PARIS – 6 000 euros d’argent liquide d’origine inconnue, démarche pour un nouveau passeport, des propos incohérents… de nouveaux éléments dévoilés par le magazine d’actualité Nouvel Obs concernant l’attaque armée menée par William Malet contre le centre culturel kurde de la rue d’Enghien le 23 décembre 2022 renforcent les soupçons d’une attaque planifiée d’avance. Suite à l’article d’Obs, Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), a de nouveau exhorté les autorités judiciaires de confier l’enquête au parquet antiterroriste.
Agit Polat a fait part à Medya News de nouvelles découvertes qui commencent à lever le voile du mystère sur l’affaire de la fusillade mortelle au centre culturel kurde de Paris le 23 décembre 2022, que les autorités françaises ont initialement défini comme un crime raciste.
William Malet, un conducteur de train à la retraite de 69 ans soupçonné du meurtre de trois militants kurdes, a été arrêté après avoir été désarmé par des clients et le personnel d’un salon de coiffure dans lequel il était entré à la suite de l’attaque meurtrière au centre culturel kurde.
Malet avait déclaré lors de sa déposition en garde à vue qu’il détestait les « étrangers » et le jour de la fusillade il s’est directement rendu rue d’Enghien dans le 10e arrondissement de Paris, où il a ouvert le feu sur le centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Cependant, Polat a déclaré qu’un ticket de métro trouvé sur lui révélait que le matin de la fusillade, il s’était d’abord rendu à Saint-Denis, une banlieue nord de Paris. Lorsqu’on lui a demandé les raisons de ce déplacement, Malet n’a pas fourni de réponse convaincante disant qu’il l’avait oublié. Plus tard, il a expliqué qu’il s’y était rendu pour commettre un attentat mais qu’il n’avait pas trouvé assez d’étrangers à tuer.
Polat a déclaré que suite à ces nouveaux éléments, les familles des victimes soupçonnent Malet d’avoir acquis l’arme du massacre à Saint-Denis.
Malet avait purgé un an de prison dans l’attente de son procès pour avoir attaqué un camp de migrants dans l’est de Paris il y a un an et il avait été libéré environ 10 jours avant la fusillade de la rue d’Enghien.
Polat a relevé qu’après ses déclarations en garde à vue, Malet avait choisi d’exercer son droit au silence devant les juges d’instruction. Son refus de répondre aux questions sur ce qu’il faisait ou s’il a rencontré quelqu’un au cours de cette période de 10 jours, nourrissant des soupçons.
Les enquêteurs ont trouvé 6 000 € en espèces lors des perquisitions de sa chambre. Cet argent, actuellement d’origine inconnue, suscite également des soupçons.
Les enregistrements des caméras et les photographies qui peuvent montrer s’il a collaboré avec quelqu’un lors de l’attaque et si un véhicule l’a laissé sur les lieux ne sont pas encore été versées au dossier.
Polat a souligné que ces nouveaux éléments, qui ont émergé depuis le massacre, ont soulevé des soupçons que cette attaque contre la communauté kurde à Paris était planifiée.
La journaliste Violette Lazard écrit dans l’article de L’OBS publié vendredi que la communauté kurde de France se révolte depuis la fusillade mortelle car « le caractère terroriste de la fusillade qui a fait trois morts et trois blessés n’a pas été reconnu ».
La journaliste a écrit:
« Pourquoi William Malet est-il venu spécialement dans la rue d’Enghien, puis a-t-il gravi les quelques marches qui séparent le trottoir du centre culturel kurde Ahmet-Kaya situé au numéro 16, avant de terminer son parcours meurtrier dans un salon de coiffure, kurde lui aussi ?
Si le sexagénaire, armé d’un Colt 45, de quatre chargeurs et d’une boîte de 25 munitions, était désireux, comme il l’a reconnu, de tuer le plus possible d’étrangers, d’autres cibles, plus évidentes, ne manquaient pas dans ce quartier multiculturel, situé en plein cœur de la capitale. »
Medya News