TURQUIE / KURDISTAN – Les Kurdes, les alévis et les migrants ont subi au moins 208 attaques racistes et discriminatoires tout au long de l’année 2023, a rapporté mercredi l’agence de presse Mezopotamya, citant une nouvelle étude.
Le rapport a été publié par le Centre d’études sociopolitiques sur le terrain, un centre de recherche basé à Diyarbakır (Amed).
Les Kurdes ont été confrontés à au moins 145 de ces attaques, qui impliquaient du racisme, de la déshumanisation et le déni de l’identité kurde.
Les migrants ont été la cible de 50 des attaques documentées, selon le rapport.
Le rapport souligne que les efforts de secours déployés par les autorités à la suite des séismes dévastateurs de février dans le sud de la Turquie ont été discriminatoires à l’égard des localités alévies.
Le sentiment anti-kurde est en hausse dans le pays depuis l’échec, mi-2015, des pourparlers de paix du gouvernement avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les autorités ont sommairement évincé les maires élus des provinces kurdes et poursuivi des élus politiques kurdes pour leurs liens présumés avec le terrorisme, tandis que les grands médias pro-gouvernementaux ont criminalisé toute expression de sympathie avec les demandes de reconnaissance officielle de l’identité kurde ou d’autonomie régionale.
Les applications et lignes d’assistance multilingues du gouvernement excluent souvent la langue kurde, qui est la deuxième langue la plus parlée du pays.
Les migrants, dont des millions de Syriens bénéficiant d’un statut de protection temporaire, sont également confrontés à une hostilité croissante dans un contexte de détérioration de l’économie du pays.
Principalement alimenté par l’opposition, le sentiment anti-migrants a poussé le gouvernement à annoncer des mesures strictes, ce qui a donné lieu à de nombreuses allégations d’expulsions forcées et de mauvais traitements.