l’hôpital malgré ses blessures.
Elle a souligné que personne ne sait quand quelque chose pourrait se produire dans la région, et que chacun doit donc se préparer. Asma a appelé tous les habitants de la ville à participer aux efforts de protection, de formation et de préparation.
Les Forces de protection communautaire (FPC) et les Forces de protection communautaire des femmes regroupent des membres de toutes les composantes de la région. Les fronts de protection unifiés ont été renforcés, notamment pour prévenir la corruption, la discorde et les attaques. Kurdes, Arabes, Syriaques, Assyriens et Yézidis ont tous renforcé ces fronts de protection et privilégié l’unité.
Efram Soumi, membre de la communauté syriaque qui a rejoint les Forces de protection communautaire il y a cinq ans, a noté qu’ils se sont organisés au bon moment. (ANHA)