La délégation, qui comprend également les représentants du DEM Europe Eyüp Doru et Fayik Yağızay et le président du HDP Cahit Kırkazak, a rencontré lundi des membres de la gauche. Le sujet de la discussion, à laquelle ont également participé les coprésidents du groupe de la gauche européenne, Manon Aubry et Martin Schirdewan, a été le nouvel équilibre des forces en Syrie après le renversement du dirigeant de longue date Bachar al-Assad par la milice islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), les attaques continues de la Turquie et de sa force mandataire SNA contre les DAANES et les problèmes politiques, militaires, humanitaires, économiques et de sécurité qui y sont associés, ainsi que la menace croissante de ce qu’on appelle l’État islamique.
Un représentant du Rojava rencontre les partis de gauche au Parlement européen
STRASBOURG – Une délégation conduite par le représentant européen de l’Administration démocratique autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (DAANES), Abdulkarim Omer, est actuellement à Strasbourg pour des discussions sur la situation en Syrie au Parlement européen.
Lors des discussions d’hier, le représentant du Rojava pour l’Europe, Abdul Karim Omar a exhorté l’Europe à œuvrer pour que cessent les conflits armés en Syrie et à empêcher la Turquie d’envahir le Rojava où la Turquie va commettre un nettoyage ethnique en massacrant et en expulsant les Kurdes syriens de leurs terres.
Le représentant de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est en Europe a appelé le bloc des partis de gauche au Parlement européen à prendre ses responsabilités à un moment où la Turquie tente une fois de plus d’exterminer le peuple kurde et d’éradiquer l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie. Il a souligné la nécessité d’adopter une résolution pour mettre fin aux hostilités dans toute la Syrie.
Le représentant de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie a rencontré le Bloc des partis de gauche au Parlement européen à Strasbourg, en France.
Le mardi 16 décembre 2024, le représentant de l’Administration autonome démocratique en Europe, Abdul Karim Omar, a prononcé un discours lors de la réunion des partis de gauche au Parlement européen à Strasbourg.
Dans son discours, Abdul Karim Omar a évoqué la situation en Syrie après la chute du régime autoritaire baathiste, qui a opprimé et commis des crimes contre tous les Syriens pendant des décennies, en particulier le peuple kurde. Il a souligné les mesures exceptionnelles imposées aux Kurdes, notamment l’emprisonnement de milliers des meilleurs jeunes kurdes, la privation de citoyenneté de centaines de milliers d’entre eux, les massacres systématiques, l’arabisation des noms de villes et de villages, les changements démographiques et d’autres crimes.
Omar a souligné la nécessité pour la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, de suivre de près la situation en Syrie afin de parvenir à un changement national et démocratique à l’avenir. Il a souligné l’importance d’impliquer toutes les composantes de la population syrienne, en particulier le peuple kurde et les communautés du nord et de l’est de la Syrie, dans le processus politique visant à construire une nouvelle Syrie démocratique décentralisée en tant que patrie partagée par tous les Syriens.
Omar a évoqué les attaques menées par des mercenaires de « l’Armée nationale » soutenus par la Turquie contre Tal Rifaat et Shahba, qui ont entraîné des crimes contre des civils sans défense et provoqué une nouvelle vague de déplacements forcés d’Afrin vers des zones plus sûres dans le nord et l’est de la Syrie. « Ils sont désormais exposés au froid rigoureux de l’hiver », a-t-il déclaré.
Omar a poursuivi en expliquant que l’occupation turque et l’attaque de ses mercenaires contre Manbij ont conduit à de nouveaux meurtres, massacres et crimes, ainsi qu’à une nouvelle vague de déplacements. Il a noté que « la Turquie se prépare maintenant à attaquer Kobané, la ville qui est devenue un symbole de liberté et de résistance contre le terrorisme de l’EI ».
Abdul Karim Omar a exhorté les parlementaires à assumer leurs responsabilités alors que la Turquie tente une fois de plus d’exterminer le peuple kurde et de démanteler l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. Il a appelé l’Union européenne à travailler sur les points suivants :
1. Faire pression sur la Turquie pour qu’elle cesse ses attaques contre le nord et l’est de la Syrie, qui, si elles se poursuivent, pourraient conduire à la fuite de milliers de membres de l’EI des centres de détention et de dizaines de milliers de leurs familles des camps. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour la région et la communauté internationale, et déclencherait de nouvelles vagues de migration vers l’Europe.
2. Adopter une résolution visant à mettre fin aux hostilités en Syrie afin d’initier un dialogue politique entre les différentes composantes [minorités ethniques et religieuses] de la Syrie.
3. Assurer la participation kurde et l’inclusion de l’Administration démocratique autonome dans le processus politique, tout en garantissant les droits du peuple kurde et des autres composantes dans la future constitution syrienne.
4. Fournir une aide humanitaire et des secours aux personnes déplacées de Shahba, Tal Rifaat et Manbij le plus rapidement possible, étant donné l’incapacité de l’administration autonome à assumer seule cette charge.