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Déclaration finale de la plate-forme pour la langue kurde

TURQUIE / BAKUR – AMED – Après l’atelier d’un week-end à Amed, la plate-forme de la langue kurde a présenté son document final visant à faire de la langue kurde une question prioritaire dans l’agenda de la société kurde.
 
Le Parti démocratique des peuples (HDP), le Parti des régions démocratiques (DBP, parti kurde), le Parti de la liberté et du socialisme (OSP), le Parti démocratique du Kurdistan-Bakur (KDP-B), le Parti démocratique du Kurdistan-Turquie (KDP-T), le Parti socialiste du Kurdistan (PSK), le Parti de la liberté du Kurdistan (PAK), le Parti pour la liberté et l’humain et le Mouvement Azadi ont créé une plate-forme linguistique kurde.
 
Après un week-end d’atelier qui s’est tenu à Amed, la déclaration finale a été présentée lors d’une conférence de presse à l’Association des journalistes du Sud-Est (GGC).
 
Le document final rédigé lors de l’atelier a été lu par Bayram Bozyel, vice-président du PSK, en kurde kurmancî, et par l’avocat Sıtkı Zilan, représentant des affaires politiques du Mouvement Azadi en kurde zaza.
 
Le document final souligne que : « La langue est un droit humain, social et naturel fondamental. L’éducation dans la langue maternelle est l’un des droits fondamentaux de l’homme. Ce droit a été accepté par plusieurs institutions et organisations internationales. La Déclaration des Nations Unies, l’Union européenne (UE), la Déclaration des droits de l’homme, les formations religieuses et dans le Coran, ce droit est clairement formulé.
 
Aujourd’hui, chaque nation, chaque groupe et chaque personne dans le monde crée des œuvres avec sa langue maternelle, le théâtre, la chanson populaire, le cinéma, l’éducation, la littérature, les médias, la recherche, le culte se fait dans sa propre langue. La langue est l’identité et l’existence de chaque personne, mais aussi l’existence d’une nation. Lorsque la langue subit l’assimilation, la nation disparaît. Les Kurdes doivent immédiatement retrouver leur langue maternelle et leur culture, faute de quoi ils risquent de disparaître. Si nous ne voulons pas être l’assassin d’un peuple ancien au Moyen-Orient, nous devons protéger la langue kurde. C’est une responsabilité historique, civile et humaine.
 
Le kurde devrait être reconnu comme langue officielle
 
Aujourd’hui, il y a plus de 25 millions de Kurdes en Turquie. Malheureusement, les Kurdes n’ont pas de droits collectifs et la langue kurde n’est pas acceptée comme langue d’enseignement dans les écoles. En tant que citoyens de ce pays, nous exigeons que la langue kurde soit une langue d’éducation de l’école primaire à l’université. Parce que c’est un droit du peuple kurde.
 
Aujourd’hui, les Kurdes étudient dans une langue étrangère. Bien que le turc soit la langue officielle, c’est une langue étrangère pour les enfants kurdes. Les Kurdes veulent étudier dans leur langue maternelle. C’est un droit humain, social et naturel. L’élimination des obstacles à la normalisation de la langue kurde en tant que langue officielle à côté du turc devrait être engagée.
 
Le kurde (les dialectes Kurmancî – Zazakî) devrait être la langue officielle et prendre sa place dans la constitution. C’est le droit fondamental de tous les Kurdes.
 
La langue kurde devrait être utilisée dans tous les domaines
 
D’autre part, les Kurdes doivent protéger leur langue maternelle avec soin et considérer leur langue maternelle comme leur identité. Le kurde devrait être utilisé par la société dans toute la sphère de la vie, il devrait être parlé à tout moment de la journée. Les Kurdes devraient faire du commerce, de la politique et des activités culturelles en kurde. Les intellectuels et les écrivains devraient écrire leurs œuvres en kurde. Le kurde doit être respecté. Les Kurdes devraient parler en kurde les uns avec les autres et faire leur échange en kurde.
 
Nos municipalités devraient ouvrir la voie à la langue kurde et soutenir son développement. La plate-forme de la langue kurde a commencé ses activités à cette fin. Ce travail devrait être développé et institutionnalisé. Nous avons commencé ce travail sur Diyarbakır et nous devrions le mener plus largement dans les provinces kurdes. Les travaux de cette plate-forme devraient devenir un élément régulier chez les Kurdes. Dans ce cadre, l’atelier que nous avons organisé sur Diyarbakır devrait être utilisé par notre peuple, en particulier les organisations non gouvernementales, les intellectuels et les écrivains, les partis politiques et les médias.
 
Nous devons faire de la langue kurde une question à l’ordre du jour de la société kurde. »
 
Via ANF